Climax repart au combat


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Climax repart au combat

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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 06/06/2017 PAR Romain Béteille

Un festival engagé en faveur du climat et de la transition écologique. Voilà ce que ses fondateurs ont toujours voulu que soit Climax, qui ouvrira du 7 au 10 septembre sa troisième édition. Pour espérer faire mieux que ses 27 000 spectateurs de l’édition 2016, qu’Hubert Védrine et Marion Cotillard, que les Temples, Cassius, Selah Sue et De La Soul (car cela reste avant tout un festival), il faudra tout de même élever le niveau de la programmation. C’est ce que se sont évertués à faire ses organisateurs. D’abord, en s’inscrivant dans la saison culturelle Paysages de la Ville de Bordeaux, censée célébrée jusqu’en septembre l’arrivée de la ligne à grande vitesse. Ensuite en mettant les bouchées double côté budget (1,7 millions d’euros, soit, selon les premiers éléments, 50% de plus que pour l’édition 2016). Enfin, en se jumelant avec la ville de Cenon à qui il empruntera le Rocher de Palmer et son parc attenant, comme annoncé en début d’année. 

Résonnance d’un contexte

Mais surtout en conservant son message et sa ligne, comme l’ont encore martelé en début de semaine les responsables de l’écosystème Darwin, Philippe Barre et Jean-Marc Gancille. « Nous sommes très confiants sur les bases », a commencé le second. « Cette troisième édition est née d’une urgence et d’une opportunité, pas la même que celle de la première édition ». Pourtant, les deux raisons ont quand même des airs d’écho puisqu’elles partagent le même fil rouge : le climat. On s’en souvient, la première mouture de l’Ocean Climax Festival, alors encore tâtonnant, était inscrite dans l’élan de la Conférence de Paris sur le Climat, la COP21. Il y a quelques jours, le tollé qu’a suscité le retrait des États-Unis de cet accord sous la direction de Donald Trump est intervenu comme une raison évidente de porter à nouveau ce message. « On prend seulement le parti de la fête sans choisir un angle moralisateur, austère ou incantatoire », continue Jean-Marc Gancille.

« Au départ », rajoute Philippe Barre, « on avait préparé cette édition en pensant à Nicolas Hulot comme parrain de cette édition mais le contexte change pour lui. Ça rebat un peu les cartes. La prise de position de Trump nous a amené à internationaliser notre regard ». Climax n’est pas Climax sans un parrain, un porteur du message écologique soutenu dès la naissance de l’évènement. Mais alors, qui pour remplacer Hubert Védrine ? Sans que rien ne soit encore définitifs, quelques noms ont été évoqués, et pas les pires. Michelle Obama, Leonardo DiCaprio, Al Gore, Michael Moore, Bernie Sanders… ou un nom encore inconnu, pour l’instant rien n’est tranché. Sauf une chose : « Cette année, on a décidé d’inverser notre défi : faire venir les gens aux concerts grâce aux conférences, tout en travaillant avec diplomatie pour que d’avantage d’artistes invités puissent faire passer le message sur scène. On essaye de les inciter à prendre la parole et ne pas se réfugier derrière l’excuse toute faite de « ma prise de position c’est mon art », on est en droit d’en attendre plus d’eux. Trois ou quatre ont pris la parole en 2016, on espère qu’ils seront une dizaine cette année », confie Philippe Barre. 

Le diptyque gagnant (?)

Voilà donc le coeur du diptyque de Climax : les conférences et les concerts, la seconde partie devant permettre de s’intéresser de manière plus engagée à la seconde, ou inversement donc. Le thème commun, centré cette année autour de l’alimentation et du climat est évidemment raccord avec les combats menés par le fraîchement élu Ministre de le la Transition Écologique et Solidaire via sa Fondation. Car Climax compte rester profondément dans l’air du temps et de l’actualité. Lorsqu’en mars, Emmanuel Macron promettait un grenelle de l’alimentation, cette proposition n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. « José Bové, qui sera avec nous, nous a proposé de monter des groupes de travail qui serviront à la préparation de ce grenelle. On va aussi inaugurer des Climax Camp, qui permettront aux citoyens de travailler plus en profondeur avec les élus et des experts pour remonter des propositions concrètes et faire dialoguer les citoyens avec l’institutionnel », résume le fondateur de Darwin.

Alimentation décarbonnée, solidaire, respectueuse des animaux, équitable (justice alimentaire) et saine (agro écologie) seront autant de thème qui composeront les conférences prévues et centrées autour de trente noms,  eux non plus pas définitifs. Marion Cotillard pourrait revenir en tant que débatteuse, tandis que le chef Thierry Marx, le président d’Emmaüs International Patrick Atohoun, la philosphe Corrine Pelluchon ou encore le Directeur Général de Greenpeace, Jean-François Hulliard, devraient aussi avoir droit au micro. Le village des ONG sera encore une fois présents (une vingtaine d’entre elles) pendant les trois jours, dont notamment WWF, Sea Sheperd, Slow Food, Bloom, Oxfam ou encore, plus proches de nous, La Ruche Qui Dit Oui ou La Banque Alimentaire. Bien entendu, 70% des recettes du festival (soutenu par des subventions à hauteur de 12% de son budget total) seront fournies par la grosse partie, la plus attendue des habitués aux festivals : la programmation musicale. 

Si cette dernière sera annoncée de manière définitive le 3 juillet (il manque encore une petite dizaine de noms), on peut déjà voir en esquisses à quoi elle devrait ressembler. Plus internationale, plus éclectique, plus rock aussi. Un roi de la techno allemande (Paul Kalkbrenner), des chantres du rock décomplexé (Franz Ferdinand), une équipe de rappeurs aux « destins liés » (S-Crew), un dj montant (Fakear) et des symboles de la pop anglaise post Oasis (The Kooks) forment ainsi les cinq plus gros points cardinaux de la programmation 2017 (sans compter Pete Doherty, récemment confirmé, Morcheeba, The Blaze, Isaac Delusion ou encore Agar Agar, en fait on vous les conseille tous), annoncés au Parc Palmer, certains effectuant l’une de leurs seules, voire unique date en France. Alain David, maire de la ville de Cenon et vice-président de la métropole, accueille évidemment cette délocalisation à bras ouverts, via une « adhésion volontaire et totale. Si cela peut permettre de faire partager vos réflexions à des populations plus en difficultés et de délivrer votre message à une jeunesse pas forcément préoccupée par ces problèmes, ça n’en sera que bénéfique ». Le jumelage de la commune de rive droite avec la ville de Hartford, dans le Vermont, devrait de plus pouvoir apporter un contre-pied anti-Trump salutaire, et une résonance de plus avec le climat politique local (sans jeu de mots). Ce cocktail fait revoir les ambitions des organisateurs à la hausse, ces derniers tablant sur une fréquyentation de 40 000 festivaliers sur les quatre jours. D’ici le milieu de l’été, quelques surprises devraient se rajouter comme, déjà annoncées, des soirées « clubbing » au Rocher et une programmation spéciale « kids ». Le tout devrait rester, on nous l’assure, « respectueux du bilan carbone ». Les ambitions ont en tout cas toujours l’air d’être au vert.

L’info en plus : Retrouvez tous les détails sur les premiers éléments de la programmation et la billeterie, complexe, sur le site internet officiel de l’évènement, www.climaxfestival.fr.

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