La ministre du logement entame son « Tour de France de la construction » en Aquitaine


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La ministre du logement entame son "Tour de France de la construction" en Aquitaine

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 19/01/2015 PAR Romain Béteille

La ministre a notamment visité le site de « la Réole » qui connaït un projet de revitalisation de son centre-bourg labellisé par le gouvernement, ainsi que le projet de rénovation Euratlantique (autour de la gare St Jean, un projet qui s’inscrit dans la politique « Bordeaux 2030 ») et des quartiers en rénovation autour des bassins à flot. Deux débats étaient ensuite organisés à Artigues sur la maîtrise du coût du logement et le logement face à la rénovation énergétique en présence de professionnels du secteur.

L’occasion pour Michel Delpuech, préfet de la région Aquitaine, de rappeller que « la part des logements sociaux représente dans la région environ 10% du parc résidentiel avec 150 000 logements sociaux, contre 17% au niveau national, ce qui pose la région en déficitaire. D’autre part, nous sommes confrontés à des situations très contrastées avec des zones très tendues ou les prix de l’immobilier, déjà élevés, sont en hausse (agglomération de Bordeaux, Bassin d’Arcachon, sud des Landes) tandis que d’autres zones sont en réelle déprise (Nord Gironde, Médoc, Sud Dordogne et l’est du Lot-et-Garonne sont notamment cités). De même, il existe un enjeu fort sur les parcs privés. La rénovation énergétique est pour nous une priorité, comme en témoigne le projet de la Réole ». Ainsi, le préfet a rappelé la construction de quelques 7800 logements sociaux en 2014, contre 7700 en 2013, et 8500 prévus dans les mois à venir. 

Les mesures pharesLa ministre du logement a réaffirmé l’engagement de l’ensemble des maillons que sont l’Etat, les collectivités locales mais aussi les promoteurs et spécialistes du secteurs à restaurer les liens de confiance entre les professionnels, les élus et les habitants. « Aujourd’hui, 24% du budget des ménages est consacré au logement. C’est donc un secteur essentiel de l’économie, l’une des préoccupations majeures des ménages et un fait déterminant d’exclusion sociale ». Les mesures prises par le gouvernement comptent ainsi relancer l’activité économique, avec 5 milliards d’euros entre 2015 et 2018 attribués au secteur. 

En tout, 5 objectifs ont été définis par Sylvia Pinel. D’abord, favoriser l’accès à la propriété avec un renforcement du fameux « prêt à taux zéro », notamment un plafond de revenus élargi pour les classes moyennes et l’ouverture du prêt pour l’achat de logements anciens avec travaux (mesure entrée en vigueur au premier janvier 2015. Parmi la cinquantaine de mesures, la moitié sont entrées en action début 2015). Cet accès sera aussi renforcé par une TVA à 5,5% dans les 1300 quartiers prioritaires pour l’achat d’un logement neuf à destination des ménages les plus modestes. Simplifier les règles de construction (baisse des coûts et accélération des délais) est aussi une priorité de la politique du logement à l’échelle nationale, notamment via la création d’un label de performance environnementale des bâtiments ou encore un plan pour la transition numérique dans le secteur.

L’offre de logements vise aussi à être augmentée, avec un objectif de 150 000 nouveaux logements sociaux par an (avec un prolongement de l’exonération de la taxe foncière et l’autorisation aux préfets de délivrer des permis de construire, là encore pour accélérer la marche) et 25 000 logements intermédiaires en « zones tendues ». Enfin, renforcer la mobilisation du foncier (110 terrains publics prioritaires feront l’objet d’une cession avant la fin 2015 pour créer des logements) et la rénovation des logements dans le but d’en alléger les charges sont également au programme, dans une politique globale de réduction des coûts et d’amélioration écologique (le secteur représente 19% des émissions de gaz à effet de serre). 

Un enjeu important en AquitaineCes mesures tiendront évidemment compte des spécificités de chaque région. En Aquitaine, le marché de l’immobilier est l’un des plus tendus de France : alors qu’un logement coûtait en moyenne 210 000 euros en 2013, le revenu médian des aquitains stagnait à 1590 euros par mois, soit un remboursement effectif, à hauteur de 30% de 480 euros par mois. Entre 2007 et 2012, le nombre de bénéficiaires de l’aide aux logement a bondi de près de 4% pour une aide totale chiffrée à 800 millions d’euros. De même, alors qu’un logement social coûtait 100 000 euros en 2005, il en coûte, pour la même surface, 130 000 aujourd’hui. Les deux débats, organisés à Artigues, portaient sur cette question de « comment produire du logement abordable sans favoriser l’étalement urbain ». Les professionnels estimaient qu’environ 80 euros avaient été gagnés sur le mètre carré avec les 25 premières mesures du gouvernement.

Pour continuer dans cette voie, la région s’est dotée mi janvier du dispositif « Réno’Aqt » pour aider à la rénovation énergétique des logements. Doté d’un budget de 4 millions d’euros, le dispositif s’est doté samedi 16 janvier de la CARTTE (caisse d’avances pour la rénovation thermique et la transition énergétique), valable jusqu’en 2021. « Réno’Aqt vise notamment à inciter les acheteurs à la rénovation énergétique et esthétique de leur logement, notamment via un partenariat actif avec les banques, et une rénovation du parc des logements communaux pour les collectivités. Des mesures qui viennent, au niveau régional, enterriner la volonté gouvernementale d’améliorer le parc de logements neufs et de les rendre plus accessibles. La ministre devrait poursuivre son « tour de France » pour présenter ces mesures dans les semaines qui viennent. 

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