Biscaye, un trois-mâts en vue en baie de Saint-Jean-de-Luz


La mise a l'eau samedi 2 avril de la chaloupe Alba est le premier pas du spectaculaire projet de chantier école du trois-mâts Biscaye

la chaloupe Alba est le premier pas du spectaculaire projet de chantier école du trois-mâts BiscayeAssociation trois-mâts basque

la chaloupe Alba est le premier pas du spectaculaire projet de chantier école du trois-mâts Biscaye

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 01/04/2022 PAR Cyrille Pitois

C’est un petit exploit et un grand plaisir que les membres de l’association Trois-mâts basque ne bouderont pas. Samedi, vers 11 h, Alba quittera le chantier Marin de Ciboure, après trois ans de construction et les petits soins de nombreux sous-traitants locaux, pour un court transfert routier vers la cale de la Nivelle. Enfin, la chaloupe prendra contact avec la mer. Avant de sentir l’eau salée flirter avec ses 14 mètres de bordées, le bateau sera lesté de lingots de 5kg, au terme d’une joyeuse chaîne humaine. Puis Alba découvrira une sensation inédite : flotter. La mise à l’eau de cette réplique d’un sardinier à vapeur qui naviguait au début de l’autre siècle au large de la baie de Saint-Jean-de Luz, est le premier maillon visible d’un ambitieux chantier de valorisation du patrimoine maritime basque.

Un chantier école de huit ans et 35 emplois

Un projet de 21 milllions d’euros au total, qui s’étend sur huit à dix ans. Le Département, propriétaire du port, va réorganiser l’activité navale actuelle pour que l’association puisse installer un chantier-école en même temps qu’un lieu d’évocation du patrimoine maritime basque. Après de longs mois d’hésitations, « la visibilité est désormais dégagée, se réjouit Bruno Hervouët, chef de projet pour l’association. Le Conseil départemental a validé le site qui sera mis à notre disposition après réorganisation des activités navales, pour édifier la nef qui permettra d’accueillir la construction du Trois-mâts Biscaye. » Les architectes sont en train de finaliser les études et le permis de construire sera déposé d’ici quelques semaines.

« Après l’autorisation de construire le bâtiment, il nous faut encore un an de travail sur le dimensionnement précis de la quille du navire pour être en conformité avec la réglementation actuelle en matière sécurité. On peut donc prévoir une pose de la quille début 2024 et une ouverture au public dans les semaines qui suivront en fonction de la montée des premières bordées. » Et vogue la construction pendant huit ans, avec 35 emplois à temps plein et sous les yeux des visiteurs gourmands de charpente marine et de vieux gréments.


Ouvrir la navigation à tout le monde

A l’horizon pointe la possibilité de faire majestueusement voguer Biscaye sous voiles, avec un équipage fait de professionnels et d’amateurs et aussi des temps de navigation réservés aux enfants malades. De quoi faire découvrir les conditions de vie et de pêche à bord, lorsque les Basques et leur fringant navire faisaient route jusqu’à Saint-Pierre-Miquelon ou la Martinique. La Martinique, c’est d’ailleurs en face de cette île que Biscaye a fait naufrage lors de l’éruption de la Montagne pelée en 1902. Le bateau en bois de 200 tonnes et 32 mètres de long construit en 1878 à Bilbao, armé à Bayonne, repose toujours là-bas par 40 mètres de fond.

La reconstruction du trois-mâts Biscaye durera 8 ansAssociation trois mats basque

La reconstruction du trois-mâts Biscaye durera 8 ans

Un itinéraire patrimoine maritime de Nantes à Saint-Sébastien

Avec la réplique de Biscaye, le Pays basque va renouer avec son passé maritime et s’inscrire dans un ensemble le long du littoral atlantique: le trois-mâts Belem à Nantes, la frégate Hermione à Rochefort (on peut la visiter en ce moment à Bayonne où elle est en carénage), le musée d’Aquitaine à Bordeaux et le baleinier San Juan en construction de l’autre côté de la frontière à Pasaïa, voilà un itinéraire thématique qui se dessine. 

A quoi va servir la pas si petite chaloupe Alba dans cette aventure ? D’abord elle démontre que le chantier de Julien Marin a su retrouver les matériaux et les gestes des charpentiers historiques. Dans les premiers mois, Alba immatriculée à la plaisance permettra d’organiser quelques sorties en mer le long du littoral. Elle pourra aussi s’aligner dans les rassemblements de vieux bateaux, par exemple à Pasaia. Surtout, la chaloupe est très attendue, pendant toute la période du chantier école : elle servira à transporter les visiteurs de Saint-Jean-de-Luz à Socoa et retour, pour les mettre dans l’ambiance avant la découverte du chantier de Biscaye. Une animation supplémentaire pour faire vibrer la baie aux témoignages de son passé.

Le projet a aussi une particularité par son montage financier. Sur les 21 millions de budget, 8 sont déjà assurés par des mécènes privés. Et 5 par les collectivités : agglomération du Pays basque, département des Pyrénées-Atlantiques et région Nouvelle-Aquitaine. « A noter que l’argent public ne servira pas au fonctionnement. C’est une aide à l’investissement pour de la construction en dur. Les équipements resteront à la collectivité quand Biscaye aura pris la mer, » précise Bruno Hervouët.      

Ici une évocation en vidéo de la vie de pêcheur au Pays basque




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