Les élèves de l’Ecole nationale de la magistrature disent non à la réforme !


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Les élèves de l'Ecole nationale de la magistrature disent non à la réforme !

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Publication PUBLIÉ LE 20/03/2008 PAR Nicolas César

Mercredi 18 mars, au cours d’une assemblée générale, « la majorité des auditeurs de justice de la promotion 2006 a décidé  un mouvement de protestation afin de  contester les dispositions de ce projet de réforme », indique le communiqué. Un rassemblement est prévu la semaine prochaine, le mardi 25 mars à 9 heures, devant l’Ecole nationale de la magistrature. Le mouvement est quasi historique, surtout quand on sait que les auditeurs de justice sont soumis au devoir de réserve… Ce qui a mis le feu au poudre, c’est le profet de réforme de l’ENM, que Rachida Dati a confié à leur nouveau directeur, Jean-François Thony. Une réforme, qui fait suite au scandale de l’affaire Outreau.

« Une telle réforme aura des conséquences sur la qualité de la justice rendue aux citoyens »

Le 25 mars, Jean-François Thony doit présenter devant le conseil d’administration 21 nouvelles mesures. Il s’agit notamment d’instaurer des tests psychotechniques au concours d’entrée à l’ENM. Mais, ce qui inquiète le plus les élèves de l’ENM, c’est la remise en question du caractère généraliste de leur formation. Désormais, les auditeurs de justice n’apprendraient plus tous les métiers de juges, mais un seul. Ils choisiront une spécialité dès la deuxième année. « Ils sont en train de démanteler la formation de magistrat. Avec de telles mesures, on touche au fond de notre formation, à notre légitimité. Une telle réforme aura des conséquences sur la qualité de la justice rendue aux citoyens » se désole Anaïs, auditrice de justice, membre du Syndicat de la magistrature. Par ailleurs, les élèves de l’ENM alertent sur le fait que ce projet de réforme va « confier la responsabilité de la pédagogie non plus à des praticiens de terrain mais à des universitaires ou professeurs de renom, éloignés de la réalité judiciaire », et il insiste « sur des compétences éloignées de la vision humaniste de la profession, pourtant affichée comme l’un de ses objectifs principaux » par Rachida Dati. « Nous avons le sentiment d’un immense gâchis. Il aurait suffi d’apporter quelques retouches à la formation pour l’améliorer, pas tout changer » conclut Anaïs.

Nicolas César



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