Elections législatives 2012 : une vague rose et des réactions


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Elections législatives 2012 : une vague rose et des réactions

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Temps de lecture 9 min

Publication PUBLIÉ LE 17/06/2012 PAR La rédaction

Pyrénées-Atlantiques :

Sur la 2ème circonscription des Pyrénées Atlantiques François Bayrou n’est pas réélu à son siège de député. Il obtient 30,17% des voix et laisse sa place à Nathalie Chabanne qui recueille 42,78% des suffrages. Il ne peut donc nier l’évidence : « Les électeurs de la circonscription ont tranché. Je respecte leur décision et, béarnais parmi les béarnais, je continuerai à vivre au milieu d’eux. Momentanément, je vais prendre le recul qui s’impose quand on n’a pas réussi à convaincre, et notamment quand on n’a pas réussi à convaincre ses amis. La politique a besoin de valeur, le peuple a besoin de vérité, le pays a besoin d’unité. Pour qui a ces convictions les adversaires sont nombreux. Contre ces adversaires qui ont 100 visages, nous avons perdu une bataille. Mais l’heure de la vérité est venue. La réalité sera le juge de paix. Il faudra peu de temps avant que les français exigent des hommes d’Etat, et leur volonté sera ferme et claire. Le jour où les français imposeront cette volonté, je serai et nous serons au milieu d’eux. »    

Sur la 4ème circonscription des Pyrénées Atlantiques Jean Lassalle parvient à sauver son siège avec un score de 50,98% des voix, devant le socialiste François Maïtia (49,02 %). Expliquant sa défaite par « un adversaire atypique », ce dernier annonce que cette élection est sa « dernière élection législative. Il faut faire lever les jeunes pousses ! » estime-t-il. Sur le département, il se dit « très heureux que les femmes aient été victorieuses. Sur 4 candidates, nous avons désormais 4 élues ».
Quant à Jean Lassalle, qui reconnaît à son adversaire d’avoir été un « formidable combattant jusqu’à la dernière minute », il souligne le fait que ce sont « les citoyens et les électeurs qui ont voulu cette victoire. Aucune arithmétique ne le permettait. François Hollande a obtenu 59,9% il y a quelques semaines sur ces même terres » rappelle-t-il.

L’échec de Michèle Alliot-Marie sur la 6ème circonscription du département, fait partie des surprises de cette soirée électorale. Avec 48,38%, elle perd son siège à l’Assemblée Nationale au profit de Sylviane Allaux (51,62%). Selon l’ancienne Ministre, l’échec de l’UMP « est l’aboutissement d’un processus initié il y 4 semaines. Il faudra en tirer les conséquences politiques. Je crois en l’avenir de la droite et du centre qui doivent s’unir pour protéger la France de la médiocrité et du déclin. »

Lot-et-Garonne:

Jean Dionis du Séjour, député maire sortant NC-UMP Agen-Nérac, qui avec 47,98% des suffrages, est  battu par la candidate PS Lucette Lousteau (52,02 %)  :
« Je dois d’abord dire et reconnaître que je suis triste, c’est un mandat qui me tenait à cœur et pour lequel j’avais donné beaucoup d’énergie, beaucoup de jus, j’étais un député actif avec un bilan. Je pense aussi aux dix ans de député que m’ont confié les électeurs et j’ai envie aussi de leur dire merci. Dix ans où j’ai été heureux dans cette mission et je peux ce soir les regarder les yeux dans les yeux et leur remettre un mandat qui est le leur, j’ai fait mon travail. Alors il y a de la tristesse mais aussi de la satisfaction, le travail a été accompli. Ce résultat est dû aux résultats de la présidentielle, les électeurs ont voulu une constitution qui couple de manière très forte présidentielles et législatives, ils l’ont, pour le meilleur et pour le pire. Je ne suis pas amer, ça m’a servi avant, sous Chirac et sous Sarkozy. Je pense qu’il y a tout de même un gros inconvénient à ce scrutin : ça ne permet pas de mettre en valeur les bilans locaux. On me disait souvent que j’avais un excellent bilan de député et finalement, ce soir, ça compte moins que la dimension politique. Je reste très fier de mon combat pour les agriculteurs dans mon département, un énorme travail a été fait et j’espère qu’il ne sera pas détricoté par les socialistes. Je me fais peu de soucis pour 2014, le reflux des socialistes commence ce soir, ils ont terminé leur pain blanc ; nous allons refluer mécaniquement les électeurs socialistes vers nous. On s’achemine vers des jours très heureux pour 2014, il faut se préparer dès maintenant, être prêt. »

Lucette Lousteau, Première fédérale PS élue député sur Agen-Nérac :
« C’est la joie et c’est le résultat d’une campagne que nous avons mené avec acharnement jusqu’au dernier moment, on a rien lâché. Notre investissement depuis de longs mois dans la campagne des présidentielles puis ensuite dans la campagne très courte mais très intense des législatives. Les électeurs d’Alain Veyret ont compris que nous partagions l’objectif de donner une majorité à François Hollande, ils se sont engagés derrière nous avec tous les autres partenaires de la gauche pour ce second tour, c’est très bien. Concernant l’abstention de ces législatives, il faudra s’interroger, peut-être plus à droite qu’à gauche, les efforts des candidats de droite n’ont pas fonctionné. A gauche, on fait ce soir ce qu’on appelle trivialement un carton plein. Mon élection ce soir, une femme qui se présentait pour la première fois aux législatives, montre cette idée de changement, changement pour François Hollande, changement de style, changement de personnalité. Mais avant tout, il ne faut pas oublier la campagne que j’ai mené avec acharnement, entourée de tous mes militants, de tous mes amis depuis des semaines, c’est à eux tous que je dois cette victoire. A partir du 26, je serai à Paris pour commencer le vrai travail pour m’occuper de ce qui m’intéresse beaucoup : la jeunesse, l’éducation, l’aménagement du territoire et la ruralité. »

Pierre Camani, sénateur socialiste et Président du Conseil Général :
« Ce soir, c’est une joie immense, nous avons trois députés socialistes, ce qui nous permettra demain d’être beaucoup plus forts et beaucoup plus efficaces pour défendre les dossiers du département. C’est en plus une joie personnelle, le score de Jérôme Cahuzac est exceptionnel, il frôle les 62%, il est à la mesure de la qualité de l’élu qu’il est et du ministre qu’il est aujourd’hui. Nous n’avons jamais été dans la configuration dans laquelle nous nous trouvons ce soir, cela nous permettra de mieux travailler demain et la tâche est immense. Ma joie ce soir concerne aussi l’élection de Mathias Fekl, 34 ans, un jeune brillant, plein de promesses et d’une simplicité que les marmandais ont découvert ; le niveau du score, presque 54%, démontre bien que les électeurs lui font confiance. Enfin, dernière satisfaction et pas des moindres, l’élection de la première femme député de Lot-et-Garonne, Lucette Lousteau, victoire qui n’était pas évidente, elle a su rassembler, elle est aujourd’hui députée et j’en suis très heureux. Depuis 2008, un mouvement se dessine dans le département avec la conquête du Conseil Général; 2012 vient confirmer ce mouvement d’ancrage à gauche du  Lot-et-Garonne. Je veux rappeler ici qu’en 2007, Jérôme Cahuzac avait été le seul député socialiste à être élu et c’est un signal fort, il nous a montré que c’était possible. Ce soir, le Lot-et-Garonne est plus que jamais en Aquitaine, terre de gauche. »

Landes :

Henri Emmanuelli, député sortant réélu dès le premier tour avec plus de 56% des voix, et parlant de la large victoire de la gauche en Aquitaine, note « un approfondissement du mouvement. Il y a déjà eu un très bel élan à la présidentielle, mais là nous obtenons des résultats exceptionnels : Lot-et-Garonne, Dordogne…  Partout les résultats sont très satisfaisants. C’est manifestement un chambardement en Aquitaine ! »

Alain Vidalies, député sortant et Ministre délégué aux relations avec le Parlement, réélu dans la 1ère circonscription landaise avec 59,12 % des voix, tout comme Jean-Pierre Dufau, dans la 2nde circonscription, rappelle que « ce sont les meilleurs résultats jamais obtenus par la gauche dans cette circonscription ». Il note particulièrement, « le score historique d’environ 61% sur la ville de Mont-de-Marsan », dont son adversaire, rappelle-t-il, est le premier adjoint au Maire.

Gironde :

Alain Juppé (UMP), Maire de Bordeaux :
« C’est une très nette victoire pour le PS et donc un échec pour nos candidats. J’ai une pensée pour ceux qui ont été battus. Le PS a tous les leviers de commande en main. A nous de nous mettre au travail, à nos élus de jouer leur rôle au Parlement et notamment de rester vigilants sur le lourd programme fiscal qui va être engagé, de même que sur  l’engagement du Gouvernement sur la croissance. » Quant à l’échec du Président du Modem, il note que « François Bayrou a fait une erreur et qu’il en paie le prix. Il faut qu’il clarifie son projet. Je pense comme lui, la France va connaître l’heure de vérité, l’Europe est au bord du précipice… On va voir si la France saura résister à la crise. » Concernant son propre parti, là aussi le Maire de Bordeaux appelle à plus de clarté : « Nous avons un congrès en novembre, il faudra mettre au clair nos idées. C’est une question d’hommes mais aussi de valeurs. Il faudra reconnaître les valeurs qui nous unissent. Je souhaite que nous clarifiions nos positions. Nous devons mener un travail d’analyse, comprendre pourquoi nous en sommes là et que nous envisagions les mesure pour préparer la reconquête.»

Philippe Madrelle (PS), Président du Conseil général :
« C’est avec un immense bonheur que j’ai vécu, à titre personnel, cette éclatante victoire de la gauche, du Parti Socialiste, en Gironde, à l’issue du second tour des élections législatives. Avec l’élection, dès le premier tour, d’Alain Rousset et Noël Mamère, nous offrons, ce soir, à François Hollande onze députés de gauche sur douze circonscriptions, dont quatre nouveaux élus qui l’emportent dès leur première joute électorale.
Je félicite tout d’abord Sandrine Doucet dont la victoire s’inscrit dans l’histoire en redonnant à la gauche, la première circonscription de Bordeaux, cent trente-trois ans après Auguste Blanqui ! A Bordeaux, nous faisons carton plein puisque Michèle Delaunay est brillamment réélue, dans la 2ème circonscription de Bordeaux. Mes félicitations s’adressent aux nouveaux députés qui l’emportent  : Marie Recalde dans la 6ème, Florent Boudié dans la 10ème et Gilles Savary dans la 9ème. Bravo aux belles réélections de Pascale Got dans la 5ème, Martine Faure dans la nouvelle circonscription de la 12ème, Conchita Lacuey dans la 4ème, Philippe Plisson dans la 11ème.
Je tiens à adresser un message de sympathie et d’encouragement à Nathalie Le Yondre qui a perdu de peu, dans la 8ème, avec moins de mille trois cents voix d’écart !
Désormais les Français ont donné à la gauche tous les moyens de mettre en œuvre le changement. Un grand travail nous attend. Nous aurons à cœur de ne pas les décevoir pour rendre à la justice sociale la toute première place dans l’action publique. »

Jean-Paul Garraud (UMP) député sortant sur la 10ème circonscription battu par Florent Boudié (PS)   souligne que sa défaite s’inscrit « non seulement dans un mouvement très net au niveau national puisque le PS obtient la majorité absolue à l’Assemblée. En outre, dans cette circonscription qui est historiquement à gauche, je n’ai pas d’accroche très forte, je n’ai pas de mandat… Conserver cette circonscription était une mission quasi impossible, je suis plutôt fier de mon résultat… Et il faut dire que je n’ai pas tellement été de mes amis… »

Quant à son adversaire, Florent  Boudié (PS) il voit dans sa victoire, « la volonté de la circonscription de s’ancrer dans une majorité d’action, dans une majorité présidentielle. C’est un désaveu du sortant, de sa stratégie à une alliance au Front National »

Dans la 6ème circonscription, Marie Récalde est élue députée et prend la suite de Michel Sainte-Marie dont elle a été la suppléante ces 5 dernières années. Pour elle, cette victoire « c’est un vrai plaisir, le résultat de 5 années de travail, le résultat d’une équipe, d’un engagement… La majorité va pouvoir travailler. C’est un honneur de succéder à Michel Sainte-Marie qui a tant apporté à la France ».

Michèle Delaunay,  députée PS sortante et Ministre déléguée aux personnes âgées et à la dépendance, est réélue sur la 2nde circonscription face au candidat Nicolas Florian (UMP). Elle se réjouit du « succès de fond » de la gauche dans lequel elle voit « une récompense pour notre campagne de terrain défendant la nouvelle politique gouvernementale ».
Son suppléant, Vincent Feltesse,  qui, de fait, va siéger à l’Assemblée nationale durant son ministère abonde dans son sens et note que « le changement n’est pas que national, il est aussi aquitain et girondin »

Sandrine Doucet, première socialiste depuis plus d’un siècle à reprendre à  la droite la 1ère circonscription de Gironde, a fait part de son « immense fierté », de son « grand honneur » et de sa « lourde responsabilité »,  voyant dans sa victoire « le signe d’une volonté forte de rompre avec la politique de l’échec et de la division proposée depuis trop d’années par la droite ».

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