Le retour des rencontres citoyennes


A l'occasion de la reprise des rencontres citoyennes, Jean Touzeau, maire de Lormont, revient sur les ressorts de la démocratie participative mise en place dans sa commune.

Jean Touzeau, maire de LormontEmmanuelle Diaz | Aqui

Jean Touzeau, maire de Lormont

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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 22/11/2021 PAR Emmanuelle Diaz

Après deux ans d’interruption en raison de la crise sanitaire, Lormont s’apprête à renouer avec ses désormais traditionnelles rencontres citoyennes. Une initiative instaurée en 2014 et qui s’inscrit pleinement dans le cadre de la démarche de démocratie participative chère à la municipalité. A partir de la semaine prochaine et jusqu’au 1er mars 2022, les habitants des différents quartiers (Bourg Doyen et Verdière, Hauts de Lormont, Carriet, Saint-Hilaire et La Ramade, Alpilles-Vincennes et Bois Fleuri, Génicart Centre, Montaigne et Herriot, ainsi que Lissandre) vont donc être invités à s’exprimer afin d’améliorer la vie autour de chez eux. Jean Touzeau, Maire de la commune dresse un bilan des éditions précédentes et rappelle l’importance de cette démarche.

@qui! : Cette fin d’année marque le grand retour des rencontres citoyennes à Lormont. C’est un rendez-vous important dans la vie de la commune. Comment l’appréhendez-vous ?

Jean Touzeau : Ce qui est intéressant, c’est qu’après cette période extrêmement contrainte, nous puissions retrouver ce qui est, dans la ville de Lormont, un élément essentiel de notre projet de ville, c’est à dire, le lien avec nos administrés, nos habitants et surtout, au-delà de cela, ces espaces qui sont des espaces d’échange, de partage, de propositions, de critiques.

C’est là où nous pouvons ensemble observer tout l’intérêt et la richesse de la commune, c’est à dire, avec ses quartiers, avec cette vie intense qui est celle des habitants et comment on leur permet, au travers de cette démarche, de faire remonter leurs propositions.

On a quand même beaucoup progressé au cours de ces dernières années avec les conseils de quartiers, les conseils citoyens, le conseil municipal des enfants, les jeunes engagés, les conseils des sages, les budgets participatifs.

On a structuré la ville pour faire en sorte que toutes les forces vives et les habitants puissent vraiment porter leurs préoccupations ou leurs propositions sur les quartiers. C’est toute cette organisation-là que nous avions mise en place et qui a montré sa pertinence, que nous refaisons vivre dans cette période de retour.

@! : Y-a-t-il eu une demande de la population ?

J.T. : Nous avions une interrogation : après cette période si difficile où beaucoup de nos habitants se sont repliés sur eux-mêmes, allaient-ils regagner tout ce qui était proposé dans la ville à travers les associations, les services municipaux, etc… Et en peu de temps, on a vu un retour massif vers les pôles culturels, les activités sportives…

Sur ces rencontres citoyennes et ces escales, on sent, aujourd’hui, qu’il y a également une volonté de participation.

Est-ce que ça va vraiment se concrétiser dans ce qui est proposé ? Nous allons le voir car il y a, à la fois, un regard tel que je viens de l’exprimer et aussi, toujours, un certain sentiment de culture de l’individualisme, du repli sur soi, qui est évident. Et ce, d’autant plus qu’au cours des deux dernières années, un certain nombre de pratiques (télétravail, réseaux sociaux…) ont pris une certaine place.

@! : Comment ce retour à la démocratie participative s’annonce-t-il ?

J.T. : On en a une idée plutôt positive grâce au retour des questionnaires qui sont plutôt intéressants. Est-ce que cela va se confirmer aussi dans les réunions ? Je l’espère. La ville est très demandeuse de cette participation citoyenne. C’est vraiment essentiel, pour nous, d’avoir ces espaces de partage et où l’on puisse ainsi faire remonter les propositions des habitants. C’est tout ce qui nous permet de nous appuyer sur des positionnements collectifs plutôt que sur des positionnements uniques ou des services publics.

@! : Y-a-t-il des questions qui reviennent de manière récurrente ?

J.T. : Il y a une question qui nous préoccupe beaucoup : c’est celle de la propreté, c’est à dire, le ramassage des ordures ménagères et l’attitude peu citoyenne d’une partie de nos administrés.

Dans les sondages qui ont été effectués sur des territoires d’habitats collectifs comme les nôtres, on pensait à l’emploi, à la sécurité, mais c’est la propreté et l’hygiène qui est la première préoccupation.

 » Des rencontres qui doivent mobiliser les habitants pour en faire des citoyens « 

@! : Quel bilan peut-on faire des précédentes rencontres citoyennes et quels apports concrets ont été réalisés grâce à elles ?

J.T. : C’est un bilan que moi, j’estime extrêmement positif car lorsqu’on regarde à l’échelle d’une année, on voit qu’on arrive à prendre en compte à peu près 70% des propositions qui ont été faites par les habitants ou des préoccupations portées par les habitants. Après, le pourcentage qui reste, ce sont des points durs mais qui, pour certains, ne peuvent pas être satisfaits ou concernent des questions qui dépassent le cadre communal.

Côté réalisations, on peut notamment évoquer « Lormont, ville 30 ». La ville est entièrement à 30 km/h ou 50km/h sur deux ou trois axes. C’est vraiment une ville apaisée en termeS de vitesse. C’était une demande de la population. Freiner la vitesse et sécuriser le plus possible, dans une ville où le logement est proche des services, où on a toutes les possibilités de déplacement à pieds, à vélo. Favoriser la sécurité des personnes, c’est la priorité d’un maire.

@! : Favoriser les déplacements doux, c’est d’ailleurs une des priorités de la municipalité…

J.T. : Oui, c’est une de nos orientations politiques premières avec, bien sûr, l’éducation. On a évoqué, tout à l’heure, les questions de propreté, de citoyenneté, d’incivilités, de sécurité, etc… Mais tout tourne autour de l’éducation ; celle des familles, celle des enfants. Et quelque part, ces rencontres citoyennes, ce sont justement des rencontres qui doivent mobiliser les habitants pour en faire des citoyens.

@!: La semaine dernière, a eu lieu, à Lormont, la semaine de la citoyenneté. Vous avez évoqué les conseils de quartier, les rencontres qui vont reprendre… Lormont est vraiment une ville qui est ancrée dans le désir de faire participer la population grâce à la démocratie participative et un travail de co-construction ?

J.T. : Lormont, c’est un laboratoire, c’est à dire un espace dans lequel est portée une multitude d’initiatives, qu’elles soient associatives, municipales, particulières… C’est un véritable laboratoire qui permet ensuite d’évaluer toutes ces initiatives.

Durant la semaine de la citoyenneté, les gens disaient que Lormont était une ville concernée par tout ce qui touche à la dimension citoyenne, le projet de ville. On l’a vu au travers de la semaine de la citoyenneté. On le voit au travers des conseils de quartier. Ça nous permet ainsi, à chaque moment, avec les budgets participatifs également, de porter toute une série de projets ou de propositions émanant des habitants. Personnellement, je crois beaucoup à cette démarche de laboratoire.


NDLR : La première des sept rencontres citoyennes 2021-2022 concernera Bourg Doyen et Verdière et a lieu lundi 22 novembre à 17h30 à l’espace Castelldefels.

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