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PUBLIÉ LE 16/11/2010 PAR Nicolas César« La présence d’Alain Juppé dans cette équipe aurait pu redonner un peu de crédibilité et de sérieux à ce gouvernement si on ne partait pas de si bas. C’est un homme de rigueur et de travail qui ne se contente pas de réagir aux faits divers par des lois, ou de créer des débats de société pour faire des écrans de fumées », analyse Pierre Braun, délégué départemental du MoDem Gironde, dans un communiqué. A travers son hommage, il justifie même la promesse non tenue aux Bordelais d’être un maire à plein temps. « Alain Juppé est un vrai républicain, loin des dérives bling bling auxquelles on assiste depuis 2007. Il a un profond respect pour ses concitoyens et c’est aujourd’hui pour cette raison qu’il fait le choix de revenir au gouvernement. J’estime que c’est tout à son honneur et ne doute pas qu’il restera aussi le maire dont tous les bordelais ont besoin. Lors des élections municipales de 2008, les bordelais savaient qu’ils élisaient un Homme d’Etat, ils ne doivent pas être étonnés de ce choix », écrit-il.
« Reconstruire un centre fort derrière François Bayrou »
Mais derrière ce plaidoyer pour Alain Juppé, se cache une critique cinglante de la stratégie de Nicolas Sarkozy. « Hélas, l’Etat est aujourd’hui gouverné de manière hyper-présidentielle. Le changement de quelques ministres n’y changera rien. Les passages en force, les réformes irresponsables, le manque d’ambition pour l’Education, l’incapacité à relocaliser l’industrie resteront. L’Etat impartial restera », déplore Pierre Braun. « Par la composition de son « nouveau » gouvernement, Nicolas Sarkozy a montré aux centristes, qui s’étaient ralliés à la majorité présidentielle, qu’ils ne lui servent plus à rien. Seul Michel Mercier, nouveau ministre de la justice, sera là pour représenter les valeurs du centre, mais il se sentira sans doute bien seul dans l’Etat UMP ! », fustige-t-il. Pierre Braun espère que ce « désaveu sera l’occasion, pour ces centristes de la majorité présidentielle, d’ouvrir les yeux et de participer maintenant à la reconstruction d’un centre fort derrière François Bayrou. » D’ailleurs, ce mardi, le président du MoDem a plaidé sur France Inter pour une force politique au centre, indépendante de la majorité présidentielle. « Je ne crois pas au centre soumis dans la majorité », a-t-il déclaré. « S’il s’émancipe, alors tout est possible mais s’émanciper cela veut dire qu’on accepte de former un courant indépendant », a-t-il ajouté. Les ex ministres Jean-Louis Borloo et Hervé Morin entendent chacun de leur côté rassembler un centre atomisé entre une partie de l’UMP, le Nouveau Centre ou l’Union centriste, afin d’être candidat en 2012. « L’idée du panier de crabes dans lequel vont s’ébattre ceux qui voudraient prendre le contrôle de ce qu’ils ont refusé toute leur vie, c’est une idée qui n’est pas la mienne. Je ne plonge pas dans les paniers de crabes », a rappelé François Bayrou.
Nicolas César
