Le palais des ducs d’Aquitaine officiellement propriété de la ville de Poitiers


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Le palais des ducs d’Aquitaine officiellement propriété de la ville de Poitiers

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 19/11/2019 PAR Julien PRIVAT

Officiellement jusqu’au 1er janvier 2020, le palais des ducs reste un lieu de justice. Pourtant, il est déjà investi. Dans la salle des pas perdus, l’oeuvre Archive of Mind de Kimsooja est installée. Une table elliptique, placée là comme une invitation à s’asseoir. Chaque visiteur est  d’ailleurs convié à former une boule d’argile et à la lancer au centre de cette table, créant ainsi une constellation collective. Du beau monde est venu assister à la signature de l’acte notarié d’acquisition officielle de ce palais des ducs d’Aquitaine, symbole de la ville de Poitiers et de son histoire. Poitiers le rachète à l’Etat, qui était propriétaire des lieux à hauteur de 51,88% et au département de la Vienne, propriétaire à hauteur de 48,12%. La page des 230 années de fonctions judiciaires se tourne. L’objectif de Poitiers : redonner ce lieu aux Poitevins. 

Archive of mind, l'oeuvre de l'artiste plasticienne coréenne Kimsooja, au coeur de la salle des pas perdus

Un lieu de rencontres et de partages

Tout a commencé en 2008 lorsqu’il a été décidé de construire un nouveau palais de justice à Poitiers. La justice était trop à l’étroit dans cet édifice de 6 000 m2 qui n’était plus vraiment fonctionnel. « C’est pour cette raison que la ville a acquis avec le département de la Vienne l’ancien bâtiment des Feuillants pour le confier au ministère de la justice », rappelle Alain Claeys, le maire de Poitiers, devant les trois cheminées monumentales ornées de sculptures gothiques flamboyantes, symboles de cette salle des pas perdus. Six gardes des sceaux se sont succédés entre la signature des différentes autorisations jusqu’à l’aboutissement du chantier et l’inauguration, le 26 juin dernier. Le déménagement a eu lieu dès le 1er avril. Une fois la page judiciaire tournée, ce lieu doit devenir la porte d’entrée symbolique de Poitiers, un lieu de rencontres et de partages entre artistes, créateurs, chercheurs et publics.  

L’acquisition pour 1 million d’euros de ce palais des ducs d’Aquitaine s’inscrit dans un projet municipal plus important. Celui du quartier du palais mêlant mise en valeur des monuments et la révélation des richesses. Une transition qui commence tout d’abord avec l’exposition qui lie création contemporaine et patrimoine, Traversées/Kimsooja. Elle a déjà accueilli plus de 50 000 personnes en à peine plus d’un mois. « Cela prouve l’intérêt de ce lieu, commente le maire de Poitiers. Toutes les générations de Poitevins, ceux qui l’ont connu, ceux qui vont le découvrir, doivent s’approprier ce palais des ducs d’Aquitaine », poursuit-il. 

4 équipes pour un projet autour du quartier du palais

Pour ce projet du quartier du palais, quatre équipes ont été sélectionnées et retenues pour travailler durant plusieurs mois et faire des propositions : 2BDM architectes dirigé par Frédéric Didier ; l’atelier d’architecture Philippe Prost ; l’atelier Novembre dirigé par Marc Iseppi ; une équipe constituée par Bernard Desmoulin avec Pierre Marchand, architecte du patrimoine, Emma Blanc, paysagiste et Sceno SARL scénographes. Chacune remettra une offre pour la rénovation de ce bâtiment historique, afin de l’inscrire dans la vie du quartier qui l’entoure, en lui redonnant une fonction traversante, un lieu de passage dans ce centre-ville. Les quatre cabinets d’architecture ont travaillé pour de grands projets, que ce soit l’abbaye de Cluny, son musée, le château de Versailles, la réhabilitation du centre de création artistique le centquatre à Paris ou encore la reconversion du site de la Monnaie à Paris. « C’est un projet patrimonial, culturel et urbain. Il incombera à la future équipe municipale de retenir l’une des quatre équipes », précise Alain Claeys. Tout se réglera donc après les élections municipales. Entre temps, des fouilles seront organisées par l’État et des recherches scientifiques par l’université. Le maire a une volonté : « pouvoir faire venir les familles que le souhaitent sur le lieu des fouilles, qu’elles soient ouvertes au public pour que le plus grand nombre puisse connaître l’histoire de ce lieu. Je suis persuadé que l’on retiendra quelques surprises de ce travail scientifique ». L’objectif est donc de mieux connaître et comprendre l’histoire de ce palais remontant à l’époque médiévale, sa reconstruction après un incendie qui a détruit le premier palais du IXsiècle, remonte au X-XIe siècle. « La ville de Poitiers compte respecter l’histoire de ce site. Il y aura tout un travail autour. C’est dans ces conditions que l’État a bien voulu vendre et effectuer un transfert de propriété. L’État partage la volonté d’ouvrir le palais des Ducs aux Poitevins », indique Isabelle Dihlac, la préfète de la Vienne.  

Signature de l'acte d'acquisition du palais des ducs d'Aquitaine entre Alain Claeys (à g.), maire de Poitiers, Isabelle Dihlac (préfète de la Vienne) et Bruno Belin (président du département de la Vienne)

Renforcer l’attractivité de Poitiers et du département 

Le palais des ducs d’Aquitaine apparaît comme un lieu symbolique. Il devrait participer à l’attractivité du territoire. « Dans ce lieu, c’est l’histoire avec un grand h qui s’est écrite. L’histoire singulière du palais des ducs d’Aquitaine et des procès célèbres qui se sont déroulés dans cette salle des pas perdus. Ce bâtiment participe au rayonnement de Poitiers dans l’ensemble de la partie Ouest de la France et dans la région Nouvelle-Aquitaine », reconnaît Bruno Belin, président du département de la Vienne. Une nouvelle page va s’écrire pour cet emblème de Poitiers. Jusqu’au 19 janvier, le palais des ducs d’Aquitaine accueille l’exposition Traversées/Kimsooja. L’occasion de le révéler déjà aux yeux de tous et même de mettre en avant sa célèbre tour Maubergeon, ajoutée au XIIe siècle et mise à l’honneur par un jeu de miroir par l’artiste plasticienne coréenne Kimsooja. L’art permet au palais de vivre une renaissance à laquelle les Poitevins peuvent assister et même d’une certaine manière se l’approprier peu à peu.

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