La polémique toujours …un ours a tué des moutons dans les Pyrénées !


Frédéric Salein

La polémique toujours ...un ours a tué des moutons dans les Pyrénées !

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 30/06/2011 PAR Olivier Darrioumerle

« L’ours est frugivore, écrivait en 1858 Louis de Dax, tout lui est bon : blé, maïs, avoine , orge, seigle, prunes, noisettes et raisins. Il s’assied tranquillement, ouvre les bras et prend une gerbe d’épis qu’il presse contre sa poitrine ; il n’a plus alors qu’à baisser le nez pour croquer les grains tout à son aise. Il fait un quart de conversion sur son derrière, recommence la même manœuvre et continue jusqu’à ce que tout le champ soit glané. » Mais il n’est plus question aujourd’hui des dégâts faits aux cultures. L’Ours a été repoussé dans les bois sauvages en montagne, où on ne cultive pratiquement plus. C’est pour les dégâts que l’Ours fait aux troupeaux que les pro et anti-ours s’affrontent.

Des chiens errants plutôt que des ours
De 1968 à 1996, l’ours aurait tué près de 2000 moutons, soit 70 bêtes par an, selon Gérard Caussimont, président du Fonds d’intervention éco-pastoral. Mais jusqu’en 1980, les prédations n’étaient pas indemnisées. Depuis les premières introductions d’ours de Slovénie en 1996, les éleveurs ont intérêt à déclarer leurs pertes. Les estimations varient selon les sources entre 350 et 600 bêtes tuées par an. Ce sont les seules causes de mortalité systématiquement indemnisées par l’État alors que les pertes dues aux chiens, chutes, maladies, parasites, foudre ne sont pas remboursées si l’éleveur n’est pas assuré. Or, le prélèvement de l’Ours est dérisoire comparé à la mortalité des moutons en estive par accidents, maladies ou attaques de chiens errants. À eux seuls, les chiens errants, appartenant aux locaux et très rarement à des promeneurs (10% selon une étude du CERPAM), seraient responsables de la mort d’au moins 7000 moutons par an dans les Pyrénées (selon les résultats de la même étude).

Le Patou, un gros protecteur
Depuis le retour de l’Ours dans les Pyrénées centrales et orientales en 1996, l’Etat subventionne les éleveurs pour l’embauche de bergers, la réfection des cabanes, la pose de clôtures, le transport de matériel ou encore l’acquisition de chiens de protection. Depuis ces mesures, selon l’Adet-Pays de l’Ours, la mortalité des moutons a baissé dans les Pyrénées. Dans le cadre de l’introduction d’ours de Slovénie, cette association de protection des ours a formé, dans le Comminges, des bergers itinérants accompagnés de patous. À la fin de la première phase de réintroduction, durant l’été 1998, vingt-trois patous vivaient au sein des troupeaux. Aucun de ces troupeaux n’a eu à subir de dégats des ours ni des chiens errants. L’efficacité des patous a été prouvée en 1980 dans les Rocheuses par le spécialiste américain Pascal Wick. Puis confirmée en 1996, en Colombie britannique à une échelle plus vaste. Chaque chien permet en moyenne de sauver, chaque année, 4 brebis sur l’exploitation, et 4 autres l’été en montagne. Selon l’Adet-Pays de l’Ours, les 345 chiens en service auraient permis de sauver, l’année dernière, deux mille brebis.

photo : Frédéric Salein

Olivier Darrioumerle

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Pyrénées-Atlantiques
À lire ! ENVIRONNEMENT > Nos derniers articles