La table ronde « Passer de l’angoisse à l’action, quels moyens de faire ensemble entre différents publics » a réuni ce mercredi 26 avril, à Bordeaux, une trentaine de personnes. Isabelle Etcheverry, docteur en psychologie, a dressé un portrait type de l’éco anxieux. « Ça concerne souvent les jeunes de moins de trente ans. Des jeunes diplômés qui font partie des CSP+. 38% de ces éco anxieux ont un bac +5, selon les chiffres de la Fondation Jean Jaurès. ». De quoi faire réagir une femme dans le public. « Ça nous concerne tous : ma mère de 90 ans me dit « je ne sais pas si je vais survivre cet été ». »
Chacun a pu exprimer son avis et proposer des solutions. « On peut faire beaucoup de choses sans être radical. On a un pouvoir en tant que citoyen et consommateur », lance une femme. « Il faut en parler autour de soi, le partager dans d’autres milieux. Je me sens plus apaisée en regardant ce que je peux faire dans le présent sans regarder le futur », avoue une étudiante. Une maman a souhaité partager sa pensée sur la communication avec les enfants. « Ma fille est en CM1, elle a envie de savoir. Il faut leur parler. » Emmanuel Petit, économiste des émotions, lui a répondu en fin de débat : « Il faut avoir une pédagogie active et faire des jeux pour que ce soit agréable pour eux. Restez dans le positif pour ne pas les effrayer. Avec les jeux ils se souviendront des bons gestes. »
Emmanuel Petit, lisait des phrases éco anxieuses pour faire réagir le public et leur laisser la parole.
Tout au long de cette journée participative, de nombreuses animations ont permis au public d’échanger sur des questions environnementales. « Le café des bifurqués », animation du déjeuner, a présenté Pauline Amiot-Nava, ancienne guide conférencière sur des croisières. Elle a complètement modifié son mode de vie pour fonder son association. « J’ai eu un engagement éco responsable plus fort à partir du confinement, qui a été une aubaine pour moi. Je ne retrouvais pas cet engagement dans les agences pour qui je travaillais donc j’ai arrêté », explique -t-elle. Son association « Le Petit Parc » est un café cantine qui propose des ateliers 0 déchet. « On essaie de proposer une alimentation saine, souvent bio et végétarienne. On travaille en circuit court mais pour le thé et le café qui ne sont pas produits localement par exemple, on sélectionne des producteurs qui font attention à l’écologie », poursuit la gérante.
Combien d’heures avant le Game Over ?
Autre animation de cette journée, l’atelier « en banderoles organisées » a permis aux jeunes de créer des pancartes avec des slogans ou des alertes : « C’est chaud comment il fait chaud », « en moins de 30 ans, moins 80% d’insectes en U.E », « Combien d’heures avant le Game over? ». L’association Foksabouge a préparé un atelier slam pour écrire et rapper sur la thématique de l’environnement.
Rafaella Scheer, Anne Graal et Nicolas Benoît, membres du Greenwashing Comedy Club, ont présenté un stand up humoristique. De nombreuses associations comme Crepaq, UnisCité, Osons Ici et Maintenant ou encore Ceseau, ont exposé leurs initiatives. Certains participants ont été conviés à mettre sur papier leurs craintes, questionnements ou mal êtres pour libérer leurs pensées. Enfin, Cap Sciences a diffusé son spectacle « Réchauffe l’Ambiance… pas la planète », qui sensibilise le public au réchauffement climatique.