Gestion de la dette et investissements, quelle priorité pour l’Aquitaine?


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Gestion de la dette et investissements, quelle priorité pour l'Aquitaine?

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 24/06/2014 PAR Solène MÉRIC

C’est avec une satisfaction non dissimulée qu’Isabelle Boudineau, vice présidente du Conseil régional d’Aquitaine en charge des finances a présenté un compte administratif 2013, réalisé à hauteur de 93,23%. Un taux de réalisation qu’elle qualifie d’ «exceptionnel» et qui selon elle, «montre bien que ce sur quoi on s’engage au budget prévisionnel, on le réalise». En effet, sur la prévision de 1 406 Md€, 1 310 Md€ ont été payés dont 746 M€ en dépenses de fonctionnement (725 M€ en 2012) et 564 M€ en investissement (562 M€ en 2012). 2013, marque donc la troisième année consécutive, affichant plus de 550M€ d’investissements pour la Région. «Au regard du contexte actuel tendu, c’est colossal», estime Isabelle Boudineau.

Investissements: « n’a-t-on pas laissé passer les trains? »Une satisfaction, que ne partage pas Michel Diefenbacher pour le groupe UMP. S’il admet que l’Aquitaine est une des régions affichant le plus fort taux d’investissement, il note qu’au regard du budget global, «cet investissement reste finalement relativement stable d’une année sur l’autre, là où la part des dépenses (de fonctionnement, ndlr) augmente». En outre considérant l’épargne brute (330M€ en 2013 contre, 337 M€ en 2012) il souligne, que malgré les 58% d’autofinancement permis en 2013, «l’Aquitaine génère de moins en moins d’autofinancement», aggravant ainsi sa dette. Pour les élus Modem aussi, et Geneviève Darrieussecq en tête, au regard des baisses de dotations de l’Etat de nouveau annoncées, «l’épargne brute de la région va fondre comme neige au soleil et éroder nos possibilités d’investissement». Jetant un oeil en arrière elle interroge: «Jusque là n’a-t-on pas laissé passer les trains ? En matière d’aménagement du territoire et de développement du très haut débit, aurons-nous les moyens désormais d’investir dans ces domaines?» s’inquiète-t-elle.

Région Aquitaine, « une des moins endettées »Sur la dette, «le montant de l’emprunt n’a pas totalement été mobilisé », annonce Isabelle Boudineau. En effet, sur une prévision de 212 M€, seuls 165 M€ ont effectivement été empruntés en 2013. Aut total, la dette de la Région, portée à 558,6 M€ enregistre tout de même une augmentation de près de 100 M€ sur un an. Pour autant, celle-ci reste dans les clous de ce que s’autorise la Région qui reste « une des moins endettées au classement national» fait valoir l’éxecutif régional. En effet, la région à une capacité de désendettement de 1,8 année, (en 2012, la moyenne des régions était de 3,3 années), quant à l’encours par habitant, «il est de 139€ par habitant, là où la moyenne est de 265€ dans les autres régions, hors Ile de France et Corse», souligne la vice-Présidente.

Réflexion annoncée sur la cultureSur le budget supplémentaire, la Région devrait bénéficier de 35 M€ de recettes supplémentaires issues notamment de l’augmentation de la CVAE, de l’éxcedant du compte administratif, ou encore de l’annulation de certains crédits. Sur cette somme, 27 M€ sont destinés justement à diminuer l’emprunt voté au budget primitif. 27 M€ qui ont donné lieu à débat au sein de l’assemblée. Yohan Taris, proposant pour le Modem d’en consacrer 5 M€ à la remise en état des communes du littoral touchées par les tempêtes de cet hiver, là où l’éxecutif y prévoit un fonds d’urgence de 1 M€ ; «en accord avec toutes les communes concernées et l’ensemble des autres collectivités», insistent Alain Rousset et Renaud Lagrave, son Vice-président en charge du tourisme.
Pour le parti communiste Gérard Boulanger propose quant à lui de puiser dans ces mêmes 27 M€, 1 M€ à destination de la culture. Si l’amendement n’a pas lui non plus été voté, il a tout de même été à la source d’un débat entre Dominique Ducassou (UMP) et Alain Rousset, le premier soutenant que, par habitant, l’Aquitaine est une des régions les moins présentes sur la culture. Le Président, assumant le choix fait par la collectivité d’avoir mis «la priorité sur la recherche, le développement économique et le soutien aux entreprises» , a concédé en fin d’échange, la mise en place d’une réflexion pour «étudier un autre type de financement de la culture en Aquitaine», demandant à Anne-Marie Cocula de voir «comment travailler plus et mieux ensemble, et de consacrer une place particulière à la culture dans le Budget 2015».

Intermittents du spectale, les élus régionaux solidairesQuant à la quinzaine d’intermittents présents en début de séance, sans pour autant causer grand trouble au sein l’hémicycle, ils ont été reçus par une délégation d’élus dont Anne-Marie Cocula, en charge de la culture. Ces représentants du Comité des Intermittents et des Précaires de Gironde ont ainsi fait part de leurs revendications auprès des élus régionaux qui se sont dits «solidaires des inquiétudes actuelles des artistes et techniciens, et conscients que ces inquiétudes peuvent être partagées par l’ensemble des salariés précaires, tous secteurs confondus». Sur ce thème de la réforme de l’Unedic, le Conseil régional d’Aquitaine en appelle par ailleurs, à «une concertation entre l’Etat et les partenaires sociaux», comme une «véritable opportunité pour aborder la question d’une refonte globale du système».

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