Bordeaux et le vin: modération sur la bouteille et …sur l’anglicisme


Cette "fin de semaine", pour écrire sans déplaire à nos amis québécois, Bordeaux fête le vin. Avec modération. "Il ne s'agit pas d'aller picoler, mais de déguster" a recommandé Alain Juppé qui participait à une conférence sur le même thème. Le maire

Chance Agrella

Bordeaux et le vin: modération sur la bouteille et ...sur l'anglicisme

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 27/06/2008 PAR Gilbert Garrouty

La filière vinicole, en particulier en France, est confrontée à des difficultés économiques, mais elle vit aussi dans le malaise, voire dans une espèce culpabilisation imputable aux actions anti-alcooliques. On entend en sortir avec les démarches de « modération » mises en place en France, mais aussi au plan européen, lesquelles s’appuient sur les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui autorisent une consommation très mesurée. Le bras de fer continue cependant en France comme l’a expliqué le sénateur Gérard César au niveau du Conseil National de la Modération, l’ANPAA (Association de Prévention en Alcoologie et Addictologie) restant opposée à toute concertation avec les acteurs de la filière viti-vinicole; Or, celle-ci entend faire la démonstration qu’elle est capable de prôner une consommation conforme auximpératifs de santéet de sécurité routière.

Les « vrais chiffres »
Pour les acteurs du vin, celui-ci ne saurait être confondu avec des boissons plus fortement alcoolisées, sans goût, et dont les amateurs attendent « l’ivresse ». D’ailleurs le vin ne figure pas parmi le boissons préférées de ces consommateurs. Cela explique sans doute le désamour d’une partie de la société, en paticulier des jeunes,à l’égard du vin et de sa culture. Mais comment sauvegarder cette culture du gôut? Il faut bien dire que la conférence de Bordeaux n’a guère apporté de réponses. On s’efforce en premier lieu de remettre les pendules à l’heure en assurantque le Français n’est pas le champion mondial de la dive bouteille. Jacques Baudoin de la Revue des Vins de France fait ainsi la démonstration que nous ne consommons pas en moyenne, comme le disent les statistiques officielles,54,6 litres de vin par an, mais plutôt entre 42 et 47, ce qui correspond à la moyenne européenne. Selon lui, on prend injustement en compte les achats frontaliers et ceux des touristes. Marie Choquet, directeur de recherche à l’INSERM, constate pour sa part une stabilisation de la consommation d’alcool, et indique que celle des jeunes Français 16 ans n’est pas en tête en Europe, « alors que celle de cannabis augmente et qu’on en parle peu ». A ses yeux « on voit la prédominance du discours des anglo-saxons qui veulent étendre leur modèle à l’Europe ». Pour sa part Marie-Christine Tarby, présidente de Vin et Société, communique notamment les résultats d’une étude de synthèse sur les bienfaits et méfaits du vin qui confirment les indications de l’OMS avant de souligner l’appui européen au concept de modération.

Juppé n’ira plus à Carrefour
Alain Juppé très en verve, ajoute que « la première idée à retenir est que le vin n’est pas un alcool comme les autres ». Le maire de Bordeaux conscient de la présence du Québécois Hubert Sacy, directeur d’Educ’alcool, qui ,visiblement, n’accepte qu’un usage trés modéré des mots anglais dans la langue française, avait recommandé à la Jurassienne Marie-Christine Tarby, de trouver unautre mot que « jurabag » (sac de transport des bouteilles au restaurant). Dans son intervention Alain Juppéajoutait que, ayant appris que le groupe Carrefour va rebaptiser ses magasins Champion du nom de « Carrefour Market », « il ne ferait plus ses courses chez Carrefour. » On retiendra enfin que Gérard César et un groupe de travail s’attèlent à la préparation d’une proposition de loi qui vise à protéger la liberté des medias et des journalistes traitant du vin, ainsi que l’utilisation d’Internet en matière de communication autour de ce breuvage.

La conférence, animée par Bernard Bonnin, avait étéintroduitepar Bernard Farges, président du Syndicat des bordeaux. Y participaient également: Michel Bettane, président de l’Association de la Presse du Vin, et Jean-Daniel Debart, viticulteur à Saint-Pey de Castets.

Photo : Chance Agrella

Gilbert Garrouty

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Gironde
À lire ! SOCIÉTÉ > Nos derniers articles