Entretien: le point de l’actualité européenne avec Alain Lamassoure


Aqui.fr

Entretien: le point de l'actualité européenne avec Alain Lamassoure

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 29/11/2013 PAR Solène MÉRIC

Selon Alain Lamassoure l’UE est en ordre de marche parce qu’estime-t-il, «l’incendie des marchés financiers qui a gravement menacé la zone euro est éteint. Il est non seulement éteint mais l’UE a mis en place des mesures de prévention.» Parmi elles, l’eurodéputé cite l’Union bancaire qui devrait se finaliser d’ici la fin de l’année. Sous la houlette de la BCE, elle aura pour rôle de «prévenir le renouvellement de comportements aberrants de certains opérateurs financiers». Autre outil mis en oeuvre, des «garde-fou» sur les budgets nationaux, via un diagnostic de la Commission européenne ainsi qu’une Conférence interparlementaire de contrôle sur les budgets nationaux, composée de députés européens et de parlementaires nationaux.

9Mds€ de dépenses en moinsQuant au budget de l’UE, après de longues tergiversations, un accord a récemment été trouvé sur le budget 2014 détaillé, ainsi que sur un cadre budgétaire pour les sept ans à venir. «Dans les deux cas, c’est un accord courageux qui permet de combiner rigueur budgétaire et financement des priorités.» se félicite Alain Lamassoure. Coté rigueur, c’est 9 Mds de dépenses en moins qui seront effectuées l’an prochain par l’UE, soit une diminution de 7% du budget 2014 (135Mds €) par rapport au budget 2013 (144Mds€). Des économies principalement réalisées sur la Politique Agricole Commune qui affiche une baisse de 12%, et sur la politique régionale qui enregistre une baisse de 8%, mais dont la France, suite à d’habiles négociations, ne subira pas tellement les conséquences, précise-t-il. Si dans ce budget les dépenses sont en baisse, «des priorités sont aussi clairement affichées». D’abord dans le domaine économique, avec une augmentation de 40% des investissements d’avenir à destination notamment de programmes de recherche et d’innovation étroitement liés à l’aéronautique et au spatial. «Une orientation qui est importante pour l’Aquitaine», souligne le député européen. C’est aussi avec satisfaction qu’il annonce que le programme Erasmus, en cessation de paiement l’an dernier, est «sauvé».

De nouvelles ressourcesAutre priorité pointée par l’Eurodéputé, «la dimension sociale» avec un financement pour l’emploi des jeunes (3Mds €) ainsi que, dans le cadre budgétaire de 7 ans, le programme d’aide aux plus démunis. Après une dure bataille, il conservera une dotation de 500M€ an. A noter tout de même, un changement de configuration quant au panel des actions concernées par ce programme. Celles-ci seront «plus diversifiées» et ne se cantonneront donc plus uniquement à l’aide alimentaire. La répartition entre l’aide alimentaire et autres formes d’aides étant encore en cours de négociation.
Enfin, autre «grand sujet de satisfaction» pour le Président de la commission du Budget du Parlement européen: « j’ai obtenu un accord politique pour qu’on mette à plat le financement de l’UE afin de trouver de nouvelles ressources sans peser sur les budgets nationaux». Pour ce faire, un groupe à haut niveau de neuf membres présidé par une personnalité européenne se réunira le 19 décembre prochain. Des propositions pourraient être faites dès l’an prochain. Parmi ces nouvelles ressources, Alain Lamassoure évoque déjà, par exemple, «la taxe sur les transactions fnancières qui pourrait être affectée au budget de l’UE».

« Un saut démocratique déterminant »A l’aune de l’année 2014, l’eurodéputé n’oublie pas d’évoquer un autre sujet d’importance pour la vie démocratique de l’UE : les élections des députés européens. Organisées le 25 mai en France, ces élections de 2014, pourraient bien représenter «un saut démocratique déterminant dans le fonctionnement de la vie européenne» s’enthousiasme l’Eurodéputé. En effet, cette année, les élections européennes permettront l’élection du Président de la Commission européenne par le Parlement européen, autrement dit par les citoyens européens, à travers l’élection de leurs eurodéputés. Il était jusque-là un haut fonctionnaire nommé par le Conseil européen. «C’est un changement révolutionnaire, à condition que les familles politiques européennes jouent le jeu et annoncent à l’avance leur candidat», estime Alain Lamassoure. Si les socialistes ont déjà désigné Martin Schulz , l’actuel Président du Parlement Européen, et les centristes Guy Verhofstad, ex premier Ministre belge, les verts désigneront leur candidat à la fin de l’année ou en début d’année 2014 ( José Bové est d’ailleurs candidat à la candidature), quant au PPE (centre droit), «il va devoir faire de même au plus tard lors de son congrès les 7 et 8 mars prochain».
En présentant un candidat commun par famille politique européenne, «chacun des partis des 28 pays vont devoir présenter des éléments de programme communs. C’est une vraie campagne à l’échelle européenne qui s’annonce.» Une perspective qui l’amène à considérer, peut être de façon optimiste, que cette désignation par le peuple européen d’un M. ou Mme Europe pourrait bien «booster le taux de participation».

« Pour une procédure publique de désignation des candidats à l’UMP »Quant à son parcours personnel, Alain Lamassoure, qui compte déjà trois mandats au Parlement européen, souhaite de nouveau être candidat pour un nouveau mandat et pour être tête de liste. Mais pour l’heure, «l’UMP n’a pas arbitré qui, quand et comment seront décidées les listes». S’il admet bien volontiers «ne pas être propriétaire de son siège», tout comme il considère qu’il est «tout à fait légitime que de nouveaux candidats apparaissent», il a une nette préférence pour «une procédure publique de sélection des candidats».
En clair, il «souhaite que l’UMP annonce qu’elle sera sa procédure de sélection. Ce qui serait anormal, c’est que les décisions se prennent entre quelques uns et sur quelques coups de téléphone. Je plaide pour une procédure où les sortants ont des comptes à rendre et pour une compétition avec possibilité pour chacun de s’exprimer. Je pense aussi qu’il faut trancher le débat par des votes secrets, que ce soit par un organe politique national ou à l’échelle de la circonscription». Pour Alain Lamassoure, les choses sont dites.

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Nouvelle-Aquitaine
À lire ! POLITIQUE > Nos derniers articles