Maladies cardiovasculaires: Des avancées dans la recherche à Haut-Lévêque


Alizé Sibella

Maladies cardiovasculaires: Des avancées dans la recherche à Haut-Lévêque

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 08/02/2019 PAR Alizé Sibella

Sous la direction du Professeur Thierry Couffinhal, les 23 chercheurs et enseignants-chercheurs de l’unité mixte de recherche Inserm U1034 / Université de Bordeaux s’intéressent à l’étude de la biologie des maladies cardiovasculaires, à ses causes, à ses mécanismes, à ses traitements ainsi qu’à ses conséquences sur le patient. Cette unité a été inaugurée en 1976 conjointement par Simone Veil, alors ministre de la santé, et l’ancien maire de Bordeaux, Jacques Chaban-Delmas. D’après la Fondation pour la Recherche Médicale (FRM), « 2% de la population européenne souffre actuellement d’insuffisance cardiaque. » La Fédération Française de Cardiologie estime, quant à elle, qu’un million de personnes seraient touchées dans l’hexagone.

L’insuffisance cardiaque relève de l’incapacité du coeur à pomper suffisamment de sang pour répondre aux besoins de l’organisme. Il s’agit d’un problème de santé grave qui peut soit concerner le « cœur gauche » soit le « cœur droit » soit l’organe dans sa totalité. 

La classification fonctionnelle de l’insuffisance cardiaque se définit selon quatre stades, qui sont liés au degré d’activité physique toléré. Le premier stade n’implique aucun essoufflement, ni aucune fatigue dans la vie courante. Le second est marqué par un essoufflement du patient lors d’activités physiques modérées. Un essoufflement lors d’activités physiques légères ainsi que pour des gestes de la vie courante (faire son lit, habillage) définissent le stade III. Quant au stade IV, le patient est essoufflé même lorsqu’il est au repos.

« Nous nous sommes, en effet, aperçus que certains patients en insuffisance cardiaque sont essoufflés mais ont un coeur qui se contracte normalement, nous explique le Professeur Couffinhal lors de la visite de son laboratoire. Il faut maintenant en comprendre les mécanismes. »

Grâce aux quelque 369 000 € octroyés à ce laboratoire de recherches, par la FRM, sur une période de trois ans, l’équipe du Professeur Couffinhal a donc pour objectif de poursuivre ses travaux selon huit thématiques clairement définies, que ce soit au niveau de l’insuffisance cardiaque et du dysfonctionnement endothélial ; ischémie critique du membre inférieur et dysfonctionnement endothélial; thromboses et néoplasie myéloprolifératives; amélioration de l’hémodynamique du cœur ischémique; barrière hémato-encéphalique cérébrovasculaire; rétinopathies et lésions vasculaires; thrombocytopénie et mégacaryopoïèse; évaluation de l’adhésion médicale dans les troubles cardiovasculaires.

Deux types d’insuffisance cardiaque

Néanmoins, les avancées les plus notables réalisées à ce jour par cette équipe de chercheurs et enseignants-chercheurs concernent notamment deux types spécifiques d’insuffisance cardiaque dites « à fraction d’éjection préservée » et « à fraction d’éjection réduite. »

« Un nom ayant été mis sur ces formes d’insuffisance cardiaque, il nous faut maintenant en comprendre les anomalies, selon le Professeur Couffinhal. » 

L’insuffisance cardiaque dite « à fraction d’éjection préservée », associée à une mortalité élevée et à l’absence de traitement efficace, est une pathologie qui risque de devenir la principale cause d’insuffisance cardiaque dans les années à venir compte tenu du « vieillissement de la population et de l’explosion des facteurs de risques cardiovasculaires. »

 Dans ce cas précis, le ventricule gauche ne se remplit pas assez de sang, le muscle cardiaque est raide et incapable de se détendre. Les causes de cette pathologie restent, à ce jour, inconnues. Cependant, le profil type est celui d’une personne âgée, souffrant d’hypertension, de diabète, d’insuffisance rénale, et/ou de bronchite chronique.

Cette incapacité que le coeur a d’assurer correctement son rôle de pompe engendre nombre de symptômes chez le patient, qu’il s’agisse d’essoufflement, de toux, de gonflement (oedème), de manque d’énergie, de troubles du sommeil, de perte d’appétit, et de vertiges, pour ne citer que les plus communément observés. 

« Nous avons crée un modèle expérimental afin d’en décortiquer les mécanismes. De fait, nous nous interrogeons sur le rôle de l’endothélium, couche la plus interne des vaisseaux sanguins. Est-il à l’origine de l’insuffisance cardiaque ou y participe-t-il ? Nul doute que réussir à traiter l’endothélium nous permettrait d’améliorer la maladie et ainsi d’envisager des pistes de traitements, mais cela encore trop tôt. » 

L’autre forme d’insuffisance cardiaque qui intéresse nos chercheurs est dite « à fraction d’éjection réduite ». Le ventricule gauche n’éjecte pas suffisamment de sang, le muscle cardiaque est faible et ne pompe pas correctement. L’infarctus du myocarde et les maladies valvulaires semblent être à l’origine de cette insuffisance. Pour ce qui est des traitements possibles, on note entre autres les bloquants B et les bloqueurs des récepteurs de l’angiotensine.

Entre paillasse, microscopes et autres instruments de mesure, le Professeur Couffinhal est plutôt confiant et laisse entrevoir la possibilité « des premiers résultats sur l’étude des mécanismes de l’insuffisance cardiaque d’ici la fin de l’année. » L’unité de recherches de l’INSERM (U1034) est également soutenue financièrement par la Région Nouvelle-Aquitaine, la Société de Chirurgie Vasculaire et Endovasculaire de Langue Française (SCVE), la Fondation de France, la Fondation Bettencourt Schueller, la Fédération et a Société Française de Cardiologie et l’Agence Nationale de la Recherche (ANR).  

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