Gironde: En marche tient la pole position


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Gironde: En marche tient la pole position

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Temps de lecture 6 min

Publication PUBLIÉ LE 11/06/2017 PAR Joël Aubert- Romain Béteille-Yoan Dénéchau-Solène Méric

L’ancrage local, le travail accompli n’ont pas constitué des atouts déterminants face au vote de confirmation, exclusivement politique, bien dans la ligne des législatives qui suivent les présidentielles. Ce constat ne concerne d’ailleurs pas que le PS car des figures de la droite, des  » Républicains », comme le maire d’Arcachon et député sortant Yves Foulon vont aborder le second tour avec un retard quasiment insurmontable même dans le cas d’une forte mobilisation d’électeurs qui se sont abstenus.

A Bordeaux dont le maire, Alain Juppé soulignant le niveau sans précédent de l’abstention, a pointé l’inconvénient que représenterait demain une chambre des députés « monocolore », son adjointe Anne Walryck, tout en constatant  l’écart considérable qui la sépare de Catherine Fabre dans la deuxième circonscription où elle réalise l’un des meilleurs scores d’En Marche ( 39,28% contre 15,39%), est satisfaite d’être présente pour disputer sa chance au second avec l’ambition de « se battre jusqu’au bout. » Cependant la ville centre confirme le soutien très large qu’elle avait accordé à Emmanuel Macron car elle place Dominique David loin devant une autre figure de la majorité d’Alain Juppé, Nicolas Florian (43,95% contre 20,07%) dans la première circonscription. Dans la 10° circonscription le député PS sortant Florent Boudié, soutenu par le maire socialiste de Libourne Philippe Buisson, qui avait choisi En Marche après avoir dans un premier temps était désigné par les militants PS obtient 40,3% très loin devant Jean-Paul Garraud (15,5%) (LR). Dans la 11 ème circonscription où le FN avait obtenu des scores très élevés aux présidentielles et où la conseillère régionale Edwige Diaz pouvait nourrir des espoirs, la candidate d’en Marche Véronique Hammerer vire en tête avec 27,79% des voix devant Edwige Diaz, 23,65% avec des chances de l’emporter.

En Marche truste la troisième circonscription

C’est l’une des seules circonscriptions du département sur laquelle une triangulaire aurait éventuellement été possible : elle n’aura pas lieu. La troisième circonscription de la Gironde (Bordeaux Sud, Talence, Bègles et Villenave d’Ornon) a largement suivi la tendance nationale et même plus. Avec 33,43% des voix, le candidat En Marche, Marik Fetouh, se qualifie pour le second tour. Dans son Q.G de campagne, à Bègles, il savoure sa victoire. Juste derrière, le fort score de la France Insoumise lors des élections présidentielles se confirme, avec 19,02% pour son candidat, Loïc Prud’homme, qui effectue là sa deuxième élection. La plus lourde défaite est pour le duo formé par Naïma Charaï, pour qui la débâcle de Benoît Hamon lors des présidentielles a sans doute été un frein, et le maire de Bègles, Noël Mamère, figure locale défendant son fief depuis vingt ans. Les autres formations ramassent le reste, comme Alexandre Gourd (LR, 8,41%) ou Bruno Paluteau (FN, 6,86%). Le passé communiste historique de cette circonscription n’aura pas non plus profité au PCF, dont la candidate Isabelle Taris peine avec 2,72%. Le premier vainqueur de l’élection reste dans la même tendance nationale là aussi, avec 50,76% contre 49,24% de participation.

Des réactions

Catherine Fabre (LREM): « On a fait un gros score. Les bordelais ont montré qu’ils avaient envie de voir le projet « En Marche » se mettre en place. Il reste le second tour et la semaine pour convaincre sur le terrain. 50% d’abstentionnistes c’est beaucoup. Beaucoup de gens ne savent pas encore se positionner par rapport à cette refonte du paysage politique. Je chercherai à convaincre que notre projet est positif et apportera beaucoup de bien aux bordelais et aux Français.
Des députés sortants ont fait du bon travail, mais aujourd’hui les français attendent autre chose du politique, et probablement qu’il n’y ait pas de blocage gauche-droite et En Marche de ce point de vue répond totalement à ces envies.

Marik Fetouh (LREM) : « Ca confirme plusieurs choses : d’abord que les français sont cohérents, ils ont élus des députés de la majorité d’Emmanuel Macron. C’est aussi le reflet de l’effondrement d’un système local. Noël Mamère était député depuis vingt ans mais les gens veulent du renouvellement. Je pense qu’on a fait une campagne dynamique, positive. L’électorat communiste classique s’est en grande partie reporté sur la France Insoumise. Quand on voit les scores à Bègles et à Bordeaux Sud, on le voit bien », affirme-t-‘Je pense que mon profil correspondait bien à ce qui était attendu dans cette circonscription, notamment sur la question de la diversité, puisqu’on est bien plus haut que Macron au niveau national lors des présidentielles. Il y avait des enjeux locaux très forts ». 

Sur Twitter, la réaction de Loïc Prud’homme (France Insoumise) est laconique : « Confirmation que nous sommes officiellement la 1ère force de gauche de la circo avec 19,2%. Merci pour votre mobilisation. Le 18 juin faisons gagner #LaFranceInsoumise et l’#AvenirEnCommun sur notre circonscription ». 

Naïma Charaï (PS) : « Je ressens évidemment de la déception, même si je constate que notre circonscription résiste d’avantage à gauche. Il y a une vraie force de gauche qui est la base de la reconstruction et de la recomposition. Il faudra le rassemblement de tout le monde, c’est une évidence. Ca va être une assemblée monochrome. Je crains cela pour la démocratie, je souhaite qu’il y ait une pluralité quand même. Avec ce qui est annoncé concernant les ordonnances sur la loi travail, l’État d’urgence permanent, il faudra une opposition ferme ».

Noël Mamère (EELV, suppléant de Naïma Charaï) : « Il y a une vague très forte qui submerge la France avec une possibilité pour la République En Marche d’obtenir le 18 juin près de 400 députés, soit une centaine de plus que la majorité absolue. Ça va être une chambre jaune où l’opposition sera très faible. Le danger est que cette dernière se manifeste dans la rue, ce qui n’est pas très sain pour la vitalité démocratique et la condition sociale. On va se rassurer sur Bègles et la troisième circonscription en se disant que le score de Naïma Charaï est très largement supérieur à celui des socialistes habituels qui étaient présents et se sont fait balayer. Mais nous ne sommes que troisièmes, c’est une grande déception pour elle comme pour moi. Nous n’avons pas échappé à cette volonté de tout chambouler exprimée par les français, de voir de nouvelles têtes. Il faut l’accepter, même si on peut penser que tout changer risque de ne rien changer. Ce qui se trouve désormais devant l’ensemble de la gauche, c’est un immense chantier où il va falloir reconstruire. Ça perdra peut-être plus de temps que nous le pensons, mais il ne faut pas être fataliste et se dire que la politique. Nous avons quand même un rôle à jouer parce que nous ne pouvons pas laisser notre démocratie dominée par un seul parti. Ce n’est pas sain quand une démocratie marche sur une seule jambe et un parti dominant ».

Sur son départ de la mairie de Bègles, il assure que cette défaite ne changera rien. « Je n’ai aucun regret, j’en aurai eu encore moins si Naïma avait été au deuxième tour. C’est une décision que j’ai prise sous la pression de personne sous la seule nécessité de la transmission. À la mairie, ce sera Clément Rossignol le 29 juin, je pense que ma décision est juste et qu’elle correspond à cette vague de renouvellement politique ».  

Isabelle Taris (PCF) : « Les résultats sont évidemment castrophiques avec le FN en quatrième position et plus de 50% d’abstention. On peut penser que cet électorat s’est perdu, égaré. Pour nous, il va falloir réfléchir à la suite. Cette remontée de la France Insoumise ne me surprend pas outre-mesure, ce parti avait fait un excellent score pour les présidentielle. Il va falloir réfléchir à mobiliser un maximum de votant pour contrer ce qui va venir et gagner des places. Je continuerai à porter le rassemblement à gauche jusqu’au bout ». 


Retrouvez les résultats détaillés du département de la Gironde circonscription par circonscription.

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