« Une pensée du Courneau », récit d’une sombre Histoire rappelée par le film de Serge Simon


Grand Angle de Bègles

« Une pensée du Courneau », récit d'une sombre Histoire rappelée par le film de Serge Simon

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 03/11/2011 PAR Joël AUBERT

Le camp du Courneau, monté en quelques semaines de l’année 1916, est construit sur une zone marécageuse insalubre et principalement constituée de baraquements faits de carton goudronné qui se voient criblés de trous à la moindre averse. Dans les conditions climatiques dantesques de la première guerre mondiale, ceux que l’on appelait « les tirailleurs sénégalais » et qui étaient en fait des africains de tous pays, ne tardèrent pas à tomber malades en nombre. Essentiellement de pneumonies contagieuses fulgurantes. Le camp du Courneau, bientôt baptisé le « camp de la misère », verra mourir 940 soldats en l’espace de 14 mois, les autres étant envoyés se battre aux Chemins des Dames. Les survivants n’évacueront le site qu’en 1917 ne laissant derrière eux que les tombes de leurs frères tombés ainsi que les hôpitaux et cimetières surchargés qui ne pouvaient plus les accueillir.

Un film pour la mémoire
De son propre aveu, Serge Simon, ancien international et double champion de France de rugby, ne connaissait la zone du camp du Courneau que par un petit chemin de terre, populairement baptisé « le chemin des Sénégalais », qu’il empruntait pour échapper à la gendarmerie lors de soirées un peu trop arrosées. C’est avec le temps que l’ancien pilier gauche bèglais et médecin de formation commence à s’intéresser à l’histoire de ce camp, destiné à recevoir des membres de « la force Noire » du commandant Mangin partis en hivernage.

Parti en quête d’informations, Serge Simon apprendra, grâce à Jean-Pierre Caule un historien spécialiste du sujet et qui n’a d’amateur que le nom, que le camp était à présent presque intégralement détruit et que les tombes laissées par les africains avaient été vidées de leur contenu mortuaire, regroupées afin d’en faire un ossuaire sans noms. Il a fallu attendre presque cinquante ans pour qu’un monument aux morts soit érigé (en 1967) au lieu-dit du Natus mais qui ne fait, cependant, toujours pas état des noms des 940 tirailleurs. Une inscription pourtant réclamée de longue date par les familles et les associations mémorielles.

C’est en faisant face à ce pan oublié de notre Histoire nationale et régionale que Serge Simon décida de parler pour ces tirailleurs, partis se battre pour la France et qui y ont été oubliés. Un document mémorable.
Photo : Grand Angle de Bègles

Julien Baffaud

Le documentaire « Une pensée du Courneau », réalisé avec Grand Angle de Bègles, sera diffusé le 16 novembre prochain à 23h55 sur France 3.

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