L’émotion avant la réhabilitation à la pouponnière départementale d’Eysines


Aqui.fr

L'émotion avant la réhabilitation à la pouponnière départementale d'Eysines

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 29/05/2015 PAR Solène MÉRIC

En 2015, on pourrait croire que « les pouponnières » n’existent plus ; le mot lui-même a d’ailleurs une sonorité un tantinet désuète… Et pourtant, comme le constate une des pédiatres de la structure départementale implantée à Eysines, « depuis quelques années, on voit une évolution clinique des enfants accueillis : plus fragiles, plus carencés, physiquement et mentalement… »
Au total, si la structure s’apprête à beaucoup évoluer d’ici 2 ans, elle a bel et bien encore de beaux jours devant elle. Mais si les 35 petits habitants qu’elle accueille pour des passages plus ou moins longs, en raison de carences éducatives ou de mise en danger, ont déjà, du haut de leur quelques jours, mois, ou années, des histoires lourdes à raconter, la pouponnière quant à elle « a une belle âme ». Puéricultrices et auxiliaires, en attestent d’une seule voix : « Malgré les situations difficiles des enfants, la pouponnière c’est un lieu joyeux, riche, où l’on ressent l’utilité de notre métier ».
La structure est « une maison », « un refuge », où, grâce au travail soudé et investi des équipes des quelques 80 professionnels qui y collaborent de jour comme de nuit, ces jeunes enfants, accueillis, entourés, veillés, soignés, couvés, y trouvent une attention individualisée , malgré le caractère collectif du lieu, et un apaisement dans un environnement stable, sur le chemin de la reconstruction. Tel est bien l’objectif que se fixe à n’en pas douter les agents de la structure.

L'entrée dans la pouponnière

Pulsion de vie, difficultés et moments magiquesCes collaborateurs, principalement collaboratrices, de la pouponnière, des auxiliaires de puéricultures, à la psychomotricienne, en passant par les éducatrices de jeunes enfants, infirmières, puéricultrices, pshychologues, pédiatres, lingères, maîtresses de maison, connaissent elles aussi parfois des difficultés. Même si l’implication émotionnelle se veut contrôlée, les accueils d’urgences, la situation de détresse des enfants, le phénomène d’attachement, sont bel et bien là. Ce sont elles après tout qui les nourrissent, les baignent, les amusent, les occupent, les tranquillisent, les bercent, et parfois les confient, après décision de justice à une nouvelle famille.
Un quotidien pas toujours rose, que la cohésion et l’unité des équipes permet d’épauler, de dépasser, et de mettre à distance. Des métiers d’engagement et d’exigence pour le personnel de la pouponnière. Un lieu qui « chaque jour, garanti, son lot de surprises », « apprend l’humilité » et les font le témoin de « la pulsion de vie des enfants » et « de leur capacité à transcender leurs difficultés dès que l’on parvient à leur redonner confiance en l’adulte » explique les équipes. Dans les temps forts en émotion de la vie de la pouponnière, il y a aussi les moments heureux et particulier de l’adoption, la découverte de la famille d’adoption, la construction d’une relation familiale avec de nouveaux parents, « des moments justes magiques », assurent une jeune puéricultrice.

Garder traceAutant de facettes des métiers de la pouponnière, de tranches de vie de la structure, et de regards complices, tendres ou drôles entre adultes et enfants dont le Conseil départemental, a voulu garder une trace dans le décor des murs et des portes colorées du bâtiment d’origine. Garder trace de la manière la plus solennelle, puisque le document vidéo et les photos exposées au sein de la pouponnière désormais vide, ont été confiés, après la diffusion du film aux professionnels, à la Directrice des archives Départementales, des mains d’Emmanuelle Ajon, Vice présidente du Conseil départemental chargée de la promotion de la santé et de la protection de l’enfance.
C’est elle également qui a symboliquement remis les clés du vieux bâtiment à l’architecte du Conseil départemental de Gironde, la collectivité assurant la maîtrise d’oeuvre et d’ouvrage des travaux qui devraient bientôt démarrer.

Un des espace de vie de la pouponnière, vidées de ces petits habitants

Des couloirs, comme des appels à la fuite pour bébés à quatre pattesAvec ces travaux, estimés à 4,3 M€, le bâtiment aux allures de vieille maison de villégiature, avec son portique, ses pierres apparentes et ses rideaux à rayures bleues et blanches, sera préservé et mis en valeur mais entièrement restructuré. Il comportera une extension neuve (430 m²) du foyer d’hébergement pour enfants qui atteindra ainsi une surface de 1780 m² et 140 m² de préau. La future pouponnière se composera de six unités de vie, par groupe d’âge des enfant accueillis, de locaux d’accompagnement et d’espaces qui permettront la rencontre des parents et des enfants. Chaque unité de vie accueillera 5 à 6 enfants, et deux d’entre elles seront réservées aux bébés.
La liaison entre l’ancien et le nouveau se fera par une «rue intérieure» largement vitrée qui desservira toutes les unités d’habitation, véritables petites maisons, conçues comme un espace domestique avec entrée, coin cuisine, séjour, chambre, salle de bain… De grands changements donc par rapport à l’actuelle pouponnière organisée autour d’un couloir, « véritable appel à la fuite pour des petits à quatre pattes», et il faut bien le reconnaître, à l’intérieur accueillant, coloré et convivial, mais un peu défraîchi.
La rénovation, pour le confort des enfants et des professionnels, a tout sens. Parions qu’après un passage dans des locaux modulaires provisoires pour la durée des travaux, les équipes sauront investir le lieu renouvelé fin 2017, sans perdre l’âme et les jolies valeurs de leur mission au service de la protection des enfants.

Une partie des équipes du CDEF et de sa pouponnière
Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Gironde
À lire ! SOCIÉTÉ > Nos derniers articles