Cité du Vin: A la table des artistes!


Reims, Musée des Beaux-Arts ©Photo : C. Devleeschauwer

Cité du Vin: A la table des artistes!

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 17/03/2017 PAR Matthias Hardoy

Du 17 mars au 21 juin, la Cité du Vin organise sa première grande exposition temporaire nommée« Bistrot, De Baudelaire à Picasso». Dans les 700 mètres carrés de la salle des colonnes, de nombreuses peintures, mais aussi des manuscrits, des vieilles coupures de journaux, des extraits de films ou de chansons témoignent de l’importance des bars, bistrots et cabarets dans l’imaginaire des créateurs. Les bistrots sont apparus dans le courant du dix-huitième siècle. L’atmosphère de fête et la grande énergie qui y règne fascine par exemple le peintre Toulouse Lautrec qui à la fin du  dix-neuvième  siécle devient quasiment le portraitiste officiel des nuits parisiennes. Avant lui, l’écrivain Honoré de Balzac(1799-1850) aimait déjà s’imprégner de l’ambiance particulière des bars et cafés , «postes d’observations» idéaux de la société selon lui. Dans l’exposition, vous verrez qu’au fil des siècles, cet attrait des artistes ne s’est pas démentie. Les Cafés-concerts croqués par le jeune Pablo Picasso début vingtième en sont la preuve. Mais il n’y a pas que les chics bistrots parisiens pour épancher sa soif, les classes laborieuses fréquentent les  »gargotes » et autres  »boui-boui ». L’alcool chez le ouvriers peut être source de dépendance et de malheur ( dénoncé par Emile Zola dans l’Assommoir entre autres) mais aussi de plaisir grandement mérité comme le représente Léon Lhermitte(1844-1925) dans Le Vin. Dans cette peinture, des ouvriers agricoles à l’arrière d’une grange font une pause dans leur dur labeur en dégustant un verre de vin.

Assis dans la pénombre sur une chaise de bistrot, vous pourrez à un moment du parcours visionner des extraits de films où l’on trinque à l’amitié et où on prend un verre entre amoureux. Des demoiselles de Rochefort de Jacques Damy à Before Sunset de Richard Linklater en passant par Bande à part de Jean Luc Godard, le petit voyage cinématographique est plaisant. Les bistrots ont été aussi les lieux d’une émancipation progressive des femmes. A partir des années 20, elles revendiquent le droit d’y aller seules ou entre elles. Les artistes masculins sont partagés entre admiration et frayeur face à  »ces garçonnes » qui préfèrent les discussions entre copines aux dîners galants. La journaliste Sylvia Von Harden (portraituré par Otto Dix en 1926) aux traits durs et à l’allure ultra-moderne en 1926 est le symbole de ces femmes qui dans ces « années folles » veulent autant d’espaces de libertés que les hommes. Une partie de l’exposition leur est dédiées.

Un peu de punk et de mauvais esprit se sont insinués dans le œuvres du 21 éme siécéle. Dans son Caffé Greco, l’artiste italien Renato Guttuso moque le public des bistrots dans les grandes capitales. Les touristes côtoient les bourgeois, le chic et le vulgaire se mêlent dans un décor en carton pâte. La poétesse et rockeuse Patti Smith dans  son livre M Train conte « ses souvenirs de cafés » avec un peu moins d’ironie et  pas mal d’émotions. Elle aime y faire des rencontres, boire des cafés trés noir et y méditer sur le monde. Vous pourrez écouter des extraits de l’ouvrage lus par les élèves de l’étsba ( qui ont enregistré également des de textes de Charles Baudelaire et Louis Aragon.) Dans le dernier espace, un jukebox nous rappelle que la vie nocturne a largement inspiré les paroliers. De Chez Laurette, au Café du minuit ou dans la salle du bar tabac de la Rue des Martyrs, dans les débits de boisson, on connaît la chanson!




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