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PUBLIÉ LE 04/12/2010 PAR Isabelle CamusAprès le sujet de « l’Europe et le développement durable » choisi par la ville de Lyon, « Les états généraux du renouveau » à Grenoble et les notions essentielles de « bonheur », « respect » et « civilité » à Rennes, il aura appartenu à Bordeaux de traiter de « la philosophie dans la cité » pour nourrir le 9ème Forum Libération.
De la philo à tous les étages et pour tous les âges
Une journée philo sur les terres de Montesquieu, Montaigne et Ellul, qui démarrera par la visite de trois philosophes, dans trois classe de CM2, juniors du développement durable, à Bordeaux, Lormont et Eysines. Michel Erman qui décrypte les passions politiques et la rhétorique des discours politiques en faisait partie. « A partir de l’environnement urbain, faire réaliser aux enfant qu’à travers leur expérience, ce qu’ils aiment ou pas, derrière chaque situation il y a des individus. Faire prendre conscience de l’existence de l’autre, travailler sur la relativité du jugemen
t de valeur. Comprendre que l’autre c’est un peu soi aussi. Des questions complexes que les enfants sont tout à fait à même de comprendre ».
Ensuite place aux adultes. A midi pétante, plutôt que de se restaurer, il s’agira de « Penser l’actualité » dans les fauteuils du cinéma Utopia, en présence de la philosophe Vanessa Nurock et de l’essayiste Laurent de Sutter sous la houlette de Laurent Joffrin, patron de Libération. Une après-midi qui affiche complet, quel que soit le débat. Il y en aura quatre. Qu’il s’agisse de justice ou d’inégalité en présence de Roselyne Bachelot, de solidarité ou de délinquance, le public composé majoritairement d’étudiants et de séniors exprime sa quête de sens. Brice, par exemple, 20 ans à peine, qui assiste au débat « Délinquance : déni ou délit de culture ? ». Il a arrêté l’école à 16 ans, mais il est là parce que le sujet l’intéresse. C’est lui qui posera la première question aux intervenants pour savoir si « ce n’est pas le traitement des banlieues à la télé montrées uniquement comme des nids de violence qui renforcerait la délinquance ?
La cité idéale : utopie réalisable ou cauchemar anti-démocratique ?
De l’Utopia au TNBA (Théâtre national Bordeaux Aquitaine) il y a quelques kilomètres que les bordelais franchiront, dans le froid et la neige pour enchainer, dans la soirée, sur le thème de la ville. Celle que nous laisserons à nos enfants, puis celle de «la Cité idéale ou l’utopie réalisable», lors du débat final où s’exprimeront, pour la vision philosophique, Cynthia Fleury, enrouée mais brillante et Bernard-Henri Lévy, en free style, un rien abrupt vis-à-vis de sa consoeur, farouchement opposé au concept de cité idéale et d’utopie, dont le résultat, pour lui, ne peut que déboucher sur l’aventure des Khmers rouges. Laurent Joffrin et Robert Maggiori, pour l’analyse journalistique, adepte d’un changement de hiérarchie des valeurs, forme de radicalité révolutionnaire nécessaire. Et enfin, Alain Juppé, dans son rôle de maire de Bordeaux et Vincent Feltesse, président de la communauté urbaine de Bordeaux pour les applications politiques pratiques. En conclusion, d’utopie point, le mieux étant l’ennemi du bien aboutissant pour Cynthia Fleury à une dictature de la norme. Plutôt la volonté d’apporter une vie meilleure autour d’un projet pour Alain Juppé, ou la nécessité d’articuler l’urbs et la civitas, la cité bâtie et la cité politique, pour Vincent Feltesse, tous deux en phase active de prospective puisqu’ aux manettes d’une ville dont le futur, d’ici 2030, est de devenir une métropole millionnaire… idéale.
Crédit photos Isabelle Camus
Isabelle Camus
