Le procès bordelais des faucheurs volontaires et de José Bové encore repoussé


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Le procès bordelais des faucheurs volontaires et de José Bové encore repoussé

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 10/07/2008 PAR Nicolas César

Ce matin, en soutien à José Bové et aux 11 faucheurs volontaires mis en cause dans l’affaire de la destruction du silo à Lugos en 2006,les anti-OGM étaient venus en force à Bordeaux. Vers 8h30, ils étaient près de 200 à défiler du cours d’Albret, jusqu’au tribunal de Bordeaux. Sur les banderoles, le message était clair : « Non aux OGM, ni dans nos champs, ni dans nos assiettes ». Attendu, ce procès n’a pas eu lieu. Le tribunal correctionnel de Bordeaux a décidé de repousser l’audience au 27 août. La présidente du tribunal, Catherine Cordy, a accepté la demande des avocats de la défense qui ont fait valoir l’arrivée tardive et incomplète du dossier. Ce qui l’a profondément agacé. Elle a explicitement demandé aux avocats de José Bové et des faucheurs volontaires de « bien vérifier que le dossier est complet, avant la prochaine audience ». Car, ceci se produit pour la deuxième fois. L’audience avait déjà été renvoyée le 16 avril dernier pour des raisons similaires.

« L’organisation du tribunal laisse à désirer »
De son côté, José Bové dénonce les incohérences de la procédure. « La reconstitution des faits a eu lieu sans nous. On a découvert mercredi soir en rencontrant nos avocats que toutes les pièces essentielles du dossier n’étaient pas là et c’est pour cela que l’on a demandé le renvoi, car nous n’étions pas en capacité de débattre de manière sereine », explique le leader altermondialiste, estimant que « l’organisation de ce tribunal laisse à désirer ».

Par ailleurs, le tribunal a refusé la demande des avocats des faucheurs de « disjoindre » le procès des militants de celui de Marc Giblet, gérant de l’exploitation agricole, poursuivi pour « violences avec arme ». Il avait tiré un coup de feu lors de l’action puis avoir percuté avec son véhicule trois voitures garées devant son exploitation. Le tribunal a estimé que les faits étaient connexes et constituait un tout.

« Il a tiré sur des gens qui protègent l’environnement »
Une polémique est déjà née sur le montant des dégradations. Selon José Bové, le silot n’a été qu’en partie détruit. Il chiffre les dégâts à 7 000 euros. « C’est faux, les assurances ont estimé le préjudice à 530 000 euros », rétorque Me Gérard Frezal, l’avocat de Marc Giblet. Les anti OGM encourent une peine de trois ans de prison pour la destruction de parcelles ou de semences OGM. José Bové attend beaucoup de ce procès, notamment d’une éventuelle condamnation de l’agriculteur. « On a envie que ce procès ait lieu, on a envie que Marc Giblet s’explique. Il a tiré sur des gens qui défendent l’environnement. Sans nos actions et les procès, il n’y aurait pas eu débat sur les OGM. Aujourd’hui plus personne n’en veut ».

Nicolas César

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