A force d’entendre ou de lire que le béret français est sauvé, il devient difficile de s’y retrouver. Depuis janvier, la dernière fabrique de bérets, qui a débuté son activité en 1840, était en redressement judiciaire. Vouée à disparaître, la société cherchait un repreneur. Trois candidats, dont deux clients se sont alors proposés de racheter Béatex : la holding Gouaix, dont le siège est à Neuilly-sur-Seine, dans les Hauts-de-Seine – deux entreprises des Pyrénées-Atlantiques, Blancq-Olibet à Baudreix et la Manufacture pyrénéenne à Jurançon, spécialisée dans la fabrication de tissus – et le groupe Cargo-Promodis. Le 29 mai, le tribunal de commerce de Pau a désigné le groupe Cargo-Promodis, spécialisé notamment dans l’équipement des armées, comme repreneur de Béatex. Mais, coup de théâtre, le 6 juin, le parquet de Pau a contesté la désignation du groupe toulousain Cargo-Promodis comme repreneur. Au motif, qu’il fallait auparavant éclaircir le volet pénal concernant la situation de 50 machines à tricoter appartenant à Béatex et placées sous scellés. Autre raison : le prix de la cession à Cargo-Promodis, soit 20.000 euros, était jugé insuffisant par les juges face à l’offre d’une autre entreprise candidate, la société Gouaix, qui proposait 105.000 euros.
1,2 million d’euros d’investissement sur 2 ans
Fort heureusement pour les salariés, mardi, le tribunal a confirmé le rachat par le groupe Cargo-Promodis, car la levée de scellés des machines a été prononcée le 11 juin par le tribunal de commerce de Pau et le deuxième repreneur en lice, la société Gouaix, s’est retirée récemment. Dans un communiqué, Jean-Philippe Fremont, le président de Promodis, s’est réjouit que « la procédure soit enfin terminée pour les salariés de Béatex ». « La priorité est maintenant de remettre en état de marche l’outil de production. Nous nous appuierons sur l’atout majeur d’une production 100% française, pour développer notre production sur quatre marchés : l’armée française, le paramilitaire, le béret traditionnel basque et le béret mode, » détaille-t-il. Surtout, Cargo-Promodis s’est voulu rassurant en indiquant qu’il conservera la majorité des effectifs de Béatex et qu’1,2 million d’euros seront investis sur les deux prochaines années, dont 500 000 euros immédiatement.