Les algériens de Bordeaux entre circonspection et espoir après les déclarations de François Hollande en Algérie


Les algériens de Bordeaux entre circonspection et espoir après les déclarations de François Hollande en Algérie

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 22/12/2012 PAR Malika Ouaddah

Selon Mohamed Alem, le consul d’Algérie à Bordeaux, qui estime que la question des visas réglerait 60% des problèmes entre les deux pays, « cette visite d’Etat intervient au bon moment, elle  permet de crever l’abcès au sujet de la repentance », un terme qu’il juge inapproprié car il  relève selon lui plus du champ religieux que politique. Il salue en revanche, la reconnaissance par la France des souffrances infligées par le colonialisme et la guerre d’Algérie. Des mots à la portée d’autant plus symbolique, souligne-t-il, que le président français appartient à une famille politique qui était au pouvoir au début de la guerre et que François Mitterrand, alors ministre de la Justice dans le gouvernement Mollet, avait avalisé les décapitations de militants FLN.

Rabah Ouahab, président de la maison d’Algérie en Aquitaine, une association socio-culturelle de Bordeaux, juge quant à lui le discours de François Hollande « bien pensé et très équilibré ». Il témoigne : « j’attendais beaucoup de cette visite et je n’ai pas été déçu. Il était temps d’entamer ce processus de réconciliation, les deux pays ont tout à y gagner ». Il ajoute que des rapprochements avaient déjà été amorcés avec Jean-Pierre Raffarin envoyé par Nicolas Sarkozy pour débloquer plusieurs dossiers- Renault, Sanofi-Aventis, Lafarge et Alstom-Ferrovial- mais que certaines déclarations de l’ancien président, sur les aspects positifs de la colonisation notamment, les avaient retardés.

Après les discours, du concretEn revanche, du côté de l’homme de la rue, le discours est moins enthousiaste. Pour Ouari, commerçant dans le quartier Saint-Michel à Bordeaux, c’est : «  tant mieux pour les algériens qui vivent là-bas, mais moi ma vie c’est ici, je m’occupe de mes enfants ». La plupart des personnes interrogées attendent de voir si dans le futur, les paroles se traduiront par une amélioration de la condition du peuple.  Pour celles-ci,  cette visite d’Etat est avant tout motivée par la manne pétrolière dont dispose l’Algérie. Et pour Massinissa* (nom d’emprunt), ancien ingénieur en Algérie: « cette visite à elle seule ne peut pas effacer des années de souffrances infligées au peuple algérien. Depuis la fin du XVIIIème siècle, chaque génération de ma famille a eu un mort pour la France ». Mais paradoxalement, malgré son amertume, il fait confiance aux nouvelles générations pour évoluer dans le bon sens car, dit-il, l’Algérie et la France ont un destin commun, « comme un couple qui se déchire mais ne se séparera jamais ». En attendant tous sont d’accord pour dire que les questions doivent être traitées d’égal à égal.

* roi berbère de l’Antiquité

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