Le groupe Cargo-Promodis, spécialisé notamment dans l’équipement des armées, avait été désigné il y a une dizaine de jours comme repreneur de Béatex, dernier fabricant français de bérets basques, placé en redressement judiciaire. Pour les salariés, c’était la meilleure offre de reprise. On peut imaginer aujourd’hui leur inquiétude. Deux problèmes se cachent derrière l’appel du parquet de Pau qui remet en cause la reprise de Béatex. Premièrement, cet appel a pour but d’éclaircir le volet, pénal de ce dossier, a indiqué le procureur du TGI de Pau, Jean-Christophe Muller. En effet, une partie de l’outil de production de Béatex, située à Oloron-Sainte-Marie dans les Pyrénées-Atlantiques, soit une cinquantaine de machines à tricoter, a été saisie par la justice, dans le cadre d’une procédure pénale visant l’ex-gérant Pierre Lemoine. Ce dernier est soupçonné de les avoir cédées en plein redressement. Pierre Lemoine doit comparaître devant le tribunal correctionnel, le 11 juin à ce sujet, pour une présumée cession illégale d’actifs de la société.
Un prix de cession insuffisant ?
Deuxièmement, plus problématique, le parquet conteste le prix de la cession à Cargo-Promodis, de 20.000 euros. Il le juge insuffisant face à l’offre d’une autre entreprise candidate, la société Gouaix, qui proposait 105.000 euros. Ceci étant, la société Promodis, principale client de Béatex, spécialisée dans l’équipement pour l’armée française, a été choisie notamment après s’être engagée à maintenir 30 des 44 salariés de Béatex. Surtout, il a promis d’injecter immédiatement 500.000 euros dans l’entreprise, puis 750.000 à partir de 2014. Décidément la dernière usine de bérets français n’a pas fini de faire parler d’elle.
Le parquet de Pau remet en cause la reprise de Béatex
Le parquet de Pau remet en cause la reprise de Béatex