Gironde: installation agricole difficile, mais pas condamnée


SAFER AA

Gironde: installation agricole difficile, mais pas condamnée

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 22/03/2013 PAR Solène MÉRIC

Les quatre acteurs du monde agricole et rural invités de la table ronde de la CDFR de ce jeudi n’ont pas mâché leur mot sur leurs insatisfactions, et leurs attentes sur l’installation en agriculture. Inquiétude car si un des freins principaux à l’installation d’un jeune agriculteur, reste «l’élément financier du prix du foncier», plusieurs facteurs s’enchevêtrent et complexifient l’environnement économique, social, voire psychologique autour des transmissions agricoles.
Le prix du foncier, pour Arnaud Courjaud, représentant des JA 33, c’est un double handicap: «soit on n’est pas suivis dans nos projets, soit la viabilité du projet est remis en cause par le prix du foncier en lui-même». Selon lui, les premiers acteurs à pouvoir y changer quelque chose, ce sont les propriétaires. Et il n’y va pas par quatre chemins: «Il faut qu’ils arrêtent de surévaluer leur bien!».

Parler installation, c’est parler retraitePour autant, comme l’explique Francis Massé, Président de la SAFER AA et une intervenante de la salle, ancien agricultrice: «les retraites agricoles ne suffisent pas pour vivre convenablement». La conséquence est double: soit le chef d’exploitation passe le relai à son conjoint, ne libérant alors pas de terre pour d’éventuels successeurs, soit les agriculteurs optent pour la vente. En effet,  comme le souligne Francis Massé, «le fermage qui bloque la situation sur 18 ans est peu satisfaisant pour des propriétaires, et surtout si la retraite est insuffisante». Bref, parler d’installation, c’est aussi parler de retraite…
Mais, un jeune agriculteur voulant acheter peut bénéficier d’aides et notamment du dispositif de la Dotation Jeune Agriculteur. Mais là encore les critiques fusent: le pécule de 10 000 € qu’elle apporte n’a plus de sens. A l’origine apport de trésorerie pour faciliter l’obtention d’un prêt, elle est désormais loin d’être suffisante. Pour autant, Arnaud Courjaud ne dénigre pas le système, sa meilleur preuve: «95% des jeunes agriculteurs installés avec la DJA, sont toujours en activité 10 ans après…» Pourtant ce dispositif ne concerne aujourd’hui que 50% des installations… Un constat qui amène le législateurs à vouloir améliorer et mieux adapter le dispositif à l’agriculture d’aujourd’hui, explique Pascale Got , députée et conseillère général du canton Castelnau-de-Médoc.

« Il n’y a pas la culture de la reprise d’activité »Cela dit, une autre barrière à la transmission a également été évoqué ce jeudi : l’attachement des propriétaires à leur terre. Un constat rappelé par le députée concernant les nombreuses terres maraîchères aux portes de nos villes. Elle le constate: «il n’y a pas la culture de la reprise d’activité», et les efforts des collectivités n’y changent pas grand-chose: «Pour maintenir ces terres agricoles, le Conseil général, la Région et la SAFER ont mis des formations maraîchage en place et des aides afin de soutenir les projets de micro-installations sur ces terres. Mais c’est difficile de trouver du foncier à cause des blocages des propriétaires qui n’acceptent pas n’importe qui sur leur terre et comprennent mal la transmission. C’est donc aussi un travail humain et de fond à entreprendre avec eux.»

Des temps forts législatifs en approcheMais des raisons d’espérer persistent d’abord car des outils, malgré tout, existent: les conventions de mise à disposition pour des situations transitoires, les portages fonciers par la Safer et la Région, les documents d’urbanisme à plus grandes échelles, tels que les PLU intercommunaux, mais aussi les initiatives prises par les acteurs tels que les caves coopératives ou les CUMA pour faciliter les installations.
De l’espoir aussi, car de nombreux temps forts législatifs s’annoncent pour l’agriculture et plus particulièrement pour l’installation: la nouvelle PAC, qui en tient compte dans son 2ème pilier, l’acte 3 de la décentralisation, qui pourrait élargir l’action des régions dans ce domaine, la loi d’avenir pour l’agriculture en cours de préparation et enfin, les Assises de l’installation en juin prochain, dont il devrait exister une déclinaison régionale… L’occasion ou jamais pour le monde agricole, les jeunes en particulier, de faire entendre leur voix!


Lire aussi: Le Béarn, dynamique sur les outils favorisant l’installation agricole

                Landes: agriculteurs et élus, ensemble pour relever le défi de la transmission du foncier

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