Le groupe GT prépare l’avenir


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Le groupe GT prépare l'avenir

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Temps de lecture 6 min

Publication PUBLIÉ LE 19/05/2017 PAR Solène MÉRIC

GT location, côté transport avec chauffeur et GT logistics, côté logistique. « Globalement les deux entités se portent bien », commente Eric Sarrat. Et pour cause, si 2019 marquera le centenaire de l’aventure entrepreneuriale de leur grand-père dont ils ont pris la suite, le groupe continue de progresser. Pour autant 2016 a été pour le groupe une belle années avec un chiffre d’affaires 185,7 M et des niveaux d’investissements record de plus de 34 M€.

Un pied dans le monde de la production industrielle

En matière d’investissements, c’est GT Logistics, avec 16 M€ investis (pour un chiffre d’affaire de 53M€) qui s’illustre particulièrement. « Un record absolu, une situation anormale qui ne se reproduira pas en 2017 », pondère de suite Eric Sarrat, pas mécontent de souligner, malgré quelques frayeurs sur 2015 avec la perte de deux gros clients, que le chiffre d’affaires est à la hausse, passant de 49 à 53 M€. Une réussite portée par « le phénomène de plus en plus soutenu de l’externalisation du logistique par les entreprises » sans oublier les clients pré-existant qui sont en demande « d’acte de logistique plus subtil », analyse-t-il. A tel point que « la vingtaine de métiers que l’on exerce au sein de GT logistics, s’éloigne de plus en plus de la logistique. » Ateliers de ferrage pour leur client PSA à Sochaux, opération de montage pour des clients industriels… Un pied, voire deux, dans le monde de la production industrielle qui n’est visiblement pas pour lui déplaire.

« La flexibilité, c’est un vrai défi à relever »

Côté GT Location, l’entité au chiffre d’affaires de 121 M€, les affaires sont aussi au beau fixe avec des investissements également importants, puisqu’ils montent à 18M€ « et quasiment entièrement sur de l’autofinancement » pointe son PDG, Michel Sarrat.
A eux deux les perspectives 2017 du groupe sont aussi dans un bon élan. GT Logistics, a fait un très bon premier trimestre 2017 ; « on a même un peu surchauffé » note Eric Sarrat évoquant les +18% de chiffre d’affaires porté par la crise aviaire, et les opérations de désinfection et d’euthanasie réalisées par les équipes. Une activité qui prouve aussi le large éventails des compétences de l’entreprise. Du côté de GT Location aussi les chiffres sont bons avec 10% de croissance du chiffre d’affaires sur le début 2017, malgré un premier trimestre légèrement négatif. Seul petit bémol de la part de Michel Sarrat : « nos clients nous demandent plus de flexibilité pour mieux répondre à une certaine saisonnalité des activités, or nous, nous avons des charges fixes. C’est un vrai défi à relever. »

Rapprochement avec les jeunes pousses innovantes

En matière de défis les deux hommes veulent aussi relever celui de l’usine du futur, notamment du côté de GT Logistics, qui est récemment entrée dans le programme du même nom de la Région et se rapproche également de l’UIMM (Union des Industries et Métiers de la Métallurgie ) et sa Maison de l’Industrie à Bruges, dont le pôle de formation se spécialise sur la technologie additive (imprimante 3D) et développe « une nouvelle vision de l’industrie » qui séduit Eric Sarrat. Dans cette optique de « placer l’innovation au cœur de l’entreprise » GT Logistics a déjà développé deux outils en interne témoignant de sa volonté de transformation numérique appliquée aux besoins de ses clients.
En ce sens, deux outils ont été développés en interne : un logiciel en ligne permettant d’obtenir une estimation budgétaire d’une configuration logistique en 24 h, là où la procédure classique de cotation d’une démarche d’externalisation prenait 1 à 3 mois. Autre outil, « Follow GT », permet grâce à la traçabilité sur smartphones « une vision en temps réél des mouvements de certaines pièces, et éventuellement de travailler à une réduction des temps sur site ». Dans cette idée d’usine connectée, l’e-learning pourrait bien être un futur grand chantier pour GT Logisitcs qui compte 700 salariés répartis sur une trentaine de site. Pour ce faire Eric Sarrat évoque volontiers l’hypothèse de partenariats avec des start-ups. Sans oublier l’important investissement de l’entreprise dans la robotique, avec notamment sa participation au capital d’Humarobotics, start-up française conceptrice du robot collaboratif pour l’industrie Sawyer, déjà présenté aux salariés.
Un rapprochement avec les jeunes pousses innovantes qui fait aussi partie de la vision de Michel Serrat pour GT Location. L’entreprise est d’ailleurs partenaire du Village by CA, et en lien avec le Lab RH, fédération de startups au service des ressources humaines et dont l’ambition, selon son site internet est « de devenir le pôle mondial privé de compétitivité pour l’innovation RH et l’intelligence collective ».

Illustration GT1

Transformer l’entreprise avec tous les collaborateurs qui le souhaitent

Mais l’avenir c’est aussi par des politiques de management participatives que les deux hommes l’envisagent. Baptisée CAP 2020 chez GT Logistics, l’objectif est de parvenir à « un recentrage sur les managers de site », explique Eric Sarrat, qui pour sa part, va peu à peu déléguer la prise des décisions quotidiennes à une « Cap Team », constituée de ses quatre collaborateurs les plus proches, régulièrement associés à un manager de site et deux experts (cabinet d’étude par exemple). En outre un échelon hiérarchique a été supprimé et quant à lui, à compter du 12 septembre, il restera « uniquement » Président. « Jusque là il y avait une organisation hiérarchique très forte et structurée, avec une prise de décisions très pyramidale. Désormais on va fonctionner beaucoup plus en réseaux ». Une inspiration managériale qu’il tient de son frère, et la démarche à succès « Vision » qu’il a mis en place au sein de GT Locations. Une démarche initiée dès 2012 par le projet « Grandir tous ensemble », qui vise à « transformer l’entreprise avec tous les collaborateurs qui le souhaitent » et qui poursuit son déploiement autour de quatre axes stratégiques que Michel Sarrat détaille, mettant en avant l’autonomie et la prise d’initiative des conducteurs sur le terrain (qui représentent 1400 des 1660 salariés de l’entreprise), le gain de performance grâce à l’innovation partagées avec les clients, ou encore le bien être au travail, qui vise à la fois une meilleure communication interne ainsi que des propositions de services personnels et professionnels au personnel.

« Le terrain de jeux c’est le monde, il faut préparer l’entreprise à sa réalité de demain »

Quant au quatrième axe, il révèle la vision à long terme de Michel Sarrat sur l’entreprise : le développement à l’international. « Pour tous, le terrain de jeux c’est le monde, et personnellement, je veux préparer l’entreprise ce niveau là, même si ça n’est pas encore pour nous une réalité de marché. Nous avons en France un potentiel de développement, mais il faut préparer l’entreprise à sa réalité de demain. » Et dans le monde, c’est la piste allemande qui est pour l’instant approfondie. Non seulement, Michelin et Saint-Gobain, deux clients importants de GT Location en France y sont présents, mais le pays a quelques similitudes de marchés avec la France. « Nous menons notamment une étude de marché sur la distribution de matériaux, qui représente un tiers de notre activité. » Le choix de l’Allemagne n’est pas non plus neutre au regard de l’activité de collecte de volailles, qui est une des spécialités de GT Location, et pour lequel il existe aussi un marché important Outre-Rhin. « Pour l’heure nous sommes simplement dans la prise de contacts avec de petites entreprises de transport. Notre idée à terme c’est le développement de partenariat, de prises de participation, voire de rachat d’une petite entreprise, au chiffre d’affaire compris entre 5 et 10 M€, pour maximum 80 salariés ».

Quand on les interroge sur leurs rêves pour leurs entreprises l’un répond : « devenir la meilleure de son secteur », l’autre : « devenir l’entreprise de transport préférée de ses salariés et de ses clients à l’échelle international ». Entre innovation, participation et ouverture, le tout motivé par une grande curiosité sur le monde qui les entourent, Eric et Michel Sarrat, semblent bien sur la route de leur rêve pour le groupe familial.

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