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PUBLIÉ LE 17/01/2007 PAR Gilbert Garrouty< Entre agriculture ringarde et agriculture industrielle mondialisée, Christian Pèes suggère en quelque sorte l’agriculture raisonnable, sans exclure les apports de l’innovation et du progrès technique qui sont seuls, à ses yeux, en mesure à la fois de garantirles ressources alimentaires de l’humanité et de protéger l’environnement et la sécurité alimentaire. Il lance également uncri d’alarme en tant qu’agriculteur français et européen en face de la perspective de nouvelles réformes de la PAC (Politique Agricole Commune) qui, après 2013, pourrait remettre en cause les financements. Une crainte renforcée d’ailleurs par les dernières déclarations de la commissaire européenne à l’agriculture, Mme Fisher Boël qui a estimé qu’après 2013 nombre d’agriculteurs devraient s’adonner à la pluri-activité. Mais notre Béarnais qui, bien que titulaire d’une maîtrise de géographie est revenu à l’agriculture par passion, refuse la pure loi du marché et de la mondialisation. Il milite d’ailleurs dans le cadre du MOMA en faveur d’une organisation mondiale de l’agriculture. Une démarche qui implique donc un certain degré de politique, si ce n’est d’Etat, puisque sans cela on serait en plein régime du laisser-faire et du que le meilleur gagne. L’auteur cite en page de garde cette phrase du général de Gaulle: » »un pays qui ne peut pas se nourrir lui-même n’est pas un grand pays ». Il estime donc que l’alimentation est une arme et rappelle que « les Américains ne l’ont jamais oublié, c’est pourquoi ils ont toujours protégé leur agriculture ». Mais existe-t-il encore en France et en Europe la volonté d’être un grand pays? Il est à craindre que les »politiques » laissent l’agriculture au « placard » aussi longtemps que le spectre du manque et de la hausse des prix n’apparaîtra pas….
« L’Arme Alimentaire », « les clés de l’indépendance », par Christian Pèes, Editions du Cherche Midi, 240 pages, 15 euros
Gilbert Garrouty
