Le tribunal de grande instance de Bordeaux récupère le dossier de l’affaire Bettencourt


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Le tribunal de grande instance de Bordeaux récupère le dossier de l'affaire Bettencourt

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 17/11/2010 PAR Nicolas César

Pourquoi un tel dépaysement ? Si le choix peut surprendre, la réponse est pourtant évidente. Depuis des mois, le procureur de la République de Nanterre, Philippe Courroye et la présidente de la 15e chambre du tribunal, Isabelle Prévost-Desprez se livrent une guerre sans merci dans cette affaire Bettencourt. Un symbole du fossé qui sépare les magistrats du parquet soumis au pouvoir exécutif et les juges du siège, accrochés à leur indépendance. La Cour de cassation a donc décidé, « dans l’intérêt d’une bonne administration de la justice », de désigner le tribunal de grande instance de Bordeaux pour mener à bien ces trois dossiers. L’avocat à la Cour de Mme Meyers-Bettencourt s’était opposé au dépaysement de ce volet, une « affaire simple » et presque terminée par la juge Prévost-Desprez. Dépayser serait « faire le jeu » de ceux qui ont porté atteinte à la sérénité de la justice, a plaidé Me Emmanuel Piwnica.

Trafic d’influence, escroquerie, atteinte à la vie privée…
Le dossier est particulièrement complexe. L’information judiciaire regroupe les quatre enquêtes préliminaires menées par le procureur Philippe Courroye. Le champ des investigations va du financement illicite de parti politique au trafic d’influence en passant par le blanchiment, l’escroquerie ou l’atteinte à l’intimité de la vie privée. L’événement qui a provoqué ce dépaysement est sans aucun doute l’enquête qu’a menée le juge Philippe Courroye sur la juge Prévost-Desprez pour « violation du secret de l’enquête ». La magistrate est soupçonnée d’avoir alerté un journaliste du quotidien « le Monde » d’une perquisition au domicile de Liliane Bettencourt le 1er septembre.

De son côté, le vice-procureur de la République de Bordeaux, Christian Lagarde, a fait part de sa « surprise » de se voir attribuer ce dossier. Plusieurs magistrats vont être en charge de l’affaire. Pour rappel, le tribunal de grande instance de Bordeaux compte 13 juges d’intruction, dont trois à la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS), en charge des affaires de grande complexité ou de la criminalité organisée. En outre, cinq magistrats instructeurs travaillent au pôle économique et financier. Une décision qui provoque la colère du parquet de Nanterre, qui estimait que le choix de Paris s’imposait, dans la mesure où les protagonistes habitent tous en région parisienne et que la police judiciaire parisienne travaille sur l’affaire. D’autant, que Paris dispose de juges d’instruction spécialisés et dotés de moyens assez importants, au pôle financier du tribunal. C’est en tout cas la preuve, que la justice reste indépendante en France. Une bonne nouvelle pour notre démocratie.

Nicolas César

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