Itinéraire : Isabelle Boudineau, vice-présidente régionale aux Finances et 1ère adjointe à la mairie de Bègles


Sion actionne la machine à remonter le temps en mode vitesse rapide, Isabelle Boudineau est née le 17 août 1966, en Normandie, de parents, étudiants en géographie à la fac de Bordeaux III.

Isabelle Camus

Itinéraire : Isabelle Boudineau, vice-présidente régionale aux Finances et 1ère adjointe à la mairie de Bègles

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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 31/03/2011 PAR Isabelle Camus
Sion actionne la machine à remonter le temps en mode vitesse rapide, Isabelle Boudineau est née le 17 août 1966, en Normandie, de parents, étudiants en géographie à la fac de Bordeaux III. Son père embrassera la carrièrede professeur d’histoire-géo, sa mère celle de « femme au foyer ». Ce quivaudra à Isabelle, enfant, de passer des HLM de Soyaux, prèsd’Angoulême, à la chaleur de la Tunisie, durant deux années, bien inscrites dans sa mémoire. De retour en France, ce seront les HautesPyrénées et la vie dans un lotissement près de Tarbes, et les étés à la ferme en Charente-Maritime (son côté rustique qu’elle revendique avec humour). Côtéorientation, après avoir déserté Hypokhâgne, à Toulouse,  la future étudiante marchera  sur les traces de son père et fera géographie. Cursus DEUG, deux licences, dont l’une sur l’aménagement du territoire, à Pau, pourtrouver du boulot, une maîtrise, un DEA , puis un DESS validé par un mémoire sur « Lapolitique de la ville et la réhabilitation des logements sociaux ». »J’ai longtemps hésité entre la recherche et la vie active » se souvientcelle qui, finalement, optera pour la seconde voie. « J’ai besoin que leschoses avancent. C’est mon côté pragmatique ». Désormais installée àBordeaux, elle n’en partira plus.

Etablir des transversalités et abolir les rivalités entre les métiers
En1992, son DESS en poche, la jeune urbaniste trouve du travail dans unetoute petite association  » La CPAU » ou Conférence Permanente surl’Aménagement et l’Urbanisme, tenue par Ariane Cotlenko. « Un personnageétonnant. Une parisienne ayant longtemps travaillé au ministère del’équipement dans une mission d’exploration de l’urbanisme, interfaceentre les urbanistes de l’État et  ceux des collectivités locales, lesarchitectes, les paysagistes, les sociologues et les élus pour établir destransversalités et abolir la rivalité entre métiers… » Nous y sommes !Très sensible à la notion de passerelle, Isabelle Boudineau peutconjuguer ses anciennes amours de recherche avec une démarcheprofessionnelle et concrète. Elle est salariée, roule dans la vieilleDyane, sans chauffage, de son grand-père et vit avec son compagnon,  lepère de son fils unique, Noé. Un enfant qu’elle aura à la mort d’Ariane Cotlenko,tel un sursaut de vie pour conjurer le deuil de celle qui fut sonmodèle. Une fonceuse, sans peur et sans reproche. « Cette manière de suivreses convictions en fonçant tête baissée, je l’ai gardée d’elle ».
 
De l’urbanisme au monde politique
Isabelle Boudineau quitte alors la CPAU pour frapper à la porte de l’agence d’urbanismeBordeaux métropoleA la Région Aquitaine, le soir du résultat des élections régionales Aquitaine (A-urba) où Francis Cuillier l’embauche.Pendant un an, puis deux, elle réalise des livres issus desretranscriptions de conférences intitulés « Les débats sur la ville ». Acheval entre la philosophie de l’urbanisme et la concrétisation deprojets,  la toute fraîche urbaniste est au paradis. Elles côtoie des passionnés et faitde belles rencontres. En juillet 1999, Alain Rousset cherche quelqu’unqui s’y connait en urbanisme pour le groupe socialiste de la CUB.Tous les gros projets de la ville et de l’agglo sont en émergence : Le tram, les quais, le franchissement Bacalan-Bastide en ballotage entre le pont et le tunnel… Isabelle Boudineau sera embauchée pour son expertise. Premier contact avec le monde politique et premier challenge. À elle de démontrer l’avantage entre le pont et le tunnel pour le pont BaBa. Elle apprend ce qu’est le travail singulier avec les élus, et se régale, première surprise de l’apprécier à ce point. Puis s’encarte au PS, même si Alain Rousset « ne le lui demande pas ».  » Il m’embauchait sur ma compétence, pas pour mon partisanisme ».
 
Le sacerdoce de la fonction de « dircab »
De 2001 à 2004 elle trouve ses marques. Suite à l’affaire des emplois fictifs de l’UMP, Alain Juppé démissionne et s’exile au Canada. Alain Rousset devient président de la CUB, Isabelle Boudineau sera sa directrice de cabinet (tout comme il  nommera la première femme directrice générale adjointe à la CUB), pour en faire la première « dircab » d’une des plus importantes communautés urbaines de France.  Paradoxe d’un homme peu réputé pour sa sensibilité « féministe ». « Ce sera une période où j’étais en apnée totale de boulot ». « Pas de week-end, peu de vacances ». Son couple n’y résistera pas.  » Il fallait faire bouger toutes les lignes, réorienter les politiques vers le logement social. Ce que fera  Rousset en s’inspirant de son expérience de requalification des quartiers sociaux comme il l’avait fait à Pessac. Autre grand moment de cette gouvernance :  la renégociation du contrat avec la Lyonnaise des Eaux qui permettra  de réaliser une économie de 120 millions d’euros.  » Ce sera vraiment la mise en place de l’évaluation des politiques publiques qui impliquent des comptes à rendre aux citoyens ». Frappé par le cumul des mandats, Alain Rousset, élu député, démissionne. En juillet 2007, Vincent Feltesse est nommé à la présidence de la CUB. Passionné lui aussi d’urbanisme, il continuera de s’appuyer sur Isabelle Boudineau.
 
Entre dossiers et campagnes
Lors des municipales de 2008, Isabelle  s’installe à Bègles où elle retrouve Noël Mamère dont elle devient la 1ère adjointe. A la CUB, elle rejoint les services pour devenir l’interlocutrice du PRES (le pôle de recherche et d’enseignement supérieur de  Bordeaux) chargée de résoudre des problèmes de foncier sur le campus, de transports en commIsabelle Boudineau et Vincent Feltesse. Après la collaboration à laCUB, Euratlantiqueun ou d’implantation de nouveaux locaux… 2010, sonnera l’heure de la campagne des régionales où elle devient l’attachée de presse du candidat Rousset. Rousset, Feltesse, Mamère, trois personnalités au caractère affirmé, à des postes clefs,  qui ont choisi de lui faire confiance et qu’elle réussit à « gérer » tout comme les dossiers cruciaux qu’elle porte. Sans compter sa vie de mère en solo d’un ado de 14 ans… Il est des existences bien remplies. Ce que ne démentira pas une campagne pour les Régionales menée à fond de train à l’issue de laquelle elle héritera, à sa grande surprise, des Finances. Une compétence qu’elle aura polie dans le cadre de son mandat à la mairie de Bègles. Pas du tout addict aux TIC, notre « wonder woman » trouve le temps de lire énormément.  » La lecture me repose et me vide l’esprit. Des essais politiques sur le fonctionnement des démocraties à Millenium de Stieg Larsson, beaucoup de polars. J’adore Tostoï et mon dernier coup de coeur a été « Le chagrin » de Lionel Duroy, l’auteur qui a reçu le prix François Mauriac cette année ». Une évasion, un voyage intérieur dans un quotidien dense où règne souvent une forte tension nerveuse.
 
Aujourd’hui, alors qu’elle a réussi à retomber sur ses pieds avec sa nouvelle délégation, elle participe activement aux activités de la SEM d’aménagement de Bègles,  de l’agence d’urbanisme du port autonome, fait partie du Conseil d’administration d’Euratlantique et du comité des grands projets monté par Vincent Feltesse. Car finalement c’est bien cela qui motive et anime, Isabelle Boudineau  » la sereine », passée de l’ombre à la lumière : « vivre au plus près de ce qui est au coeur de l’avenir de Bègles  et de l’agglo, dans la conviction et la cohérence ». Vraisemblablement, le secret de la force tranquille d’une femme politique d’aujourd’hui qui mène de front plusieurs vies.
 
crédit photo : IC
Isabelle Camus

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