La réouverture de la ligne Pau-Canfranc indissociable de l’arrivée à Pau de la LGV


DR

La réouverture de la ligne Pau-Canfranc indissociable de l'arrivée à Pau de la LGV

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 02/05/2010 PAR Joël AUBERT

Au moment où les « Grands projets du Sud Ouest » commencent à entrer dans une phase plus active de préfiguration, après le comité de pilotage de janvier qui a choisi les options de tracé de la Grande vitesse depuis Bordeaux vers Toulouse d’une part, l’Espagne d’autre part via Mont-de-Marsan et Bayonne, il était logique que Pau se préoccupe de sa desserte future. Celle-ci a bien été envisagée – et évoquée lors du débat public de 2006 depuis Mont-de-Marsan- avec au moins deux options de tracés et une manière de noeud gordien béarnais du côté d’ Orthez dont on n’a pas fini d’entendre parler. La LGV en route vers le Béarn et la Bigorre passera-t-il par Orthez ou arrivera-t-il directement à Pau depuis Mont-de-Marsan? 

La gare de demain,  coeur de ville
Les Palois, Martine Lignères-Cassou en tête, maire et présidente de la Communauté d’agglomération ont choisi, avec l’aide de l’Association  des Villes et Régions europénnes, de rouvrir le dossier en débattant au grand jour des enjeux ferroviaires de demain. Cela a donné lieu à des échanges passionnants en présence de Christain Maudet, chef de mission de Réseau Ferré de France dans le sud ouest, de Michel Leboeuf directeur Grands Projets et Prospectives à la SNCF, de Philippe Castay directeur des Gares et connexions de la SNCF pour le sud ouest. Et les enjeux ne se résument pas à des gains de temps considérables, par exemple  sur un trajet Paris-Pau ou Pau-Bordeaux ; ils concernent la création de gares qui deviennent le nouveau lieu de « centralité » au coeur des viles. Fabienne Keller ancienne maire de Strsabourg et sénatrice du Haut Rhin, auteur d’un rapport sur la « gare contemporaine » est venue en témoigner; Philippe Lavaud, aussi, le maire et président de la communauté d’Angoulême qui prépare sa ville à la nouvelle donne permise par l’arrivée de la LGV à l’horizon 2016.

Pau-Canfranc : une déclaration et une...volonté communesPau, pour sa part, dont la gare est en fréquentation la troisième d’Aquitaine avec 1.100.000 voyageurs par an s’apprête déjà à en acueillir 2 quand Bordeaux sera à deux heures de Paris. Elle va être repensée et devenir le cœur d’un espace urbain de plus de 200 hectares, un pôle d’échange multimodal. Le nouvel ensemble de la « Porte des Gaves » qui fait d’ailleurs l’objet d’un marché de définition lancé, en janvier dernier, pour lequel des architectes de renom ont été sollicités. La gare, à l’articulation entre la ville historique et le gave de Pau devrait être non seulement le centre d’un éco-quartier mais aussi le lieu de créations de nouveaux services et d’une vie culturelle nouvelle. Philippe Lavaud qui fait partie, lui aussi, de ces nouveaux maires qui s’engagent dans des projets urbainsnovateurs a rappelé, d’emblée, que l’équipement phare de celui de l’agglomération d’Angoulême serait la médiathèque dont le lien sera évident avec la dimension d’Angoulême, capitale de la BD. On a noté aussi l’ouverture qu’il a faite en direction de Bordeaux et de l’Aquitaine qui sera, dans six sept ans, à une demi-heure du chef lieu de la Charente ou… quand la Grande Vitesse est attendue comme outil au service de l’aménagement du territoire, participant à l’attractivité économique d’une région et de villes. Bernard Soulage président de l’Association des Régions et Villes européennes cita, à ce sujet, avec vigueur, l’exemple du Paris-Marseille, d’abord devenu un accélérateur d’échanges entre …Lyon et la cité phocéenne. Point de vue qu’Alain Rousset le président du Conseil régional d’Aquitaine a défendu, une nouvelle fois, s’agissant des relations futures entre les villes de l’Aquitaine et la capitale régionale. La communauté d’agglomération Pau-Pyrénées s’est engagée à participer à hauteur de 21 millions d’euros au financement du tronçon Tours Bordeaux ; autant dire que le gain d’une heuresur l’ensemble du trajet Pau-Paris qui en découleraparaît déjà considérable mais ne changera pas la relation entre Bordeaux et la deuxième ville d’Aquitaine tant que la liaison vers l’Espagne n’aura pas été réalisée. Et, là, il vaut mieux parler, aujourd’hui, d’horizon 2025 voire au-delà. (www.bap-europe.com).

Pau-Canfranc : une déclaration et une… volonté communes
Ces perspectives, certes encore éloignées, ne dispensent pas les Palois, la mairie en première ligne aux côtés du CRELOC, l’association qui milite activement pour la réouverture de la ligne Pau-Canfranc, de pousser, à côté de la Région et de son président, pour arriver à leur fin. Et pour espérer y arriver ils n’ont aucun mal à embarquer les Aragonais dans cette bataille transpyrénéenne du rail. Ils étaient tous là, ou presque, les élus de l’autre versant maire de Canfranc en tête, ainsi que Mme Angela Abos Ballarin, présidente du Conseil Economique et Social d’Aragon qui a présenté les résultats d’une étude en faveur de la réouverture rapide de la ligne. La seule qui soit susceptible, à court terme, d’offrir une réponse au désenclavement ferroviaire de l’Aragon vers le Nord. Une manière de préfiguration de la traversée centrale à l’horizon improbable des années 2040…De ce rendez vous palois est née une déclaration commune, signée en bonne et due forme, sous l’oeil d’Alain Rousset; les élus béarnais en nombre de Mme Lignères-Cassou au maire d’Oloron, Bernard Uthurry à celui de Borce, René Rose, Michel Labourdette président de la communauté du canton d’Orthez, sans oublier celui de Lourdes M. Artiganave, venu rappeler les raisons pour lesquelles la cité mariale tenait tant à cette réouverture. Reste à convaincre l’Etat français, toujours hostile, et à trouver des financements que l’Aquitaine se promet de trouver si celui-ci fait défaut. En attendant, de nouveaux travaux cet été entre Oloron et Bedous, tous les amoureux du train et de la vallée d’Aspe ont le loisir de s’arrêter au palais Beaumont découvrir l’exposition inaugurée ce 30 avril. Ils n’y respireront pas que le seul air de la nostalgie; ils pourront imaginer le plaisir de prendre le train qui n’aurait jamais dû quitter ces paysages majestueux.

J.A

Pau-Oloron-Canfranc : une réouverture à 300 millions d’euros
Le coût de la remise en service de laliaison Pau-Oloron-Canfranc est estimé dans une fourchette de 250 à 300 millions d’euros, dont 65 ont déjà été engagés pour la régénération des voies entre Pau et Bedous. Un investissement intremédiaire de 100 millions supplémentaires pourrait permettre la réouverture de la liaison intrenationale pour un trafic de fret de l’ordre de 1,5 millions de tonnes par an. La Région aquitaine et l’Etat au travers du contrat de Projet 2007-2013 ont acté un montant de travaux de 35 millions pour la régénaration de la voie entre Pau et Oloron ; les travaux devant avoir lieu entre juillet et décembre 2010.

 

1. la section ferroviaire entre Oloron et Canfranc n’est plus exploitée depuis la rupture accidentelle en 1970 du pont métallique de l’Estanguet en amont d’Accous .


Cet article fait partie du dossier
Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Pyrénées-Atlantiques
À lire ! ÉCONOMIE > Nos derniers articles