Retour à l’école dans les plus prestigieux Château du Médoc


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Retour à l'école dans les plus prestigieux Château du Médoc

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 20/03/2015 PAR Solène MÉRIC

Alors que le nombre de chômeurs ne va pas en diminuant, des entreprises désespèrent de leur côté de trouver des salariés compétents. Un constat paradoxal en soi qui l’est d’autant plus en Aquitaine. En effet, ce sont les secteurs d’emplois aquitains les plus traditionnels, et, malgrè tout les plus performants, qui sont le plus concernés par ce paradoxe, note Alain Rousset. Parmi eux, l’aéronautique et l’agriculture, au sein de laquelle, l’exemple du jour, la viticulture, ne fait pas exception. Des métiers qui pâtissent bien souvent d’une image « vieillote » et peu « sexy » pour les plus jeunes.

70 candidats pour 12 reçusPourtant, des 12 stagiaires de la première promotion de l’école de la vigne du Médoc, qui disent quant à eux avoir découvert « des métiers passionnants et nobles », aucun ne céderait sa place. Et pour cause, ils n’y sont pas arrivés sans effort, et la promesse d’un emploi en CDI à la clé les renforce dans leur motivation. Une motivation sans faille puisque dans une première étape de sélection pour cette formation, ils étaient au départ 70 demandeurs d’emplois locaux à s’être portés candidats au recrutement par simulation mise en place par Pôle emploi. Une méthode de recrutement qui ne s’appuyant que sur l’habileté des candidats à la réalisation de certaines tâches et non sur leur CV, diplôme ou âge, a permis de sélectionner 30 candidats, soumis ensuite à des entretiens de motivation au sein des cinq Châteaux de l’école.
Après une rude sélection, fin décembre 2014, ils n’étaient plus que 18 à pouvoir intégrer pour 3 mois, la première phase de la formation : la Préparation Opérationnelle à l’Emploi Collective. L’occasion pour eux d’acquérir un certain nombre de savoir-faire et de savoir-être, afin de garantir au mieux leur insertion professionnelle à venir. Mais là encore, à l’issue de cette étape une dernière sélection a été faite. Résulat: depuis le début du mois de mars, ils ne sont plus que 12 à avoir pu intégrer la deuxième phase de la formation de cette « Ecole de la Vigne » formalisée par leur recrutement dans les Châteaux en contrat de professionnalisation. Un statut qul leur permet, en tant que stagiaire de la formation professionnelle, une rémunération pour les 18 mois à venir, avec comme objectif, l’obtention du certificat d’ouvrier viticole qualifié, condition sine qua non à leur embauche en CDI par les 5 initiateurs du projet.

La première promotion de l'Ecole de la vigne des Châteaux du Médoc

Une formation itinéranteUne formation pour le moins innovante, tant dans son montage que dans sa mise en œuvre quotidienne. En effet, assurée en partenariat par les Maisons Familiale et Rurale d’Aquitaine et le Lycée agricole de Blanquefort, la formation a la double particularité de se dérouler dans les Châteaux (tant pour les travaux pratiques que pour les cours théoriques) et donc d’être itinérante, puisque chaque propriété accueille à tour de rôle formateurs et stagiaires. Ceux-ci sont décidément bien entourés puisque figurent également à leur encadrement des tuteurs dédiés, eux-même salariés des vignobles en question, volontaire à ce rôle. « Une manière de facilité l’intégration des nouvelles recrues tout en valorisant les salariés eux-mêmes », reconnaît volontiers Pauline Bahain, assistante maître de Chai et tutrice au Château Beaumont, qui visiblement ne regrette pas son choix.
Mais l’enthousiasme est aussi au rendez-vous du côté des stagiaires. Pour Emilie, ancienne moniteur de fitness, « ça n’était pas gagné, c’était un défi personnel et professionnel cette formation. Mais le groupe est désormais bien soudé, et il a pu s’élever grâce à des professionnels qui nous ont transmis la passion pour leur métier avec tout leur coeur». Enfin si les Directions des Châteaux, se félicitent du bon déroulé des choses, à l’image de Franck Bijon, directeur général adjoint du Château Larose Trintaudon, il en va de même pour les acteurs publics, au premier rang desquels Alain Rousset, satisfait de constater à travers cette initiatve que « l’on arrive enfin à décloisonner le monde de l’entreprise, de la formation et secteur public dans un modèle de collaboration horizontale où tout le monde se fait confiance.»

Une confiance partagée qui aura permis la mobilisation d’un investissement total de 300 000 € via principalement la Région et le FAFSEA (l’organisme paritaire des entreprises agricoles et de détails). Une confiance aussi, que chaque acteur, à l’image de la députée Pascale Got, cheville ouvrière de la mise en route du projet, a souhaité voir perdurer afin que le dispositif puisse être transposé sur d’autres bassins d’emplois viticoles. En ce qui concerne le Médoc, Franck Bijon a révélé que l’accueil d’une deuxième promotion était d’ores et déjà sérieusement envisagé.


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