Les Peintures: Pour l’amour de Nikita …


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Les Peintures: Pour l'amour de Nikita ...

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 21/04/2008 PAR Joël AUBERT


Elle n’est ni tachée de noir, ni de blanc, mais plutôt de noir vêtue. Répondant docilement aux sollicitations de pose de son propriétaire Kaspar Ruegsegger, à la ferme de Tourville, aux Peintures, près de Coutras, en Gironde, elle a pourtant, selon les paroles de l’éleveur, un comportement de reine du troupeau, repoussant d’un coup de mufle la rivale éventuelle, ou la jeunette qui prétendrait la détrôner. « Ce n’est pas courant, explique le producteur laitier girondin d’origine suisse, mais cette vache affiche à la fois une attitude de chef de troupeau, et des titres de championne ». Nikita, c’est le nom que Kaspar lui attribua en 1997, « au hasard parce que c’était une année N » sans savoir que son destin la vouait au haut de l’affiche. Fille du taureau nord-américain de grande réputation, Juror, Nikita est devenue la fierté de cet éleveur à la tête d’un troupeau de 90 laitières en production , soit avec le descendance, un cheptel de 170 têtes.

La vache aux 100 000 litres
Cela parce c’est elle, et qu’elle est née sur cette exploitation de 235 ha conduite dans le cadre d’un GAEC (Marc de Defaye, de St Aulaye est l’autre associé), et donc, la fille de cette ferme de Tourville. Mais aussi parce qu’elle s’est révélée une laitière exceptionnelle et a collectionné les titres prestigieux : championne des génisses fraîchement vêlées au concours départemental de Pauillac en 1999, grande championne à Aquitanima de Bordeaux en 2004, meilleure laitière du sud-ouest au même concours en 2006, qualification qui prend en compte le volume produit et la morphologie de l’animal.
Le pis bien arrondi qui pend sous son arrière, est une véritable fontaine à lait : le jour de notre visite, selon les chiffres du contrôle laitier, il avait donné (ensemble des lactations) quelque 99 665 kgs de lait. C’est dire que lors du salon de Bordeaux –où en principe elle ne sera pas- Nikita aura fourni plus de 100 000kgs à ce stade de sa carrière. Elle a largement contribué à l’augmentation de la moyenne de production par vache de cet élevage qui est aujourd’hui de 10 600kgs. La productivité laitière, dans le contexte actuel de hausse des prix, est un élément intéressant aussi bien pour le producteur que pour le consommateur. Kaspar Ruegsegger vend toutefois son lait, suite aux péripéties qui ont suivi la disparition de Chambourcy à Lormont, à l’Espagnol Pasqual, implanté à Montauban. Avec un différentiel de prix significatif par rapport aux industriels français, lequel s’ajoute aux prix payés en hausse. Ce contexte porteur lui rend le sourire, après les lourdes dépenses de mise aux normes des bâtiments d’élevage, et comme il le dit « renforce son mental d’éleveur » . « Maintenant nous sommes un peu moins considérés comme des c… ! » lance-t-il

Le pré des retraitées
Sa chère Nikita qui pourrait encore produire deux ou trois ans, lui créé cependant de sérieux soucis :elle est victime d’une stérilité que techniciens et vétérinaires ne s’expliquent pas. Peut-être suffirait-il d’un beau et bon monsieur Prim’Holstein, mais les maîtres de l’art semblent chercher ailleurs. Ils n’ont pas dit leur dernier mot dans la recherce qui vise à rendre les joies de la maternité à Nikita. En tout cas Kaspar l’aime trop pour l’envoyer à la boucherie. Elle est destinée à rejoindre le pré des retraitées dans lequel il a décidé d’entretenir jusqu’à leur fin naturelle, ou presque (l’euthanasie est au programme) ses vaches préférées. « Je ne pourrais pas envoyer Nikita à l’abattoir. Elle m’a donné tant de satisfactions, elle me suit et m’obéit comme un chien…»

Gilbert Garrouty

Notre photo : « cette vache est une fille de Tourville »

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