Un budget de 6,8 millions d’euros supplémentaires, 400 nouveaux emplois aidés d’éducateurs sportifs (avec une aide de l’Etat de 18 000 euros par emploi et un objectif de 300 emplois d’ici fin 2015), un plan « Citoyens du sport » qui donne deux millions d’euros aux fédérations, un objectif de formation de 1500 jeunes aux métiers du sport d’ici 3 ans. Le grand plan « Citoyens du Sport » lancé par le gouvernement en mars dernier est ambitieux. Pourtant, il part d’un constat simple : le sport est aussi un vecteur d’insertion sociale pour les jeunes des quartiers défavorisés.
Un vecteur d’insertionCe lundi 20 juillet, le secrétaire d’Etat aux sports, Thierry Braillard, s’est rendu au Centre de Voile de Bordeaux Lac (juste à côté de la plage du Lac, qui fait partie des manifestations fortes de l’été bordelais et métropolitain) et dans le quartier de la Cité des Aubiers pour un dialogue de terrain avec les responsables et la signature de six nouveaux contrats d’éducateurs sportifs en CDI aidés par le CNDS à hauteur de 18 000 euros par an et par emploi. Selon Thierry Braillard, la mission de ces nouveaux éducateurs est avant tout de faciliter l’accès aux pratiques sportives pour les jeunes des quartiers, et un vecteur important de réinsertion. « Après les dramatiques évènements de janvier dernier, le gouvernement a réfléchi pour essayer de trouver une réponse adaptée à la violence que nous avions rencontrés et à l’énormité des sujets qui étaient devant nous. Les politiques de la ville existent déjà depuis quelques années, mais nous avions incontestablement à trouver d’autres solutions pour les améliorer », a notamment affirmé Thierry Braillard.
« Mettre le sport au niveau de la culture »« 140 000 jeunes sortent du système scolaire chaque année et attendent en moyenne 28 mois avant de trouver un emploi. On s’est rendu compte que c’est souvent les clubs sportifs qui permettent à ces jeunes de garder le vrai lien social : la contrainte de l’entraînement, l’astreinte de la compétition le week-end. On a donc voulu mettre le sport au niveau de la culture et délivrer des objectifs pour apporter une réponse à ce lien social parfois si défaillant dans ces quartiers » a ajouté le Secrétaire d’Etat. Les choses deviennent donc concrètes pour Cédric Négri, l’un de ces jeunes qui s’est vu offrir un CDI en tant qu’éducateur sportif en voile. « Ca a été une grosse bataille pour obtenir ce CDI. Au départ, je n’y connaissais absolument rien à la voile, je me suis formé sur le tas en quelques mois, et je commence directement en aidant une formation de prépas de jeunes », affirme le jeune homme.
Plusieurs mesures pour un même butLes objectifs sont donc multiples, entre la professionnalisation des structures sportives présentes dans les quartiers prioritaires ou dans les zones rurales en revitalisation mais aussi un moyen pour que les jeunes parlent aux jeunes de leur expérience et « puissent montrer que c’est possible de s’en sortir », comme le dit Cédric. La signature de ce type de contrats devraient se multiplier dans les prochaines semaines pour tenir l’objectif des 300 contrats signés en 2015. Officielles, ces signatures donnent lieu à d’autres évènements qui se multiplient un peu partout en France. Comme ces « 100 ceintures noires vers l’insertion vers l’emploi » qui sera lancée dès septembre par la préfecture de l’Aude, qui poursuit le même objectif mais via des arts martiaux comme le judo ou le jiu-jitsu. Le plan « Citoyens du sport », s’il fait ses preuves d’ici fin 2017, pourrait être renouvelé. Certains, en tout cas, le souhaiteraient, et les 751 quartiers répertoriés comme « sensibles » (qui comptent environ 4,5 millions de personnes) ne seront sans doute pas les derniers.