Les Nouvelles Fermes: l’agriculture urbaine à haut potentiel


« Les Nouvelles Fermes » pratique l'aquaponie, méthode permettant une culture maraîchère hors-sol grâce à l'élevage de poissons. D'une surface de 5 000m2, la dernière née à Mérignac (Gironde) est l'une des plus grandes d’Europe en la matière.

gens devant une serreEmmanuelle Diaz | Aqui

Créée il y a un an à Mérignac, la seconde structure de 5000m2 vient d'être inaugurée en juin.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 21/06/2023 PAR Emmanuelle Diaz

L’initiative Les Nouvelles Fermes est née en 2019 en périphérie de Bordeaux grâce à l’inventivité de cinq associés souhaitant révolutionner l’agriculture par le biais de l’aquaponie. Quatre ans après la création d’une ferme expérimentale de 1 000m2 à Lormont, une nouvelle structure de 5 000m2 vient de voir le jour à Mérignac. 

La serre de 5 000m2 basée à Mérignac accueille des plantes aromatiques et des légumes de saison cultivées hors sol sans pesticides.

 

L’aquaponie : un système mêlant agriculture et pisciculture

Contraction d’aquaculture et hydroponie, l’aquaponie associe l’élevage de poissons à du maraîchage hors-sol. Une pratique qui repose sur un principe aussi simple qu’ingénieux. Une serre abrite -outre les cultures- un bassin de 200 m3 où batifolent 4 000 truites arc-en-ciel. L’eau circule ensuite au travers d’un système de tuyaux et de pompes dans lesquels sont installées des bactéries qui la débarrasse de l’azote ammoniacal présent dans les déjections des poissons, et mortel tant pour les truites que pour les cultures. L’eau purifiée, mais contenant 90% des besoins des plantes (azote, phosphore potassium, calcium, magnésium, fer, manganèse…), est alors dirigée vers les cultures installées sur des radeaux troués afin de laisser passer les racines qui la filtrent. C’est une eau quasiment pure qui repart ensuite vers les poissons pour que le cycle recommence.

Importées des Normandie, les truites arc-en-ciel nourries à 70% de croquettes de légumineuses françaises et à 30% de protéines de poisson ne reçoivent ni vaccins ni antibiotiques. Commercialisées jusqu’ici sous forme de rillettes dès qu’elles atteignent 2,2kg, elles pourront aussi être, dès fin juin, vendues fumées ou entières comme poissons frais.

 

Un fort rendement sans pesticides

Ferme à mi chemin entre le low et le high tech, n’utilisant pas d’engrais chimiques de synthèse ou d’antibiotiques, pas plus que d’éclairage artificiel, de chauffage ou de climatisation, la ferme produit une culture intensive de légumes de saison et plantes aromatiques, en circuit fermé et dans le respect de l’environnement. Seuls des capteurs assurent la gestion au quotidien de la température, du Ph, du niveau de l’eau, de l’oxygène et de l’électro conductivité.

« Nous produisons actuellement 1% des besoins de Bordeaux Métropole en salade et 4% de ses besoins en truites avec 10 fois moins d’eau et 4 fois moins d’énergie qu’une ferme classique de même ampleur. Le rendement peut être jusqu’à dix fois supérieur à celui d’une agriculture classique car les plantes ont tous les nutriments nécessaires. Quant au prix de vente, il est jusqu’à 15% inférieur à celui du bio », explique Thomas Boisserie, président et co-fondateur des Nouvelles Fermes. Côté production : la ferme de Mérignac prévoit 60 tonnes de produits frais et 12 tonnes de truites arc-en-ciel par an. 

Le circuit court : un gage de fraîcheur

Au cœur de la métropole Bordelaise, cette ferme urbaine distribue ses produits en circuit court aux supermarchés et restaurateurs de Bordeaux Métropole ou aux particuliers après commande sur internet. Une priorité pour Thomas Boisserie et son équipe qui entendent « lutter contre les gaz à effet de serre dont l’agriculture est un des principaux vecteurs ».  Un projet facilité puisque« hors-sol, ces fermes peuvent être implantées n’importe où, y compris sur des zones polluées ou non constructibles et donc en périphérie des villes. Ce qui permet d’offrir des produits de qualité et frais, car de proximité », poursuit-il.

Thomas Boisserie avec en main, un des supports sur lesquels ses plans se développent hors sol.

 

Des projets de développement ambitieux

Forte d’une équipe de 30 collaborateurs et d’un chiffre d’affaires de 150 000€ en 2022 (prévisionnel de 500 000€ en 2023), Les Nouvelles Fermes envisage d’atteindre 40M€ de CA dans les 5 ans à venir en déployant ce modèle dans les plus grandes métropoles de France. L’objectif ? Rapprocher le consommateur du producteur mais aussi, revaloriser du foncier délaissé et susciter des vocations.« D’ici 8 ans, 50% des agriculteurs seront en âge de partir à la retraite », rappelle le président. À ce titre, 250 personnes devraient être recrutées dont des chefs fermiers, des fermiers urbains polyvalents, et des fonctions supports.

Créée il a un an, la structure de Mérignac a coûté 1,2 M€ pour la construction et au moins autant en R&D. Un coût financé pour un quart par les pouvoirs publics (dont  l’UE, l’État, la Région Nouvelle-Aquitaine, le Département de la Gironde et Bordeaux Métropole), ainsi que par une levée de fonds de 2M€ en 2021.

Infos pratiques !

Les Nouvelles Fermes:
www.lesnouvellesfermes.com
3 Rue Banlin (Lormont) et 14 avenue de la Grande Semaine (Mérignac)

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