En Nouvelle-Aquitaine, mille dons sont nécessaires chaque jour pour soigner les malades. La région nécessite 10 000 poches de réserve, mais son niveau actuel atteint 8 600. “Ce délai peut être impactant, surtout pour certains groupes sanguins”, explique Camille Journet, Directrice communication EFS Nouvelle-Aquitaine.
Essentiels, ces produits ne sont pas impérissables. La durée de vie est limitée à quarante-deux jours pour les globules rouges, et sept jours seulement pour les plaquettes, d’où la nécessité absolue d’un approvisionnement régulier. Mais la période estivale voit toujours une baisse des dons qui ne s’explique pas uniquement par la pause des collectes en entreprises et lycées. “Nous avons besoin de remotiver nos donneurs”, explique Camille Journet, qui rappelle que le don du sang est “un geste irremplaçable, vital, car rien ne peut s’y substituer.”
Sang, plaquettes et plasma
Chaque année, un million de personnes sont soignées en France grâce aux dons du sang, via transfusion sanguine mais aussi par l’utilisation issue de ces dons. Le plasma est la partie liquide du sang dans laquelle les cellules sanguines (globules rouges & blancs, plaquettes) sont en suspension. Il contient également des protéïnes et des anticorps présentant un intérêt thérapeutique majeur dont les usages ne cessent de se diversifier avec les progrès de la médecine.
Mais face aux bienfaits de ces progrès médicaux, un véritable enjeu de souveraineté sanitaire. “Aujourd’hui, la France n’est pas auto-suffisante en plasma”, révèle Camille Journet. “Seulement 40% du plasma utilisé vient de France”, explique-t-elle, “le reste est importé, en majorité des Etats-Unis.” Une situation qui soulève un dilemme éthique : il est commun aux Etats-Unis que les donneurs vendent leur sang aux établissements, une pratique considérée en France comme contraire au principe de dignité humaine et interdite depuis les lois de bioéthique de 1994 et 2004. Les dons de produits issus du corps humain ne peuvent se faire en France qu’à titre gratuit.
Comment donner son sang ?
Que l’on souhaite faire un don de sang, de plaquettes ou de plasma, tout passe par l’EFS. Des collectes sont organisées tous les jours sur tout le territoire: une carte interactive disponible sur le site de l’EFS permet de trouver le lieu le plus pratique, et même de prendre rendez-vous en ligne. L’autre interrogation récurrente des donneurs potentiels est de savoir s’ils peuvent donner. Un test d’éligibilité en ligne est disponible pour permettre une autoévaluation et éviter un déplacement inutile le cas échéant.
Toutes les personnes majeures et en bonne santé, jusqu’à 71 ans (sang) ou 65 ans (plaquettes & plasma) et pesant plus de cinquante kilos, sont en principe éligibles. Les personnes tatouées ou percées le sont également, quatre mois après leur intervention. Sur l’activité sexuelle, il est demandé au donneur ou à la donneuse d’avoir été monopartenaire dans les quatre mois précédant le don, sans autres distinctions. “Les conditions sont exactement les mêmes pour tout le monde aujourd’hui, quelque soit l’orientation sexuelle”, rappelle Camille Journet. Enfin, certaines maladies, certains traitements, certaines destinations de voyage (si effectué récemment) et la consommation de certaines drogues dures (le cannabis n’est pas concerné) sont également des contre-indications au don du sang. Un bilan médical totalement anonyme est effectué sur place avec les donneurs potentiels pour s’assurer de leur capacité à donner en toute sécurité.