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PUBLIÉ LE 09/03/2018 PAR Alix Fourcade« Comment peut-on les aider ? ». C’est, à partir de cette question, que l’émission sur la solidarité autour des migrants a été construite sur o2 Radio. « Clairement engagée », la discussion avait pour but de faire intervenir différents acteurs de la société civile pour aborder plusieurs pistes d’aide envers les personnes migrantes, qui arrivent souvent en France pleines d’espoir, avant de se heurter à une réalité hautement plus difficile.
« Avant, il fallait avoir un travail pour obtenir un titre de séjour. Depuis les années 70, la logique s’est inversée », remarque Gérard Clabé, qui fait un constat alarmant du durcissement des frontières en Europe pour les nouveaux arrivants. Pointant du doigt la mondialisation, le militant du Réseau éducation sans frontières, qui lutte pour les droits des migrants, critique la politique gouvernementale qui, par son insuffisance, explique la création d’associations militantes et de squats, selon lui.
Pour la représentante de Médecins du Monde, Aude Saldana, le logement en hôtel des mineurs non accompagnés en cours d’évaluation représente une aberration. « Nous faisons face à une véritable crise d’accueil. Avec le budget que le département consacre aux hôtels, nous pourrions créer six ou sept centres d’accueil », affirme la jeune femme, coordinatrice Aquitaine de Médecins du Monde qui voit dans ce fonctionnement une logique de dissuasion.
La plupart des migrants arrivent d’Espagne, en étant passés par une barrière barbelée de sept mètres au Maroc, blessés donc, ce que les membres de Médecins du Monde tentent de gérer tant bien que mal. À cette violence physique, vient s’ajouter une « violence culturelle », que Sébastien, cofondateur du squat la Ruche, trouve bien plus insidieuse. « On essaie de les faire vivre comme des fils de comptable d’Auvergne, alors qu’ils étaient dans la rue à Conakry », observe le jeune homme de 21 ans.
« Tu es à la rue, tu as besoin d’un toit, CQFD »
En créant son squat pour mineurs non accompagnés avec quatre autres étudiants à la fin du mois d’août 2017, il répond à une conviction, évidente pour lui : « Tu es à la rue, tu as besoin d’un toit, CQFD ». C’est aussi pour cela que Shirley et Juliette participent au Squid, où les migrants de tout âge sont les bienvenus. « On petit déjeune ensemble. Alors, forcément, c’est moins formel que les procédures administratives habituelles », constate Shirley, qui s’inquiète aussi de la rigueur de leur régularisation.
Les anciens enseignants à la retraite de l’association Tremplin, représentés par Michelle Lalanne sur le plateau, proposent trois matinées de cours par semaine aux migrants. Un temps précieux et sollicité par ces jeunes qui ont envie d’apprendre.
Pour réfléchir ensemble aux initiatives de solidarité à l’égard des personnes migrantes, Thierry Thaveaux, a annoncé des États Généraux des Migrations, le 24 mars au Rocher de Palmer à Cenon (33). Le but ? Essayer de trouver des solutions pour rendre leur quotidien meilleur, notamment en leur permettant d’occuper leur temps libre avec des initiatives culturelles ou sportives.
Coté culture, Jocelyn Gallardo, connu pour faire partie du groupe Les Hurlements d’Léo, va mettre en place « Bienvenue », soit un mois de concerts, d’ateliers, de conférences, pour informer sur les personnes migrantes, et dont les fonds seront reversés à l’association SOS Méditerranée. Cela aura lieu pendant un mois, du 23 mars au 28 avril, en Gironde.
« Une générosité invisible », que représentent tous ces intervenants et qui, par leurs initiatives, apportent une pierre à l’édifice de l’accompagnement des personnes migrantes. Le plus important ? « Les écouter », assure Sébastien, « tant que nous nous considérerons comme des Français, ils se considéreront comme des étrangers ».
