Des poulets Label Rouge élevés aux énergies renouvelables


Quatre bâtiments photovoltaïques abritent des poulets Label Rouge mis en place par la filière Volaille Périgord de la coopérative Maïsadour. Avec cette diversification, l’éleveuse dégage un revenu fixe.

batîments pouletsMuriel Lavaud

Quatre ateliers poulets label Rouge ont été construits à Saint-Méard et équipés de panneaux photovoltaïques.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 12/10/2023 PAR Corinne Merigaud

A l’heure de la transition agroécologique et face à la hausse du prix de l’énergie, de nombreux agriculteurs font le choix du photovoltaïque pour diversifier leurs revenus tout en développant des pratiques plus respectueuses de l’environnement. C’est le cas de Muriel Lavaud, agricultrice depuis 2008 à Saint-Méard. Installée en individuel depuis onze ans sur 180 ha, elle élève 90 limousines et des broutards.  

Pour améliorer ses revenus, elle élève aussi des poulets Label Rouge. Quatre bâtiments de 400 m² sont sortis de terre, l’an dernier, abritant 17 600 poulets. La première bande a été mise en place voilà un an. « Les poussins arrivent à un jour du couvoir Caringa dans le Sud-Ouest, il faut compter trois semaines pour le démarrage avec davantage de soins au début, trois à quatre heures de travail par jour pour les quatre bâtiments et après 1h30 à 2 heures. » A 42 jours, les 4 400 poulets du bâtiment sortent sur leur parcours d’un hectare. Ils sont labelisables à partir du 81ème jour. Les aliments fournis par DFP sont à 80 % des céréales avec un complément azoté et des minéraux.  « Cela me permet d’avoir un revenu fixe sur l’année précise l’éleveuse, la filière est structurée, on sait ce qu’on va gagner. C’est différent avec les broutards où le prix varie. »

« La soulte a rassuré le banquier »

La toiture est louée à la société Amarenco avec un contrat de 20 ans, la production étant revendue à EDF. « On ne s’occupe de rien et au bout de trente ans, cela nous appartiendra en espérant que les panneaux produiront toujours escompte Muriel. Avec mon conjoint Nicolas, nous avons fait ça pour la relève en pensant à notre fils de dix ans et demi. » Les bâtiments ont été montés par l’entreprise NTD France. Cette réalisation s’intègre dans le plan de développement pour redynamiser la filière volaille en Nouvelle-Aquitaine et moderniser le parc de bâtiments de la coopérative Maïsadour.

Muriel Lavaud a choisi d’élever des poulets Label Rouge de la filière Volaille Périgord de Maïsadour.

Ce projet chiffré à 5.118.200 € a bénéficié d’un PCAE de 40 000 € accordé par la Région et d’une aide de Maïsadour de 20 000 €. L’agricultrice a perçu une soulte de 240 000 € pour la pose des 2 500 m² de panneaux photovoltaïques de la part du producteur d’énergie Amarenco. Cela a permis de financer deux bâtiments. « La soulte a rassuré notre banquier, le Crédit Agricole du Centre Ouest par rapport aux investissements nécessaires » relève-t-elle.

« Construire 15 à 20 bâtiments »

Les volailles sont abattues et valorisées à Terrasson puis commercialisées en grandes surfaces essentiellement mais aussi chez des bouchers charcutiers, à Rungis, une partie étant exportée en Europe du Nord. La coopérative dispose désormais de 250 bâtiments en Périgord. « Nous sommes pour une politique de maintien de la production explique Gilles Agut, directeur de la filière Volaille Périgord Maïsadour, l’objectif est de construire 15 à 20 bâtiments de 400 m² par an sur trois ou quatre sites de la zone IGP. »

Chaque année, 5 à 7 % des producteurs arrêtent pour cause de retraite ou souhaite réduire leur volume de production. « Ce site est une référence de ce qui va se créer dans les années futures en valorisant la production de qualité sous Label Rouge et la production d’énergie renouvelable » indique-t-il. Lors de l’inauguration, Virginie Petit éleveuse et administratrice de Maïsadour a mentionné l’importance de la filière sur ce territoire. « Ce site exemplaire est le fruit d’un travail de plusieurs années qui se concrétise grâce à la ténacité de l’éleveuse et au soutien de la Chambre d’agriculture de la Haute-Vienne. C’est une initiative en faveur de la préservation d’une filière agricole performante dans le Sud-Ouest. »

L’agricultrice et son conjoint planteront 30 arbres, cet automne, sur chacun des quatre parcours. Un projet d’ombrières est également à l‘étude. 

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