L’Escale du livre s’imprègne du numérique


L'édition 2021 de L'Escale du livre, qui se tient du 24 au 28 mars, sera totalement dématérialisée en raison de la crise sanitaire.

Pierre Mazet, président de l'escale du livreEscale du livre / Grenouilles production / Antoine Ollier

Pierre Mazet, président de l'escale du livre

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Temps de lecture 6 min

Publication PUBLIÉ LE 24/03/2021 PAR Mélanie Philips

Avant le Covid, L’Escale du livre avait l’habitude de s’installer dans le quartier Sainte-Croix à Bordeaux. Littérature pour adultes, littérature graphique, littérature jeunesse, bande dessinée… il y en a pour tous les goûts. Une partie du festival était organisée autour de rencontres et de grands débats. Mais aussi de lectures, de croisements entre des écrivains, des comédiens, de musiciens et parfois des chorégraphes. En clair, c’est une autre manière de présenter le livre et de rendre l’écrit plus attractif et accessible, à un public qui n’est pas forcément un public de grands lecteurs. Avec la crise sanitaire, l’édition 2021, qui se tient du 24 au 28 mars, est une édition totalement dématérialisée. Pierre Mazet, président de L’Escale du livre, nous en dit plus.

@qui! : Comment va se dérouler cette édition 2021 de l’escale du livre?

Pierre Mazet : L’année dernière, trois semaines avant on a été contraint de tout annuler alors que tout était prêt. Cette année on a espéré pendant longtemps pouvoir faire une prestation qui ressemble à celle que l’on peut faire d’habitude, mais avec une jauge restreinte. Et puis on a très vite compris que ça ne serait pas possible. Donc on s’est orienté vers une version dématérialisée où tout se passe en numérique. Avec des podcasts, des vidéos, des enregistrements que nous proposons au public dès aujourd’hui. On a déjà commencé à enregistrer du contenu et on est encore en train de le faire. Ce qu’il est important de savoir, c’est que l’on reçoit les auteurs. Les rencontres ne se font pas à distance, ce qui permet d’avoir quelques dédicaces dans les librairies, tout en respectant les contraintes sanitaires. Donc on propose des contenus en ligne du 24 au 28 mars. Il sera bien évidemment possible de voir les vidéos après ces dates là. Durant le mois d’avril, nous allons continuer à mettre en ligne des interviews. Il y aura un rendez-vous de L’Escale du livre où on pourra découvrir un auteur, à jour fixe.

@! : Ces vidéos, ces podcasts, ce sont des rencontres avec des auteurs, des maisons d’édition, c’est ça ?

P.M. : Il y a plusieurs types de rencontres. On n’a pas pu faire de grands débats cette année, parce que c’était trop compliqué. Donc on est sur des rencontres individuelles. Comme je vous le disais, nous avons invité des auteurs pour qu’ils parlent de leurs livres. Ce sont des entretiens qui durent une quarantaine de minutes. Mais l’Escale du livre a aussi vocation à soutenir et à valoriser l’ensemble des acteurs du livre. À côté de ces vidéos, nous proposons une série de portraits d’éditeurs en région, et de libraires partenaires, qui viennent parler d’un coup de cœur. Ils seront mis en ligne sur notre site. Cela permet de découvrir ces librairies, ces maisons d’édition, qui sont très importantes dans notre territoire et qu’il faut continuer à soutenir.

@! : Comment L’Escale du livre s’implante dans l’espace public, durant cette édition ?

P.M. : Depuis plus d’une semaine déjà, et jusqu’au 26 avril, il y a deux expositions qui sont installées sur les quais. L’une au niveau du miroir d’eau et l’autre à côté de la Maison écocitoyenne. On a décidé de mettre en avant des romans graphiques, des bandes dessinées plus exactement. Ces deux expositions permettent de voir ce travail d’illustration, puisque à Bordeaux, il y a énormément d’illustrateurs. Plus qu’à Angoulême. Et donc, là aussi, il me semblait intéressant d’être présent dans l’espace public à défaut de pouvoir rencontrer le public. Et lui montrer le travail de ces auteurs, de ces illustrateurs que nous défendons. Il faut vraiment aller en profiter, ce sont vraiment de très très belles planches, qui mettent un peu d’illustration dans la ville, surtout sur les quais qui sont des lieux très passants.

Détermination sans faille  

@! : Cette année c’est L’Escale du livre qui va vers les élèves, et pas l’inverse. Ça aussi, c’est une des adaptations ?

P.M. : Oui.  Vous le savez, les élèves continuent d’aller en classe. Et comme nous ne pouvions pas faire venir des classes d’écoles élémentaires, de collèges ou encore de lycées, nous leur avons proposé cette offre culturelle dans laquelle c’est l’auteur qui vient en classe. Même si l’offre est moins importante, parce que ça reste compliqué à organiser au vu des mesures sanitaires, on a quand même décidé de maintenir cela pour les publics scolaires. Même si la forme change, bien évidemment, notre objectif, c’était vraiment de garder un petit peu l’essence de la proposition habituelle, et donc de rester sur une manifestation centrée sur la rentrée éditoriale d’hiver. On propose aussi des performances de lecture, des concerts, des spectacles qui seront diffusés cette fois-ci en direct du TnBA. Ça, ça sera ce week-end. Le public n’aura qu’à se connecter, et pour avoir un spectacle jeunesse, un concert, etc. On va commencer vendredi soir avec Christian Durieux à 20h.

@! : L’Escale du livre a été doublement impactée cette année, notamment avec le fait que cette édition ne se déroule pas comme à son habitude. Mais aussi parce que les enregistrements que vous aviez commencé à l’Opéra ont été interrompus.

P.M. : Oui ça c’était jeudi dernier. Il y a eu une occupation plus importante et pas seulement par les intermittents au Grand Théâtre. Dans un premier temps, le personnel du théâtre a été évacué, ce qui nous a contraint à arrêter et à annuler les enregistrements du vendredi et du samedi. C’est posée la question de savoir ce que l’on faisait. C’était difficile de retourner au Grand Théâtre puisque la situation est très instable, très dépendante des décisions prises. Et comme on ne pouvait pas prendre le risque de perdre tout ce travail, on s’est orienté vers un lieu privé que nous occupons pour faire nos enregistrements.

@! : Vous avez, malgré tout, réussi à rattraper ce retard occasionné et rebondir ?

P.M. : On a essayé. Mais nous avons quand même un emploi du temps contraint, puisqu’on enchaîne l’enregistrement des portraits des auteurs, d’éditeurs et de libraires. Au total c’est à peu près 150 captations qui vont être faites, donc c’est énorme. Tout ça il faut les programmer et dès qu’il y a un petit impondérable, c’est difficile de pouvoir rattraper. Donc oui, ça a été un petit peu un moment de panique vendredi quand on a vu qu’on devait quitter le Grand Théâtre et par conséquent, démonter les studios d’enregistrement. Il a fallu alors trouver un lieu de repli.

@! : Malgré la situation sanitaire, comment vous appréhendez cette édition 2021 ?

P.M. : On a essayé de ne pas dévier de notre choix littéraire et de notre exigence dans la programmation. C’est pour ça que l’on peut aussi présenter des auteurs, des illustrateurs, dont nous sommes plutôt fiers. Après, je ne vous cache pas qu’il manque la rencontre avec le public, ce temps d’effervescence lié au salon, où les gens viennent. Surtout avec un temps comme celui-ci, je ne peux pas m’empêcher de penser à ce qu’aurait pu être Sainte-Croix avec le public, des terrasses, etc. C’est un peu dur de ce point de vue là, sans vous mentir. L’Escale, c’est vraiment un moment de rencontre et c’est conçu comme étant un moment de convivialité, d’échanges et ça, nous ne l’avons pas cette année. Donc on a le contenu, c’est déjà pas mal, mais on est un peu frustré parce qu’on a pas tellement le sentiment de faire un festival. Comme tout le monde, nous avons hâte de retrouver le public!

Retrouvez plus d’informations et l’intégralité de la programmation sur https://escaledulivre.com 

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