Filmer le travail : un festival atypique


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Filmer le travail : un festival atypique

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 12/02/2017 PAR Julien PRIVAT

Le rideau s’est levé, pour la première séance de la 8e édition du festival international « Filmer le travail ». La thématique centrale de cette année : « le travail protecteur ? ». « « Il va s’agir de s’interroger sur les questions des risques auxquels sont soumis les travailleurs, l’intégrité physique, la question de la protection, les alternatives positives », explique Maïté Peltier, responsable de la programmation et de l’animation du festival international « filmer le travail ».

Une sélection : comme à Cannes !

Filmer le travail se découpe en plusieurs séquences : la compétition internationale avec 22 films, des projections autour du « travail protecteur ? », des tables rondes, des conférences, des débats mais aussi la mise en lumière du cinéma d’un pays étrangers ayant comme principal sujet, bien sûr, le travail. Chaque édition se prépare tout au long de l’année. Maïté Peltier a rejoint l’équipe organisatrice du festival voilà cinq ans. Elle se charge notamment de sélectionner et donc de visionner plus de 300 films reçus. « Heureusement, je ne suis pas toute seule, nous sommes un comité de sélection composé de cinq personnes », précise-t-elle. Ces films doivent remplir certains critères. « Ils sont impérativement produits dans les deux années qui précèdent le festival. Il ne faut pas qu’ils soient déjà sortis en salle », poursuit Maïté Peltier. De nombreuses nationalités sont représentées (Liban, Estonie, Allemagne, Inde, Royaume-Uni, Italie, Niger, Suisse, Israël, Grèce, Brésil, Iran, Russie), et seule la moitié sont des productions est française. A l’issue de chaque séance, il y aura un temps d’échanges programmé. « Tous les événements, sont suivis d’un débat avec le public. Proposer des espaces de réflexions de découvertes ». C’est cela l’esprit de Filmer le travail : créer le dialogue. Pour les animer certains réalisateurs et spécialistes des questions soulevées seront là, même les étrangers. Et c’est Robin Sabourin, coordinateur général de l’association Filmer le travail, qui s’occupe d’aiguiller tout le monde. « Nous avons quand même une centaine d’invités. Cela représente beaucoup de travail mais on ne compte pas vraiment nos heures », sourit-il.

Une ouverture vers l’international

Depuis maintenant quelques années, les films étrangers sont à l’honneur : un choix délibéré. Après l’Allemagne, Les Etats-Unis ou encore l’Italie, c’est au tour de l’Espagne d’être mis en avant. Un pays frontalier et pourtant dont le cinéma reste inconnu pour la plupart des Français. Le travail est une thématique très présente dans les scénarios hispaniques. Maïté Peltier et Federico Rossin, v historien spécialisé dans le cinéma , ont sélectionné douze œuvres. « Nous avons voulu nous intéresser à la manière dont les cinéastes espagnols ont rendu compte des conditions de travail, des luttes ouvrières, de la questions migratoire. Il y a également un film sur le travail de bourreau sous le régime de Franco. »

L’un des temps forts de ce festival, sera le mardi 14 février, à partir de 15 heures avec la diffusion en avant- première du documentaire Les Sentinelles de Pierre Pezerat. Il retrace la bataille pour l’interdiction de l’utilisation de l’amiante et des pesticides. Il a notamment rencontré des ouvriers intoxiqués dont Paul François, le désormais célèbre agriculteur charentais originaire de Bernac qui a gagné son procès contre Monsanto. Il sera d’ailleurs présent à une table ronde organisée après cette projection dont le thème est : « Lobbies et exposition des travailleurs au risque chimique ».

L’an passé, la 7e édition du festival Filmer le travail avait enregistré 8780 entrées. Un record de fréquentation qui prouve bien l’engouement que suscite cette thématique si particulière et si présente dans notre société : un intérêt renforcé par le contexte actuel avec la loi travail ou des débats sur le temps de travail. L’association Filmer le travail (car hormis le festival c’est également le nom du association) permet d’apporter quelques éléments de réponse via l’engagement des scénaristes, réalisateurs, auteurs. Outre ces dix jours de festival, des projections-débats sont organisées. Depuis cette année, des films sont programmés également pour les détenus du centre pénitentiaire de Vivonne-Poitiers.   

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