Adam, les secrets d’une PMI qui dure


Adam
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 06/01/2015 PAR Romain Béteille

« Remettre le client au coeur du dispositif », c’est l’un des objectifs de Jean-Charles Rinn depuis qu’il a repris Adam en 2009. La société, qui fabrique le packaging essentiellement pour des entreprises de vins et spiritueux, a un long passé derrière elle, puisqu’elle existe depui 1880. Le 11 décembre dernier, cette PMI de 45 salariés basée en Gironde et dans la Marne (Reims) a été récompensée par le prix de l’association Etienne Marcel. Décerné depuis 2011, le prix souligne les idées novatrices et l’engagement sociétal des entreprises régionales. « C’est un prix décerné à tous les salariés, et pas uniquement à son dirigeant », souligne Jean-Charles Rinn. Le prix a été remis le 10 décembre dans les salons du Sénat. Plus qu’un titre honorifique, c’est un encouragement pour cette société au passé mouvementé. 

Une reprise mouvementéeEn Durant les années 2000, la société se voit contrainte de délocaliser environ 20% de sa production en raison d’un coût de fabrication moins élevé. Mais en 2009, lorsqu’il rachète la société après 13 ans passés dans l’entreprise, Jean-Charles Rinn, ingénieur et ancien de LVMH, est convaincu que pour durer, Adam doit renforcer son savoir-faire local. « En 2009, on perdait de l’argent depuis déjà 3-4 ans, mon associé ne voyait pas d’avenir à notre activité industrielle en France. Convaincus que notre savoir-faire pourrait nous permettre de repartir sur une dynamique plus positive, nous avons stoppé tout recours à la sous-traitance asiatique », déclare-t-il. Pour revivre et recommencer à engranger des bénéfices, Adam a du se battre. « On a voulu monter en gamme, attirer un marché de niche. On a voté pour avoir une transparence financière absolue : chaque profit est remis dans le réseau de l’entreprise, dans l’équipement, dans le recrutement ». L’entreprise a aussi travaillé sur la question des conditions de travail de ses salariés avec une cartographie des métiers réalisée par un consultant, qui a permis de décrire, au moyen d’entretiens individuels ou collectifs avec les salariés, les passerelles d’évolution de chacun des métiers. 

Des responsabilités locales et environnementalesAdam a aussi veillé à prendre des responsabilités locales : les deux tiers de sa matière première, le bois, provient de la région Aquitaine (notamment la ressource du Pin des Landes) quand, chez la concurrence, « 90% des matières premières nécessaires pour fabriquer les caisses à vin proviennent d’espagne ou du portugal », affirme le dirigeant. L’environnement a également été l’une des préoccupations majeures : le dépôt d’une marque INPI, une tracabilité accrue sur l’origine des produits fabriqués, une certificiation PECF pour comptabiliser l’empreinte carbone de l’exploitation forestière jusqu’à la livraison chez le client…

De multiples efforts qui, apparemment, on payé : en 2013, la production annuelle était supérieure à 1,5 millions d’unités. « Entre 2009 et 2010, on a gagné 20 points de production directe. On a réussi à dégager 100 000 euros là où on ne gagnait rien depuis 5 ans. On a réussi à développer un modèle social plus élaboré. Même si cela coûte plus cher, on sait faire preuve d’innovation. Cette innovation, elle ne passe pas uniquement par la technologie. Ce modèle est avant tout collectif, sociétal. Notre force, c’est notre réactivité, les contraintes que nous avons et dont nous devons profiter. Chez nous, il n’y a pas d’ambition de croissance, juste d’arriver à vivre correctement en respectant ce qu’il y a autour de nous. On veut juste arriver à assumer nos ambitions à notre taille ». 

L’avenir par l’engagementAujourd’hui, Adam fait partie du label bpifrance Excellence, en raison de ses capacités d’innovation : en effet, chaque année, environ 20% de la production est constituée de nouveaux produits. Elle a aussi adhéré à la charte responsable « generations 3d » (pour destination développement durable) et à l’évaluation AFAQ 26 000, qui mesure la contribution de l’entreprise au développement durable. Elle devrait produire un rapport dans les prochaines semaines et délivrer une note en guise de perspective entre 2015 et 2016. « Nous avons réussi à redonner confiance à nos clients et nos fournisseurs. Nous sommes maintenant dans une deuxième étape ou il va falloir ancrer cette entreprise de tradition dans le XXIème siècle », souligne Jean-Charles Rinn.  Adam cherche maintenant à créer un modèle d’alternance, en intégrant notamment des jeunes en formation. « Tous ces facteurs nous aident à imprimer notre marque de fabrique à travers l’image que l’on diffuse. Le fait d’être plus respectables dans ce qu’on fait, ça permet aussi de nous protéger ».

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