La Nouvelle-Aquitaine dit Oui au plan de financement du GPSO


À l'occasion de la dernière séance plénière de l'année, les élus du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine se sont prononcés en faveur du plan de financement de la LGV Grand Projet du Sud-Ouest.

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Vote à main levée du plan de financement du GPSO conseil régional de Nouvelle-Aquitaine

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 15/12/2021 PAR Margaux Renaut

Les 183 élus du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine se retrouvaient ces lundi 13 et mardi 14 décembre, pour la dernière séance plénière de l’année, destinée, entre autres, à voter le plan de financement de la LGV Grand Projet du Sud-Ouest (Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax), proposé par le président du Conseil régional, Alain Rousset. Un dossier sensible qui a engendré plus de trois heures de débat et de multiples prises de paroles, mais qui a finalement été approuvé avec un « oui » largement majoritaire.

Sujet particulièrement sensible dans la région, la LGV Grand Projet du Sud-Ouest, avant même le début de la séance plénière, a déclenché de vives oppositions devant l’Hôtel de Région à Bordeaux. Les collectifs d’associations Coordination 47 et Coordination Vigilance LGV 33, rejoints et soutenus par quelques élus du groupe écologiste, solidaire et citoyen, organisaient ce lundi matin, un rassemblement destiné à « dénoncer l’absurdité » du projet tout en prônant la rénovation des lignes déjà existantes.

« Trop coûteux, d’un autre temps, consommateur d’argent public et destructeur de l’environnement »… Voici quelques-unes des réticences, si ce ne sont des objections, exprimées par les élus écologistes lors de cette séance plénière. Mais aussi, « un appel à la responsabilité collective » selon Geneviève Darrieussecq, presidente du groupe Centre et indépendants, qui a réaffirmé son approbation et celle de son groupe au projet. « Bien qu’elle soit un moment particulièrement important dans l’histoire de la région » d’après la Ministre conseillère régionale , « cette délibération est loin de clore le débat » a affirmé Jean Dionis du Séjour, élu Centre et indépendants, « beaucoup de questions se posent encore et il ne faut avoir aucune illusion sur le travail qui reste à faire ».



Un objectif commun

Bien que le projet soit soutenu par la majorité des élus, le plan de financement lui, convainc un peu moins. Estimé à 14 milliards d’euros, le chantier sera financé à hauteur de 40 % par l’État, soit 4,1 milliards. Ce sont les collectivités _régions, départements et agglomérations d’Occitanie et Nouvelle-Aquitaine_ ainsi que l’Union européenne, qui devraient se partager le reste à hauteur de respectivement 40 % et 20 %. La Région Nouvelle-Aquitaine devra donc, pour sa part, avec un étalement sur 40 ans, débourser 710 millions d’euros pour le financement de ces lignes.

Une répartition qui soulève bon nombre d’interrogations, même de la part de ceux qui adhérent au projet. « Nous avons un objectif commun. Celui que le projet se fasse, la LGV étant un atout indéniable pour notre région » a déclaré Jacques Colombier, élu RN, « mais c’est un plan de financement incertain et biaisé dans lequel les financeurs publics, État et Europe, devraient mettre plus d’argent » a-t-il ajouté, allant jusqu’à évoquer une « escroquerie de l’Etat ». Un argument qui s’appuie, selon Alain Rousset, sur « des comparaisons irréalistes », soit l’investissement de l’Europe à hauteur de 40 % dans la ligne Lyon-Turin, « un projet transfrontalier qui n’a rien à voir avec le sujet du jour ».
Autre objection de la part du groupe d’extrême droite, porté par Edwige Diaz, la proposition de création d’un établissement public. « Notre responsabilité est aussi de limiter les dépenses publiques et la création d’un établissement public induit la mise en place de nouvelles taxes sur les particuliers et les professionnels riverains des gares. Cette disposition n’est pas, à notre avis acceptable, car nous refusons de diminuer le pouvoir d’achat des néo-aquitains » s’est opposé à nouveau Jacques Colombier.

Des réticences que Christophe Duprat, pour LR, ne partage pas. « Le financement de la LGV va permettre un vrai maillage avec les pays européens » a-t-il affirmé, « c’est ce que l’on appelle la croissance et la proximité et nous ne pouvons pas passer à côté ! ».

Un plan de financement « injuste » 
La parole a ensuite été donnée à Christine Séguinau, co-presidente du groupe Écologiste, solidaire et citoyen, profondément opposée au « démesuré, inutile et destructeur » Grand Projet du Sud-Ouest, et pour qui le plan de financement n’est que « bancal et choquant ». « Nous persistons à demander l’abandon pur et simple du projet » a-t-elle annoncé entre solennité et indignation, s’adressant directement au président, « vous nous mettez tous gravement en danger avec un tel projet et vous minimisez la consommation de terres agricoles et l’impact sur les espèces végétales et animales ».

Une affirmation que Guillaume Riou, vice président en charge de la Transition écologique et énergétique, a tenu à remettre en contexte en rappelant que « sont prévus 2000 hectares de compensation » et une « diminution de 325 000 tonnes de Co2 par année » grâce au report modal espéré.

Plus nuancé, le groupe Communiste, écologique et citoyen, était lui aussi peu favorable à ce plan de financement, considéré « injuste » principalement du fait de la création d’un établissement public. Mais Fredéric Mellier, élu communiste, écologique et citoyen, a pourtant répondu positivement à la délibération, en affirmant « qu’il faut prendre des décisions politiques. GPSO n’est pas un grand projet inutile, car nos concitoyens ont besoin du train, un outil d’épanouissement pour bien d’entre eux ».

Un investissement pour l’avenir du territoire 


Un avis évidemment partagé par Alain Rousset, qui n’a pas laissé place à d’autres objections. « C’est la vie de la région qui se joue aujourd’hui, demain et après-demain » a-t-il déclaré. « J’en appelle aujourd’hui à la responsabilité de tous, pour nous et pour les prochaines générations ». C’est donc au terme d’une demi-journée de débat, à 18 h 30 ce lundi, que le vote à main levée en faveur du projet Grand projet ferroviaire du sud-ouest a conclu cette première journée de séance plénière. Une grande majorité des élus ont réaffirmé leur approbation, la majorité d’Alain Rousset ayant même obtenu le soutien des Républicains, mais, sans nulle surprise, toujours pas celui des écologistes et du Rassemblement National.

Cette délibération fait suite au refus de participation financière des Départements de la Gironde et du Lot-et-Garonne, et laisse place à celle de la communauté d’agglomération d’Agen jeudi et enfin celle de la communauté d’agglomération Pays Basque samedi. La communauté d’agglomération du Grand Dax a voté contre sa participation financière au projet ce mardi 14 décembre au soir.

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