Le « Dry January », en français « Janvier sec » ou « Janvier sobre », a d’abord émergé en Grande-Bretagne en 2013 grâce à l’association Alcohol Change UK, dont le but est de réduire les dommages liés à l’alcool. Si la première édition française du Dry January a lieu en 2020, la tendance débarque un an plus tôt. En effet, en 2019, le gouvernement, par l’intermédiaire de l’agence Santé Publique France, est contraint de renoncer au défi du Janvier sec, du fait des lobbies de l’alcool. Le Dry January est cependant soutenu par plusieurs associations, des professionnels de santé et des sociétés savantes.
En 2020, plus d’un Français sur dix se fixe comme objectif de ne pas boire pendant le mois de janvier, d’après un sondage Opinion Way. Une application a même vu le jour en 2016 : Try Dry. Celle-ci permet aux utilisateurs de suivre leur consommation d’alcool durant le Janvier sobre, mais aussi leurs économies et leur niveau d’énergie. En 2022, plus de 16 000 Français téléchargent Try Dry.
Le Janvier sec est aussi un défi relevé en Allemagne, aux États-Unis, en Islande, au Luxembourg, en Norvège et en Suisse. En Belgique, on ne fait pas le Dry January, mais la « Tournée minérale », organisée chaque année en février. À noter que le Janvier sobre s’adresse aussi bien aux buveurs légers qu’aux buveurs physiquement dépendants.
Les Bordelais sont partagés
Boire une bière ou un verre de vin entre amis, en famille, pour célébrer une bonne nouvelle, pour pallier la solitude ou le stress, pendant la préparation du repas : la consommation d’alcool des Français est de 2,7 verres en moyenne par jour.
Je me sens boosté, je me sens mieux, car il faut reconnaître que l’alcool mine un peu, même un seul verre
Si le Dry January prend de plus en plus de place dans la vie des Français, c’est parce qu’il permet de faire une pause et vient gommer les excès des fêtes de fin d’année. « Je fais le Dry January avec ma femme depuis 2021. On le fait du 5 janvier au 5 février », affirme Franck. Je me sens boosté, je me sens mieux, car il faut reconnaître que l’alcool mine un peu, même un seul verre », ajoute-t-il. En effet, ne pas boire d’alcool améliore la qualité du sommeil, détoxifie le foie ou encore limite la prise de poids.
Une jeune femme déclare, quant à elle, que le Janvier sec est « un peu bête » : « On n’a pas besoin d’attendre le premier mois de l’année pour avoir des résolutions ou se fixer des objectifs. » « On voit plus de personnes qui boivent des bières sans alcool et des softs en janvier. On a une gamme de softs que l’on propose aux personnes qui font le Dry January. On ne casse pas le défi, on les accompagne ! », explique-t-on au Firewalk, un bar branché des Chartrons.
Les vignerons ont plus que tout besoin de nous !
« C’est quelque chose de positif pour faire une pause, nettoyer son corps de l’alcool. En tant qu’influenceuse dans le milieu du vin, je ne peux pas me permettre de faire ce genre de défi, ce serait hypocrite de ma part. Et je suis née début janvier, donc ça ne tombe pas bien… Puis les vignerons ont plus que tout besoin de nous ! », témoigne Estelle Mau, plus connue sous le pseudonyme @cestmadamequichoisitlevin. « Moi, je suis plus pour le « Dry Hour ». C’est plus facile et on peut le faire n’importe quand au cours de l’année ! », s’amuse un homme.