Gwénaël Lamarque lance la fête de l’Europe à la MEBA


Alix Fourcade

Gwénaël Lamarque lance la fête de l’Europe à la MEBA

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Temps de lecture 6 min

Publication PUBLIÉ LE 03/05/2018 PAR Alix Fourcade

@qui : Dès l’entrée de la Maison de l’Europe de Bordeaux Aquitaine (MEBA), située place Jean Jaurès à Bordeaux, le slogan de l’Europe « Unis dans la diversité » accapare le regard, écrit en gros caractères orange sur le mur blanc. La MEBA est une institution rattachée à l’Union européenne, pourriez-vous nous expliquer sa mission ?

Gwénaël Lamarque : Il s’agit d’une petite institution servant de hub européen, un incubateur de projets à l’échelle locale, qui permet de mettre en connexion les Bordelais avec l’Union Européenne. Nous y animons régulièrement des conférences, libres d’entrée et gratuites, avec des sujets très hétéroclites, allant des minorités sexuelles en Europe, au TAFTA, en passant par l’Europe sociale.

La MEBA existe depuis 2009. Elle prodiguait des cours de langue à l’origine, puis sa dynamique s’est peu à peu essoufflée. En 2015, elle a été relancée en tant que structure pilote en France, pour le grand projet d’éducation non-formelle de l’Europe, dépendant du ministère de la jeunesse et des sports, contrairement à l’éducation formelle, qui dépend du ministère de l’éducation. Avec le concours d’un conseil d’administration, la présidente de la MEBA, Yana Langlois, détermine les lignes directives de l’institution d’une année sur l’autre. Trente volontaires travaillent avec nous tous les ans : 50 % sont des Français en service civique, et 50 %, des Européens, en service de volontariat européen (SVE).

@qui : Ce mercredi matin, nous avons rencontré plusieurs volontaires dans les bureaux de la MEBA : Guillaume, Français de 25 ans, en service civique après un master en droit européen, intervient dans les écoles et participe à l’écriture d’un livre sur l’UE, mais aussi Magda, Géorgienne de 25 ans, en service volontaire européen (SVE), qui rêve que son pays entre dans l’UE, et Lucia, Slovaque de 28 ans, ancienne SVE aujourd’hui salariée de la MEBA. Unis dans la diversité, donc, quelle est la mission de ces ambassadeurs ?

G L – Ces jeunes forment des petites équipes pour aller à la rencontre des écoles, de septembre à juin, pour parler de l’Europe, en animant des ateliers, de cuisine notamment, ou en engageant simplement des discussions, où les Européens racontent comment ils vivent dans leur pays. Comme c’est informel, les sujets de discussion sont assez libres, le but étant de favoriser le vivre ensemble européen et de stimuler un sentiment d’appartenance.

@qui : La fête de l’Europe est célébrée depuis 1986 au mois de mai, en hommage à la déclaration Schuman du 9 mai 1950, à l’origine de la création de la Communauté Économique du Charbon et de l’Acier (CECA). Soixante-huit ans plus tard, quelle va être la ligne directive de cette édition 2018 ?

G L – La CECA, c’est le début du processus de paix en Europe. Le charbon et l’acier sont deux matériaux qui étaient utilisés pour faire la guerre ; leur mise en commun est le point de départ d’une mutualisation qui rend l’affrontement impossible entre ses différents membres. C’est cet esprit que nous célébrons et qui est porté par nos volontaires, qui participent vivement à la programmation de la fête de l’Europe. Ils sont à l’origine de l’exposition « L’Europe en un cliché », réunissant 27 photographies sélectionnés par eux, suite un appel à participation lancé dans toute la France : « quel cliché est représentatif de la France, selon vous ? », jouant sur le double sens du mot « cliché ». Le vernissage aura lieu mardi 9 mai, pour la journée de l’Europe, à la Maison de l’Europe. Très actifs sur les questions environnementales, ils ont aussi instauré la plantation d’un chêne au parc des Angéliques, lors d’un grand pique-nique à Bordeaux Bastide, le 18 mai, ainsi qu’une conférence sur l’alimentation durable, mercredi 23 mai.  

Pour cette édition 2018, la fête de l’Europe s’ouvrira sur l’inauguration du village européen, le samedi 5 mai, place Jean Jaurès, où tous les acteurs de l’Europe à l’échelle locale seront présents : les consulats, les associations… Avec une soirée consulaire, où le public pourra déguster quelques spécialités de chaque pays. Avis aux connaisseurs, le stand de petits gâteaux roumains sera de nouveau présent ! Le 9 mai, il y aura aussi une journée des enfants, avec des jeux et des animations sur la paix. Les amateurs de musique ne seront pas en reste, avec le concert du nouveau festival des lycéens au Rocher de Palmer à Cenon (33), le 17 mai, ainsi que la soirée « Europe Lounge », à la Base sous-marine, le 19 mai. Le mois de l’Europe s’achèvera par la remise des prix européens à l’Hôtel de ville, en présence d’Alain Juppé, valorisant un ou une bénévole, une collectivité, un collège, un lycée, et une association, entre autres, qui agissent en bien pour l’Europe.

 programme fête de l'europe


@qui : Conseil européen, directives, espace Schengen… Le « jargon européen » et ses institutions nous paraissent parfois nébuleux et compliqués à comprendre. Comment les ambassadeurs de la MEBA parviennent-ils à se les approprier pour les rendre plus compréhensibles ?

G L – Nous essayons de montrer aux gens que l’Europe, c’est très concret. Notre nouveau slogan est, d’ailleurs, « L’Europe près de chez vous ». Cette année, nous avons édité une brochure sur une famille fictive, les Martin, qui vivent à Bordeaux, pour montrer à quel point l’Europe change leur vie de tous les jours : cela va de l’étiquetage en supermarché, à la crèche cofinancée grâce à des fonds européens. Nos ambassadeurs jouent un rôle central dans cette mission : ils font entrer l’Europe, non seulement dans les classes, mais aussi dans les familles, par ricochet. L’enfant qui va échanger avec une Estonienne pendant une journée, par exemple, va le raconter à ses parents le soir. Tout cela contribue au vivre ensemble européen que nous souhaitons véhiculer, pour que les Français se sentent acteurs. Nous allons, à ce titre, participer à la mise en place des consultations citoyennes, voulues par le président de la République, qui auront lieu à la rentrée en Gironde, pour recueillir l’avis des citoyens sur l’Europe.

@qui : Avec la mise en place du Brexit, ou encore, l’assassinat douteux de la journaliste d’investigation Daphne Caruana Galizia, l’actualité européenne est très virulente, en ce moment. Comment la MEBA la traite-t-elle dans ses conférences ?

G L – Il faut savoir que la MEBA n’a pas pour mission de parler politique. Quand nous organisons des conférences sur des sujets européens, nous essayons d’ailleurs de faire intervenir des acteurs de tous les champs politiques. Pour des sujets chauds comme le Brexit, nous avons essayé de voir concrètement ce que cela changeait dans le quotidien des personnes concernées, en faisant intervenir un retraité anglais du Périgord, ou encore un jeune couple d’Anglais installé à Bordeaux. Nous suivons donc l’actualité européenne, mais surtout sur les sujets qui touchent le plus grand nombre. Par exemple, saviez-vous que le « roaming », soit le fait de pouvoir appeler et envoyer des messages sans surcoût en Europe, avait été mis en place grâce à l’UE en 2017 ?

Un enjeu majeur arrive en 2019 dans l’actualité européenne : les élections, qui auront lieu du 23 au 26 mai, et dont le mode de scrutin a changé. Les régions sont abolies, au profit d’une seule circonscription, la France. Tous les partis politiques vont présenter leur liste, qui seront élus à la proportionnelle intégrale : si 50 % des Français votent pour la droite, par exemple, 50 % des députés qui iront au Parlement européen seront de droite, avec un minimum de 5 % de vote pour pouvoir être représenté. Un scrutin complexe à comprendre, mais qui est pourtant primordial, étant donné que les Français votent au suffrage direct. Dans des questions d’actualité comme celle-là, la pédagogie reste un enjeu de taille pour la MEBA.

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