Départementales : les ténors de la droite et du centre au secours d’Yves D’Amécourt


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Départementales : les ténors de la droite et du centre au secours d'Yves D'Amécourt

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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 23/03/2015 PAR Romain Béteille

Yves d’Amécourt va devoir faire face à une triangulaire dimanche prochain sur le canton du Réolais et des Bastides, avec un score très serré (33,44% contre 32,93% pour le candidat socialiste, face également à un FN qui peut se maintenir avec 26,97% des suffrages, FN qui est au second tour dans 14 cantons). Le parti socialiste arrive ainsi en tête dans 17 cantons sur 33. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a réuni l’ensemble des 33 binômes de Gironde Positive ainsi que plusieurs centaines de militants autour d’Yves Jégo, vice-président de l’UDI, Alain Juppé et François Fillon, ancien premier ministre (qui n’a pas hésité dernièrement à défendre le fameux « ni-ni » de Sarkozy quand le maire de Bordeaux s’est montré plus prudent). Leur volonté : réaffirmer leur soutien aux candidats de la liste et faire barrage à l’extrême droite.

Quelques élus locaux ont également répondu présents, notamment Jacques Mangon, maire de St-Médard en Jalles. « Tous les électeurs ne sont pas désabusés », a-t-il martelé, « ils sont devenus exigeants. Nous n’avons jamais été aussi près du but que nous poursuivons depuis 36 ans. Il y a d’Amécourt, il y a la Gironde et on va réunir les deux pour mettre une véritable déculotée au PS malgré le rideau de fumée qui entoure ce scrutin ». Laurent Peyrondet, maire de Lacanau, s’est également exprimé, en tentant de dédramatiser la situation : « On n’a pas peur parce qu’on a un chef ». « Pessac est devenu un symbole grâce à notre victoire aux dernières municipales. Nous avons réussi à reconquérir une ville emblématique du Conseil général », s’est pour sa part félicité Franck Raynal, maire de la ville. 

« L’absention, c’est notre force de réserve »Le taux de participation girondin, évalué à 50,54%, n’inquiète pas outre mesure Alain Juppé qui compte sur les abstentionnistes pour ramener leur poids dans la balance plutôt défavorable d’Yves d’Amécourt. « En consultant les listes d’émargement, on fait des découvertes assez stupéfiantes. Des amis proches, qui nous soutenaient et qui le jour du vote ont préféré aller voir les grandes marées à Arcachon. La mobilisation des abstentionnistes, c’est la force de réserve qui permettra à Yves d’Amécourt d’être élu dimanche prochain », a-t-il déclaré. Un message auquel s’est joint Yves Jégo, vice-président de l’UDI : « Pour les 50% qui n’ont pas pris soin de voter, il faut qu’ils sachent que leur négligence peut être coupable et peut leur coûter très cher », a-t-il avoué.

Le président de Bordeaux Métropole s’est aussi exprimé avec un brin d’ironie, profitant d’être en terrain conquis, sur le fameux redécoupage des cantons. « Il est vrai que nos adversaires avaient mis le paquet pour essayer de nous déstabiliser, nous avons assisté en Gironde à un redécoupage qui était plutôt du charcutage. Pensez-y, 90 communes taillées sur mesure pour faire échouer Yves d’Amécourt. A Bordeaux, pour sauver un conseiller général sortant, on a fait passer la limite d’un nouveau canton à l’intérieur d’une église ! En général, ça ne mène pas au paradis… ». Il a réaffirmé sa position à l’égard du Front National, plus mesurée que la guerre ouverte récemment déclarée par Nicolas Sarkozy ou Manuel Valls à l’extrême droite : « Je n’ai pas de mépris pour les électeurs du Front National, pas d’intention de les stigmatiser ou de les insulter, ce sont des français comme les autres. Je voudrais simplement qu’ils nous donnent le droit d’essayer de leur ouvrir les yeux sur ce que signifie le programme du parti pour lequel ils s’apprêtent à voter, car c’est aussi notre devoir. Le FN n’est cependant pas une solution, c’est un risque ».  

« Le 1er tour, un désir d’alternance » Yves d’Amécourt, lui, ne s’est pas éloigné de la ligne suivie depuis le début de cette campagne : « Cette union, nous l’avons créée car nous avions identifié le danger provoqué par ce redécoupage ubuesque fait par Philippe Madrelle et Michel Delpuech juste avant de tirer leur révérence, ce qui montre un clair manque de courage. Nous voulons mettre en place ce que les girondins attendent depuis 40 ans », a-t-il affirmé, dévoilant les grandes lignes de son programme comme il avait pu le faire lors d‘une précédente conférence de presse quelques jours avant le premier tour. Le candidat n’a tout de même pas manqué d’adresser un petit tacle à Christine Bost, sa principale rivale au siège du futur Conseil départemental concernant son projet de pont sur l’estuaire « Ce projet n’est pas pharaonique, comme l’a récemment dit Christine Bost. Ce n’est pas parce qu’elle se prend pour Cléopâtre qu’elle doit prendre tous les projets pour des pyramides ». « Ce gouvernement n’a pas compris que pour faire des emplois, il faut des entreprises, comme il faut des poules pour faire les oeufs », s’est-il fendu.

Pour sa part, l’ancien premier ministre sous Nicolas Sarkozy ne s’est pas embarassé d’un jeu politique local, il a préféré indiquer clairement les objectifs de cette élection : « Gagner les élections, ce n’est pas un jeu, ni une téléréalité, ni un match de foot. On a des joueurs qui ont des projets réels, qui font la différence. Le 1er tour a clairement indiqué que les français voulaient une alternance, mais pas celle qu’on fait depuis des années les uns et les autres ». François Fillon a par ailleurs axé son discours sur son désir de faire de la France « la première puissance européenne », et sur un assistanat qu’il dénonce toujours : « On a voulu protéger les français sur les front de la mondialisation, des risques sanitaires, du progrès. Mais cet excès de protection a étouffé le pays. La société a juste besoin d’un peu plus de liberté, et on peut dire la même chose pour les collectivités locales. Nous ne voulons pas que la France soit mise sous tutelle comme c’est le cas de la Grèce, dont la récente victoire électorale a été saluée par le FN. La droite et le centre, c’est la seule alternance, les seuls capables de bâtir un vrai projet ». 

Cette grande messe au lendemain du premier tour ne masque pas les difficultés auxquelles devra faire face Yves d’Amécourt, face à un Bernard Castagnet qui peut lui aussi compter sur d’autres voix, celles du Front de Gauche. Le 29 mars prochain, le canton du leader de Gironde Positive fera partie des 9 triangulaires qu’il devra obligatoirement gagner sous peine de laisser à un autre le fauteuil de présidentiable… 

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