« A un moment où l’on voit partout un certain nombre d’élus parler du désengagement de l’Etat, j’aimerais vous parler de l’engagement de l’Etat », lance Dominique Schmitt, le préfet d’Aquitaine. « En 2008, l’Etat a dépensé dans la Région 13,8 milliards d’euros », rappelle-t-il, citant son investissement, tableaux, camemberts à l’appui, sur les infrastructures (LGV, A65, A63…). « Les efforts de l’Etat sont de 70% à 80% sur les grands projets, soit deux fois le budget total de la région », a-t-il indiqué. A chaque fois, les tableaux comparaient les dépenses de l’Etat avec celles de la Région, voire du Conseil général. Ainsi, sur l’éducation, il a tenu à souligner que « quand l’Etat dépense 2,5 milliards d’euros, la Région en dépense 327 millions d’euros et le Conseil général 110 millions d’euros ».
Le Préfet incite les collectivités locales à réduire leurs dépenses
Ensuite, après ces remarques préliminaires très approfondies, le Préfet a expliqué comment l’Etat réduisait ses dépenses en interne, à travers la révision générale des dépenses publiques. Alors que, pendant ce temps, les « dépenses des collectivités locales ont continué de croître », précise-t-il. Conclusion : « les collectivités locales devraient réduire leurs dépenses comme l’Etat, car les contribuables n’en peuvent plus ». Et, « l’explosion des dépenses des collectivités locales ne peut pas être expliquée par le transfert de compétences », affirme le Préfet.
Le Préfet n’a pas de « comptes à rendre » au président de la Région
Par ailleurs, le préfet d’Aquitaine a répondu au président PS de la Région, Alain Rousset, au sujet d’une note préfectorale, jugée « inadmissible, partiale » par ce dernier. Pour rappel, ce document est une note interne d’une cinquantaine de pages à destination du Sgar (Secrétariat général pour les affaires régionale »), intitulée « Réussir la réforme locale de l’Etat territorial pour améliorer la gouvernance locale » et dont l’existence a été révélée par le quotidien Sud Ouest le 5 janvier. Le Préfet regrette que « ce document à usage interne ait abouti sur le bureau du président du Conseil régional. C’est un document que je n’ai jamais utilisé à l’extérieur ». Mais, « je n’ai pas de compte à rendre au président de la région sur les éléments que je donne à mes agents pour répondre à des attaques injustifiées », poursuit le Préfet. « Ce sont des fiches pédagogiques destinées à des fonctionnaires d’Etat, qui, lorsqu’ils sont pris à partie, doivent pouvoir trouver des réponses appropriées », conclut-il.
L’Etat ne doit rien au Conseil général de la Gironde
Interrogé sur les propos de Philippe Madrelle, le président du Conseil général de Gironde, qui a déclaré lors de ses voeux que l’Etat devait 150 millions d’euros à sa collectivité pour les transferts de compétences mal compensées, le Préfet a répondu que « si c’était vraiment le cas, il aurait déjà saisi le Conseil constitutionnel et il aurait gagné ! ».
Nicolas César