Cyber-harcèlement au collège : L’Université de Bordeaux mène l’enquête


Laboratoire de psychologie de l'Université de Bordeaux

Cyber-harcèlement au collège : L'Université de Bordeaux mène l'enquête

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 10/11/2020 PAR Mélanie Philips

À l’adolescence, les jeunes peuvent être confrontés au harcèlement. Avec l’usage massif des réseaux sociaux, la porte du cyber-harcèlement peut vite s’ouvrir. C’est là qu’intervient l’étude Cyberlife. Elle vise à mieux comprendre deux choses qui sont inter-reliées : l’usage des réseaux sociaux à l’adolescence et le développement du cyber-harcèlement. Pour comprendre ce phénomène, il est important d’avoir plusieurs sources d’information : les parents d’une part, les collégiens eux-mêmes, et l’école. Le laboratoire de psychologie de l’université de Bordeaux a besoin de la participation des parents de collégiens de Gironde, en classe de 5ème, 4ème et 3ème. Pour participer à cette enquête, il suffit de se rendre sur ce lien et répondre au questionnaire. 

Mathilde Husky, professeur de psychologie et investigatrice principale de l’étude

Différence entre harcèlement et cyber-harcèlement

L’idée c’est de voir comment se développent ces phénomènes, comment il est possible d’avoir un usage des réseaux sociaux qui n’est pas problématique, et qui peut même être utile à certains adolescents.  Il est important, dans cette étude, d’identifier comment l’usage massif des réseaux sociaux peut aussi devenir un problème, notamment par les mésusages de ces réseaux. Instagram, Tiktok, Twitter… sont des plateformes qui ne sont pas prêts de disparaitre. Le but c’est donc de voir comment vivre avec. 

 « On sait très peu de choses sur le lien avec la santé mentale », explique Mathilde Husky. C’est là tout l’enjeu de cette étude. Des études suggèrent que ça peut être utile à l’adolescence, que cela peut permettre d’exprimer une identité etc. Parallèlement, d’autres études, notamment portées sur Facebook, montrent qu’il y a un effet dépressogène. « Si vous passez votre temps à regarder la vie magnifique des autres, où tout le monde est à la plage en train de s’amuser, et que finalement votre vie est beaucoup moins sexy à côté, ce n’est pas quelque chose qui est valorisant », explique la chercheuse.

 « Finalement, on n’a pas suffisamment de données pour comprendre les liens bidirectionnels », raconte Mathilde Husky. L’idée de cette étude est de mieux comprendre qui devrait faire attention à quoi. À quoi devrait-on être attentif concernant les réseaux sociaux? Et pour le harcèlement, le laboratoire de recherches va essayer de mieux comprendre la différence entre le harcèlement dit « traditionnel » et le cyber-harcèlement. Une étude donc longitudinale, qui se déroulera durant trois ans, sur des élèves de la 5ème à la 3ème. « Les réseaux sociaux vont plus vite que la recherche donc c’est pas évident de mener ce genre d’étude ».

 L’implication des parents

On l’a dit, l’étude a besoin différentes sources. Etant donné que les collégiens sont mineurs, il est nécessaire d’avoir l’autorisation parentale. Le collège a diffusé, via pronote ou par mail, l’existence de Cyberlife. La participation des élèves se fait au collège, avec un psychologue de l’équipe de recherche. Au vu de la situation sanitaire, une modification a été apportée, qui permet d’inclure les parents, que leur enfant participe ou non à l’enquête. « Nous ce dont on a besoin, c’est d’avoir un échantillon suffisamment large pour pouvoir être utile. Il faut au moins plusieurs milliers de parents avant de pouvoir regarder les données et que cela ait du sens », explique Mathilde Husky. 

Ce qui est intéressant par rapport à l’enquête parents, c’est de savoir par exemple :  quel est le nombre d’écrans à la maison, s’il y a ou non des règles d’utilisation, les sites que le parent pense être fréquenté par son enfant… « Avoir une image de ça, serait très intéressant. Et au niveau national on n’a pas de données comme ça », poursuit la chercheuse. Avec le confinement et l’arrêt des loisirs extra-scolaires, la question que se posent les chercheurs du laboratoire, c’est de savoir si ce temps il est passé en ligne. « Est-ce qu’il y aura un effet indirect de l’épidémie sur l’usage des réseaux sociaux et peut-être les problèmes liés à cet usage? C’est une question qui se pose », conclut Mathilde Husky.

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