Cachez moi ce panneau…l’autoroute A65 a perdu le Sud.


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Cachez moi ce panneau...l'autoroute A65 a perdu le Sud.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 09/12/2010 PAR Olivier Darrioumerle

« C’est un combat idéologique d’une fraction environnementale du gouvernement qui ne connaissent que le chemin de fer. Maintenant on attend les réactions espagnoles ! » s’insurge Jean-Michel Guillot de BAP (Béarn-Adour-Pyrénées). « Non », assure Michèle Merli, déléguée interministérielle à la sécurité routière. « C’est un souci de cohérence et de sécurité. La règle veut que soient indiquées uniquement les destinations à moins de quatre heures » , explique-t-elle en assurant « qu’il n’y a aucun ostracisme vis-à-vis de nos amis espagnols avec qui nous sommes en totale harmonie en matière de sécurité routière ».(1)

Martine Lignères-Cassou: une décision absurde
 » Les motifs officiels et réglementaires invoqués ne sont qu’un leurre pour justifier une décision absurde »: la réaction de Martine Lignères-Cassou lors du Conseil Communautaire, ce 9 décembre, est à la mesure de la stupéfaction de nombre de Palois.  » L’inaugurationde l’autoroute, ajoute-t-elle, se fera certainement en présence deThierry Mariani, secrétaire d’Etat aux transports. Je lui ai écrit et jelui  redirai la semaine prochaine mon  indignation devant la décision de retirer tous les panneaux indiquant Saragosse sur cette autoroute. Nous sommes adossés aux Pyrénées et nous nous projetons comme la porte des Pyrénées, vers l’Espagne. Comment accepter que l’Etat décide d’ignorer tout lien avec Saragosse ? Le développement des coopérations et des liaisons vers l’Espagne et Saragosse sont au coeur de notre projet. Comment accepter cette décision et ce qu’elle représente en terme de symbole? » Quant au président de la Chambre de commerce et d’industrie de Pau, Patrick de Stampa, il n’est pas moins en colère. « Ces gens, déclare-t-il qui ont posé des rubans noirs sur les panneaux ne connaissent pas les enjeux territoriaux. Depuis des années nous travaillons pour élargir les relations avec l’Aragon et la Navarre. Comme la CCI de Bayonne le fait avec Euzkadi. Tout le monde est d’accord avec une deux fois une voie entre Pau et Oloron mais une emprise au sol qui ménagerait la possibilité d’une deux fois deux voies, lorsqu’il y aura saturation, permettrait de ne pas perdre  de temps et d’argent. » Un propos auquel fait écho celui de Michel Rodes de la Sepanso-Béarn; pour lui la décision de masquer Saragosse des panneaux de signalisation révèle une hypocrisie. Il prédit une quatre voies au pays des ours. « Du côté espagnol on voit se construire de nombreuses autoroutes gratuites en direction de la vallée d’Aspe et du côté français une volonté non avouée d’aller au plus vite vers Saragosse. L’A65 est une voie européenne, E7, qui a vocation à continuer de se prolonger entre Pau et Oloron. Pour l’instant ils n’ont pas l’argent pour une quatre voies, alors ils commencent par une 2 voies qui à terme s’élargira. »

Les camions continueront leur route…
Le Grenelle de l’environnement a interdit en 2008 le prolongement de l’autoroute jusqu’en Espagne et le projet de voie rapide entre Pau et Oloron avait alors été abandonné. Comme prévu l’A65 s’arrête aux pieds des Pyrénées. Mais difficile d’imaginer que les camions changeront de direction parce que l’Espagne n’est plus indiquée sur les panneaux. La circulation continuera inéxorablement vers le sud et la question de la liaison avec l’Espagne se pose de nouveau. 
Accidentogène, 9 morts et 84 blessés en 5 ans, et encombrée de camions, environ 300 par jour, tout le monde s’accorde sur le point qu’il faille juguler et sécuriser la circulation entre Pau et le Somport. Mais pour certains c’est une nouvelle voie rapide, pour d’autres c’est l’aménagement de la voie existante. Les associations béarnaises opposées au tout-routier, au premier rang desquelles Code Béarn et la Sepanso, refusent catégoriquement une nouvelle voie rapide entre Pau et Oloron, mais espèrent que le prix exorbitant de l’autoroute, la plus chère de France, dissuadera les entreprises de fret d’envoyer leurs camions sur l’A65.

Olivier Darrioumerle

 
1. Cf La République des Pyrénées du 9 décembre
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