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PUBLIÉ LE 01/06/2023 PAR Léo MarchandonUn simple logo rose, pour garantir une musique éthique en circuit court : voilà la proposition de Bâbord. Comme un logo label bio ou équitable, ce petit rond “rose pétard” indiquera un album où un événement produit dans la région et respectant des critères d’écologie, d’égalité, de transparence et de conditions de travail. “De la même manière qu’un producteur de poulet devra respecter telle ou telle charte pour être AOC, il faudra respecter certains critères pour être labellisé Bâbord”, explique Pauline Gobbini, présidente de l’association.
Ce sont les producteurs et productrices de musique ou d’évènements qui pourront prétendre au label rose, tant qu’ils sont installés dans la région et qu’ils respectent la charte. “On ne voulait pas amener l’idée d’un repli sur soi ou d’une frontière dans la musique”, relève Pauline. “Les artistes peuvent venir de n’importe où, tant qu’ils sont produits en Nouvelle-Aquitaine”.
Un esprit d’ouverture qui se cache dans le nom, Bâbord : “Parce qu’on est dans l’ouest, à Bâbord !” sourit Chantal Saez, également à l’origine du projet. “On aimait bien l’imaginaire maritime, le côté explorateur, ça ouvre des horizons”.
Une charte éthique pour fédérer les acteurs de la région
Au coeur du projet se trouve la charte, à laquelle les labellisés devront adhérer. Des thématiques “évidentes” pour Pauline, “parce qu’il est plus que l’heure pour nombre d’entre elles”.
Elle en liste les éléments clés : “les conditions de travail, car on est dans un milieu précaire en termes de convention collective, en termes de salaires, en termes de pratiques. Évidemment, la question environnementale, essayer de décroître et penser des spectacles éco-conçus, avoir des tournées cohérentes en termes de kilométrage et privilégier le train à l’avion ou au camion. »
Le troisième point qui leur « tient à coeur » c’est l’égalité. « Pas assez de femmes directrices, pas assez de femmes sur scène, pas assez de femmes programmatrices, beaucoup trop de femmes communicantes ou administratrices. On pourrait sortir de ces clichés là. Évidemment, cela inclut la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Et dernier point, la transparence : garantir qu’un artiste a accès à tous ses budgets de production, privilégier la solidarité et la coopération avec nos collègues plutôt que la concurrence.”
La Grande Foire au Rocher de Palmer
Bâbord a prévu un lancement en grande pompe en collaboration avec le Rocher de Palmer ce samedi 3 juin.
“Ça va être trop la teuf !”, annonce Pauline. “On commence à 16h,dans le parc derrière le Rocher ». Sur place : « des transats, un marché de producteurs culturels, artistiques, artisanaux, des disquaires, des libraires, des ateliers de création de fanzine, de graffiti végétal, de la friperie, de la sérigraphie, plein de petites choses qu’on peut proposer pour tous les âges, et même une catapulte humaine pour fêter notre lancement”.
Sans oublier, évidemment, un concert pour l’occasion. “A 20h, on passe à l’intérieur, on fait un petit temps de présentation de Bâbord, on donne la parole au public. Puis au programme : Jimmy Magardeau, un artiste qui vient de La Rochelle, et Unda Sway, un duo hip-hop Bordelais. Et c’est gratuit, évidemment !”
