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PUBLIÉ LE 04/03/2019 PAR Marianne ChenouPour débuter cette Semaine des Droits des Femmes, la ville a fait appel à Karen Chataîgner, humoriste et conférencière. Son objectif, faire de « l’humour sérieux », faire rire avec ces inégalités qui nous feraient plutôt pleurer. Également, une exposition de 60 portraits, intitulée « Un regard ne suffit pas » fera son apparition à l’Hôtel de Ville et place Pey-Berland, à l’initiative de Médecins du Monde.
Bordeaux, bientôt labellisée pour l’égalité femmes-hommes et la diversité ?
Point positif pour la ville, Bordeaux devrait bientôt obtenir sa labellisation Diversité et Égalité Professionnelle de l’Agence française de normalisation (Afnor). Cela acte l’implication de la ville pour mettre fin aux discriminations au sein de ses structures, qui emploient actuellement 12 000 agents. La fin d’un long parcours : « Lors du premier audit en 2017, l’Afnor avait relevé 21 manquements. En février dernier, il n’en restait plus qu’un », se réjouit Marik Fetouh. « Nous devons présenter un plan d’action relatif à la gestion du risque de discrimination ».
Les mesures pour remédier à cet ultime point seront présentées en avril prochain à l’agence, pour une labellisation attendue en juillet. Cela ferait de Bordeaux la première ville de plus de 200 000 habitants à être labellisée au niveau de la ville, de la métropole et du centre communal d’action sociale (CCAS). Parmi les grandes villes françaises, seule Dijon dispose également de cette labellisation à trois niveaux.
Protéger les victimes de violences conjugales et de harcèlement de rue
Avec 600 demandes d’hébergement d’urgence en Gironde pour moins de 100 places disponibles, la réponse institutionnelle aux femmes victimes de violences reste largement insuffisante. Ainsi, la mairie a déjà réquisitionné un appartement de la ville, un deuxième le sera prochainement. Marik Fetouh a également précisé qu’un travail était en cours avec les bailleurs sociaux, pour que 10 HLM soient alloués à l’Association pour l’accueil des femmes en difficulté (Apafed).
Autre problème quotidien pour la ville de Bordeaux, le harcèlement de rue. Un constat effectué par Marie Szalay, psycho-sociologue : « Dans une situation de harcèlement, il y a trois catégories de personnes, les victimes, les harceleurs et les témoins ». Ces derniers sont souvent passifs, par acceptation du phénomène parfois, mais surtout, par peur des représailles des agresseurs.
Ainsi, pour encourager les Bordelais témoins à agir dans des situations de harcèlement, la ville lance une grande campagne réalisée avec les associations Hé MademoiZelle et Stop Harcèlement de Rue. « Les harceleurs ne s’attendent pas à voir des témoins qui réagissent. Ils en abusent », explique Clara Boullet, militante. En cas d’agression dans les transports, la ville invite également les victimes à réclamer auprès de TBM les images de vidéosurveillance, qui pourront servir de preuves. Celles-ci sont conservées 10 jours.
Également, une exposition temporaire de vêtements est organisée à la mairie les 4 et 5 mars, avant d’être déplacée à l’Université Bordeaux Montaigne du 6 au 16 mars. Ces vêtements ? Ceux portés par des victimes de harcèlement de rue au moment de leur agression. Intitulée « T’as vu comment elle était habillée », cette exposition veut casser les préjugés sur les tenues soi-disant « provocatrices » des victimes.
À noter, vendredi 8 mars, à l’Hôtel de Ville, de 10 heures à 14 heures, des avocats proposeront des consultations juridiques gratuites à celles qui le désirent. Chaque femme sera reçue 30 minutes par un avocat. Le programme complet ici.
