Députés depuis un an Pascale Got: « ce n’est pas dans l’hémicycle qu’on travaille le plus »


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Députés depuis un an Pascale Got: "ce n'est pas dans l'hémicycle qu'on travaille le plus"

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Publication PUBLIÉ LE 21/05/2008 PAR Joël AUBERT
A peine un an de mandat et elle semble être tout à fait à l’aise dans son nouveau rôle de parlementaire. Pascale Got, 47 ans, a été élue députée PS de la 5e circonscription de Gironde, en juin 2007, battant le candidat sortant et favori, Jean-François Régère. Dans son groupe « socialiste, radical, citoyen et divers gauche », ils sont une cinquantaine de « petits nouveaux » sur 205 élus. « Aux dires des ‘anciens’, nous n’avons pas notre langue dans notre poche. Vu notre nombre, nos remarques font écho, comme lorsque nous avons réclamé plus de transparence dans la diffusion des informations », raconte l’élue en souriant.
Pascale Got a vite pris ses marques. «Il est important de démystifier l’hémicycle. Ce n’est pas l’endroit où l’on travaille le plus. » Et la députée de regretter que seules les questions au gouvernement, du mardi et mercredi, soient retransmis à la télévision. « C’est un jeu de rôle pas très sain et surtout l’occasion pour les élus de se montrer. » Pour l’ancienne journaliste de Radio France Caraïbes, ces moments médiatiques et politiciens ne sont pas représentatifs du travail parlementaire. Elle leurs préfère les séances de nuit, en petit comité, « des sortes de travaux pratiques qui permettent de comprendre les mécanismes de l’Assemblée nationale et comment les lois sont fabriquées. »

 
« Oser l’image et l’humour »
Dès le 12 juillet, soit un mois après son élection, elle intervient en séance à propos de la défiscalisation du travail étudiant, une bonne mesure mais insuffisante. Elle plaide pour des aides plus globales. « Mon contestataire, Louis Giscard d’Estaing, s’est pris en exemple d’étudiant ayant travaillé pendant sa scolarité. Bien entendu, il ne parlait pas d’unpetit boulot de pizzaïolo mais d’un stage de quatre mois dans une grande entreprise… ». Le récit de l’anecdote fait encore rire Pascale Got.« On ne vient pas vous chercher donc il faut oser », explique-t-elle. « Les Médocains sont fiers que je sois lavice-présidente du groupe chasse à l’Assemblée. Beaucoup m’ont interrogé pour savoir comment j’avais fait, rapporte la députée. J’ai juste demandé et, ma circonscription étant un territoire concerné, j’ai obtenu. » Mi-avril, lors des discussions sur la politique industrielle de la France, Pascale Got prend la parole pour critiquer l’inaction du gouvernement face aux fermetures d’usine, notamment celle de Ford à Blanquefort. Elle conseille au Président de la République « d’avoir une bonne paire de chaussures » « car les visites d’usines risquent d’être nombreuses. » L’expression fait mouche. La députée est félicitée par ses collègues. « Certaines personnes dans ma circonscription ont trouvé que j’avais été trop dure. Je ne crois pas, il faut oser l’image et l’humour », insiste l’élue.

 
800 kilomètres par semaine
Aujourd’hui, elle affirme qu’elle se sent « bien dans ce mandat ». Elle ne cache pas les nombreuses difficultés inhérentes au statut de députée de l’opposition. « L’action parisienne a ses limites mais elle permet d’être au centre des débats de société et au cœur de ce qui se décide. Dans la circonscription, j’ai une vraie marge de manœuvre. » Dans le Médoc, Pascale Got enchaîne permanences, réunions et manifestations. Elle ne fait pas moins de 800 km par semaine, compte tenu de l’étendue de la circonscription. Et elle promet l’inauguration d’une permanence téléphonique, une fois par mois le samedi matin, « Votre députée en direct ».
« Il faut être bien entourée », confie Pascale Got. Avec ses deux attachés parlementaires, Daniel Boucau, son suppléant, et Nhu Minh N’guyen, « une jeune femme qui parle cinq langues », elle a « fait le bon choix ». Pascale Got peut aussi compter sur ses collègues girondines, Martine Faure et Michèle Delaunay. Avec la députée de la 2e circonscription et tombeuse d’Alain Juppé, elle prend souvent le train, « deux députées en causette », résume Pascale Got. Après avoir échangé sur les détails techniques lors de l’installation de leurs permanences respectives, elles partagent leurs impressions et se soutiennent. « On s’est surnommée ‘les girondines’, lance Pascale Got, un clin d’œil à l’histoire et aux girondins».
 
 
 
 
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Estelle Maussion

 

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