La grogne des coursiers de Deliveroo


Sam Saunders

La grogne des coursiers de Deliveroo

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 28/07/2017 PAR Romain Béteille

Ce n’est pas vraiment la joie pour les coursiers à vélo de l’antenne locale de Deliveroo. Ce vendredi matin, une vingtaine d’entre eux se sont rassemblés devant les locaux du cours Saint-Louis. La raison ? Ils dénoncent un changement brutal de leur contrat, qui se voit remplacer par un autre comme le leur a confirmé un message de la direction nationale de l’entreprise de livraison de repas à domicile. En effet, si certains d’entre eux étaient auparavant rémunérés sept euros cinquante de l’heure plus deux euros par commande, les rémunérations passent désormais à cinq euros par commande, un tarif global qui comprend leur salaire horaire et leur commission. Concrètement, cela signifierait une perte d’environ 300 euros par mois pour les salariés touchant l’équivalent d’un SMIC. 

Ce n’est pas une première pour la société anglaise. L’été dernier, elle avait instauré pour les livreurs le paiement à la course, et les demandes de garantie de ces derniers n’avaient rien changé à l’affaire. Pour cette fois, une délégation a été reçue mais un recours en justice serait aussi envisagé selon France Bleu, d’autant que le nouveau contrat aurait été engagé sans aucune possibilité de négociation. Ils ne sont pas les seuls employés de Deliveroo à se poser des questions : ce jeudi, à Bruxelles, un groupe de coursiers s’est réuni pour manifester contre la délocalisation du service clientèle de la branche belge à… Madagascar. À Bordeaux, pourtant, les affaires marchent fort pour Deliveroo. En avril dernier, le directeur général de Deliveroo France, Hugues Décosse, se félicitait d’une croissance de commandes de 388% sur la capitale girondine au cours des 12 derniers mois, avec 200 restaurants partenaires et près d’un millier de coursiers. Les décisions des sociétés de livraison à domicile sont souvent aussi brutales que la concurrence à laquelle elles sont soumises : à l’été 2016, quelques 450 coursiers s’étaient retrouvés sans emploi du jour au lendemain après la fermeture de la société Take Eat Easy. 

Fabien Robert, adjoint au maire, face à cette situation a saisi les député de Bordeaux en ce termes:  » Une réelle dégradation des conditions de travail des livreurs est à l’œuvre : baisse de rémunération, augmentation du « turn-over », « licenciement » par sms, dialogue social inexistant…Ce nouvel usage se fait aussi au détriment de la sécurité routière des coursiers, comme des autres usagés de l’espace public… Je pense qu’il est nécessaire de conserver ce service commercial de qualité tout en évitant ce détournement du statut d’auto-entrepreneur. Cela passe par un cadre contractuel plus juste qui garantisse des droits et des devoirs aux livreurs, sans quoi la loi du plus fort continuera d’être leur quotidien. »

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